Liban-Sud - Quinze civils et deux Casques Bleus blessés Le Liban en appelle aux cinq Grands

Au lendemain de l’échange d’accusations entre le Liban et Israël sur la responsabilité de la poursuite de la violence au Liban-Sud, cette région a connu un nouvel embrasement samedi, au cours duquel un milicien de l’Armée du Liban-Sud (ALS) a été tué et quinze civils libanais ont été blessés. Le regain de tension s’est poursuivi hier, des tirs en provenance de la zone occupée ayant fait deux blessés parmi les Casques bleus de l’Onu. Cette escalade a amené le Premier ministre Sélim Hoss à entrer en contact avec les ambassadeurs des cinq grandes puissances dans le but de calmer le jeu. Samedi soir, M. Hoss a pris contact avec les représentants des États-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne, de la Russie et de la Chine pour les informer des derniers développements au Liban-Sud. Il a en outre demandé une réunion urgente du comité de surveillance de la trêve au Liban-Sud (France, États-Unis, Syrie, Israël, Liban) pour se prononcer sur les agressions israéliennes «qui sont une violation des arrangements d’avril 1996». Ces arrangements interdisent aux belligérants au Liban-Sud de s’en prendre aux civils. Opérations militaires Sur le plan des opérations militaires, un milicien de l’ALS a été tué et un autre blessé dans l’explosion d’une charge actionnée par le Hezbollah contre une patrouille dans la zone occupée. «Un des deux miliciens blessés en milieu d’après-midi par l’explosion d’une puissante charge sur la route de Houla est décédé à l’hôpital», a indiqué à l’AFP un responsable de l’ALS. La Résistance islamique, la branche armée du Hezbollah, a revendiqué dans un communiqué l’attaque qui a visé une patrouille de l’ALS dans le secteur central de la zone occupée par Israël au Liban-Sud. Elle avait affirmé avoir «fait plusieurs victimes dans les rangs de la patrouille». Les artilleries israélienne et de l’ALS ont riposté en tirant plus d’une centaine d’obus sur des secteurs jouxtant la zone occupée, selon la police. Douze civils libanais ont été blessés par les éclats d’obus qui se sont abattus sur le village de Majdal Silm, où trois habitations ont été endommagées. Une demi-heure plus tard, des obus se sont abattus sur le village de Rihan, à l’intérieur de la zone occupée, blessant un père et ses deux fils, a affirmé l’ALS. Hier, deux soldats du contingent irlandais de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) ont été blessés par des éclats d’obus tirés depuis la zone occupée. Le porte-parole de la Finul, Timor Goksel, a confirmé que deux Casques bleus irlandais avaient été atteints par des éclats d’obus qui ont visé leur position à Haddatha et indiqué avoir ouvert une enquête. Selon les services de sécurité, «cinq obus tirés depuis la zone occupée sont tombés à 07h30 sur une position du contingent irlandais à Haddatha», un village en bordure du secteur occidental de la zone. Les deux Casques bleus blessés, l’un légèrement à la tête et l’autre au ventre et au bras, ont été évacués par hélicoptère vers l’hôpital de campagne de la Finul à Naqoura, au Liban-Sud, a-t-on ajouté. Une casemate en sacs de sable, où se trouvaient les deux Casques bleus irlandais, a été pulvérisée par un obus. Les tirs de dimanche sont intervenus une demi-heure après une attaque menée par Les brigades libanaises de résistance à l’occupation israélienne au Liban-Sud contre une position dominant Haddatha. Ces brigades ont affirmé dans un communiqué avoir attaqué à la roquette et à l’arme légère la position de Haddatha, tenue par l’ALS. Elles ont tiré sur trois positions situées dans les secteurs central et occidental de la zone. Après l’attaque, dix-huit obus se sont abattus aux abords de Haddatha et sur la position irlandaise, selon les services de sécurité.