Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Bilan provisoire d'une réforme

Le train de mises à l’écart au sein de l’administration est de plus en plus contesté dans la forme. On reproche au gouvernement sa manière d’agir, un peu cavalière, qui ressemble plus à une purge qu’à une réforme. La dignité des directeurs limogés s’en trouverait de ce fait injustement bafouée. Protestant de leur innocence, certains d’entre eux n’ont pas hésité à saisir la presse et les médias du litige qui les oppose aux autorités. Qu’il le veuille ou non, le gouvernement ne peut donc plus se contenter de recommander à ces hauts fonctionnaires de s’adresser au Conseil d’État. Le nouveau régime brandit le slogan de la transparence et les Libanais s’en félicitent. Par conséquent, dans son propre intérêt et dans celui de ceux qui se disent lésés, le gouvernement devra faire état publiquement de ses griefs à l’encontre des personnes limogées. Les déclarations intempestives de l’opposant de fraîche date, Mohsen Dalloul, sont-elles vraiment opportunes ? Vite fait, bien fait, un bref examen de conscience de toutes ses années passées au pouvoir apaiseront sans doute sa hargne. Que dire alors de l’illustre dichotomie de Walid Joumblatt ? À la fois socialiste laïc et druze impénitent dès lors que le pouvoir lui échappe, ministre et enfant terrible de tous les gouvernements, son opposition est certes plus subtile que celle de M. Dalloul, mais à la longue ses gesticulations risquent de ne plus avoir le même effet, y compris sur ses partisans. N’est-ce pas le cas du général Aoun qu’un séjour prolongé en France a complètement déphasé ? Ses lettres hebdomadaires via Internet ne correspondent plus du tout à la réalité du pays. Il faut reconnaître que son aversion acharnée pour Taëf fait de lui un opposant hors système. En d’autres termes, le général Aoun préconise la résistance plutôt que l’opposition. Hélas, si tel est son objectif, le net reste une arme bien virtuelle. Last but not least : Rafic Hariri qui constitue, de toute évidence, le plus grand danger pour le Cabinet actuel. Sa retraite après les propos incisifs dont il a gratifié l’équipe Hoss lors des derniers iftars lui confère l’image d’une «victime qui sait tout de même se défendre». En attendant, peut-être, son heure.
Le train de mises à l’écart au sein de l’administration est de plus en plus contesté dans la forme. On reproche au gouvernement sa manière d’agir, un peu cavalière, qui ressemble plus à une purge qu’à une réforme. La dignité des directeurs limogés s’en trouverait de ce fait injustement bafouée. Protestant de leur innocence, certains d’entre eux n’ont pas...