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Actualités - REPORTAGES

Liban-Sud - Le rapport semestriel de Kofi Annan au Conseil de sécurité Iraël et la Résistance ont intensifié leurs opérations

Dans son dernier rapport sur la situation au Liban-Sud, présenté au Conseil de sécurité à l’occasion de la prorogation pour six mois du mandat de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban), le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan a fait état d’une multiplication au cours des six derniers mois du nombre d’attaques de la résistance contre l’armée israélienne, ainsi que d’une intensification des ripostes et attaques préventives de la part d’Israël. Le rapport, dont le texte a été distribué hier à la presse à Beyrouth, conclut à la nécessité de proroger le mandat de la Finul, le rôle de cette dernière dans la stabilisation de la situation et la protection de la population civile demeurant «important», en dépit de la non-application depuis plus de vingt ans de la résolution 425 du Conseil de sécurité des Nations unies. Le document indique que,durant la période allant du 16 juillet 1998 au 15 janvier 1999, 386 opérations ont été menées par les combattants anti-israéliens contre l’armée israélienne et l’Armée du Liban-Sud (ALS) : 34 dans la seconde moitié de juillet, 80 en août, 64 en septembre, 69 en octobre, 71 en novembre, 47 en décembre et 21 durant les quinze premiers jours de janvier. Selon le texte, le chiffre de 386 attaques est le plus élevé, sur six mois, «depuis longtemps». Ces opérations ont été menées en grande majorité par la Résistance islamique, bras armé du Hezbollah, alors que le mouvement Amal en a revendiqué 30 et que quelques-unes seulement ont été menées par d’autres groupes libanais. Le texte précise que les combattants anti-israéliens ont eu recours dans ces opérations à des armes légères, des mortiers, des RPG (rocket-propelled grenades), des missiles antichars, des roquettes, des engins explosifs et des fusils sans recul. Quelque 3 000 roquettes, missiles antichars et obus de mortier ont été tirés par la Résistance au cours de cette même période, un chiffre qui est tout de même en baisse par rapport aux six mois précédents, où ces types d’armes ont été utilisés à 3 500 reprises environ, relève le rapport. De leur côté, l’armée israélienne et l’ALS ont, dans leurs ripostes ou attaques initiales, utilisé l’artillerie, des mortiers, des chars, des hélicoptères de combat, des avions à géométrie fixe et des engins explosifs, poursuit Kofi Annan. Selon le rapport, l’armée israélienne a poursuivi sa pratique de bombardements préventifs mais elle a dans le même temps réduit les patrouilles en profondeur au-delà de ses positions. 18 000 tirs La Finul a enregistré durant la période examinée près de 18 000 tirs d’artillerie, de mortier, de chars et de missiles par l’armée israélienne et sa milice auxiliaire, soit 70 % de plus que durant le semestre précédent. Toujours selon le texte, l’armée israélienne a effectué sept raids aériens sur des objectifs situés dans les secteurs d’opération de la Finul, pour la plupart au cours du mois de novembre dernier : près de Chaqra (3 novembre), Zibqine (12 novembre), Baraachit (17 novembre), Yater (18 novembre, Richknaniyé (27 novembre), Tallet Huqbane (3 décembre) et de nouveau Zibqine (13 janvier). De plus, 58 autres raids aériens ont été menés au nord du Litani. Par ailleurs, la marine israélienne a poursuivi ses patrouilles dans les eaux territoriales libanaises au Liban-Sud et maintenu ses restrictions sur les sorties des pêcheurs de la région. Sur le plan des pertes civiles, le rapport indique que, dans la zone de déploiement de la Finul, deux civils ont été tués au cours de la même période, l’un par des tirs de l’armée israélienne le 17 décembre près de Chaqra, l’autre dans une attaque menée par des combattants anti-israéliens dans les environs de Markaba le 8 janvier. Le texte fait état également de plusieurs autres incidents au cours desquels des civils ont été tués ou blessés hors des secteurs d’opération des Casques bleus. 2 500 travailleurs en Israël Pour ce qui est de la situation dans la zone occupée, M. Annan indique que l’État hébreu a maintenu durant cette période dans cette région une administration civile et un service de sécurité. Le rapport souligne en outre que le gouvernement libanais a continué à fournir des fonds consacrés aux travaux d’infrastructure (routes, électricité, eau, bâtiments publics), alors que la région demeurait économiquement dépendante d’Israël, où plus de 2 500 Libanais se sont rendus tous les jours pour travailler. Le rapport mentionne l’affaire du pillage de terre libanaise par des entrepreneurs civils israéliens en octobre dans la région de Marj (zone occupée) et indique qu’à la suite d’une intervention de la Finul l’armée israélienne a mis un terme à cette activité. Abordant le volet des incidents impliquant la Finul, le rapport souligne qu’en dépit d’engagements pris par Israël et par la Résistance d’éviter d’ouvrir le feu sur les secteurs d’activité des Casques bleus, et en dépit de la retenue montrée par les belligérants, des dérapages ont eu lieu : au cours des dix mois étudiés, les tirs dirigés sur les positions de l’Onu ou près d’elles se sont élevés à 98 contre 72 durant la période précédente. Deux Casques bleus, un Polonais et un Norvégien, ont été blessés lors de deux incidents de ce genre. Le secrétaire général de l’Onu développe d’autre part dans son texte l’aspect social des activités de la Finul au bénéfice de la population, allant des soins de santé à la distribution de matériel scolaire et aux services sociaux en faveur des plus démunis. Au cours de l’été, les Casques bleus ont en outre aidé à la lutte pour maîtriser les incendies de forêt qui ont dévasté de grandes régions du pays, ajoute le rapport. Enfin, M. Annan rappelle que le défaut de paiement de la part des États membres de l’Onu au fonds spécial pour la Finul s’est élevé au 31 décembre 1998 à 112,9 millions de dollars. En conclusion, M. Annan, en recommandant aux membres du Conseil de sécurité de voter la prorogation du mandat des Casques bleus, souligne qu’en dépit du fait que la Finul «est empêchée de remplir son mandat conformément à la résolution 425, sa contribution à la stabilité et la protection qu’elle est en mesure d’offrir à la population locale demeurent importants».
Dans son dernier rapport sur la situation au Liban-Sud, présenté au Conseil de sécurité à l’occasion de la prorogation pour six mois du mandat de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban), le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan a fait état d’une multiplication au cours des six derniers mois du nombre d’attaques de la résistance contre l’armée israélienne,...