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Actualités - CHRONOLOGIE

Informatique - La loi sur le copyright date de 1924 Le Liban a brisé le record des logiciels piratés

L’un des principaux projets de loi que le Parlement devrait approuver au cours des prochaines semaines est celui en rapport avec la sauvegarde de la propriété intellectuelle et des droits d’auteur. Ce texte a été adopté en novembre dernier par les commissions parlementaires. Il apporte, notamment, des amendements à la loi de 1924 sur le copyright et prévoit sur ce plan des peines d’un mois à trois ans de prison ainsi que des amendes comprises entre 500 000 LL et 50 millions de LL en cas de piratage des logiciels ou de violation de la propriété intellectuelle. Rappelons dans ce cadre que c’est à la suite de fortes pressions exercées sur le gouvernement libanais par les États-Unis et les grandes sociétés américaines d’informatique que ce projet de loi sur la sauvegarde de la propriété intellectuelle a été approuvé par les commissions parlementaires, au terme d’interminables discussions. Ces pressions US sont dues au fait que la piraterie informatique au Liban a atteint des niveaux dignes de figurer au livre des records : 95 % des logiciels vendus sont piratés. À moins d’une rapide application d’une nouvelle loi contre le piratage, les heureux possesseurs de PC libanais continueront à voir le marché approvisionné par un arrivage mensuel de 40 000 programmes piratés en provenance d’Extrême-Orient ou d’Europe de l’Est. Selon des experts, la loi actuelle sur le copyright, qui date de 1924, demeure «très vague» et il est donc difficile de combattre le phénomène. Les programmes piratés dont les originaux coûteraient plusieurs centaines de dollars pour certains s’étalent au vu et au su de tout le monde dans les vitrines des magasins d’informatique pour moins de 10 USD. Les amateurs peuvent également se procurer à très bas prix des éléments (écran, tour, haut-parleurs, etc) made in Asia, de Chine notamment, et composer leur propre configuration assemblée localement avec les derniers programmes copiés. «Ne t’embête pas à acheter le Windows 98, j’ai un graveur de CD», est une phrase maintes fois entendue. «Ailleurs, cette configuration aurait coûté 4 000 USD, dit un vendeur en montrant un ensemble complet proposé à environ 1 000 USD. «À la maison, dans les sociétés, les banques, et même les administrations gouvernementales, tout le monde utilise des logiciels piratés», renchérit un spécialiste étranger en informatique de passage à Beyrouth. «Le pire, c’est que personne ne se sent coupable», dit Ziad Mughrabi, propriétaire d’une des principales compagnies fournisseurs d’Internet. Risque de catastrophe culturelle «Une fois, une femme a même eu le culot de rouspéter sur le prix d’un programme piraté qu’on lui proposait à 15 USD, alors que la version originale coûte environ 900 USD», raconte un vendeur. À travers leur ambassade, des officiels de passage et des compagnies telles que Microsoft, les États-Unis ont tenté de mettre un coup d’arrêt à ce juteux et préjudiciable commerce. «L’ambassade intervient en permanence auprès des officiels gouvernementaux libanais pour le compte des compagnies américaines. Des experts américains ont été autorisés à apporter leur contribution à la nouvelle loi», indique un rapport américain. «Si jamais le Liban adhère à l’OMC (Organisation mondiale du commerce) comme il le souhaite, il devra adapter sa législation», précise ce rapport. Mais pour certains, une loi plus dure signifierait, une «catastrophe culturelle», du chômage en plus, un rétrécissement du marché, voire la création de fabriques locales de programmes piratés. «Combattre la piraterie servira certes l’image du Liban mais, ironiquement, c’est grâve à la piraterie que l’informatique s’est développée dans le pays», souligne un expert. L’un des plus grands vendeurs de programmes illégaux de Beyrouth (environ 100 000 en rayons) a pourtant placardé en vitrine, non sans un certain cynisme, une affiche qui proclame : «utiliser des programmes piratés n’est pas seulement mal, c’est un crime».
L’un des principaux projets de loi que le Parlement devrait approuver au cours des prochaines semaines est celui en rapport avec la sauvegarde de la propriété intellectuelle et des droits d’auteur. Ce texte a été adopté en novembre dernier par les commissions parlementaires. Il apporte, notamment, des amendements à la loi de 1924 sur le copyright et prévoit sur ce plan des peines...