Liban-Sud - Réponse libanaise au Jihad islamique Hoss enjoint aux palestiniens de s'abstenir de mener des actions armées

Le chef du gouvernement, Sélim Hoss, a enjoint hier aux Palestiniens de s’abstenir de toute action armée contre Israël au Liban-Sud, au lendemain de l’annonce faite à Damas par le Jihad islamique palestinien selon lequel le Liban-Sud est «un front ouvert» avec l’État hébreu. Dans une réaction énergique à ces propos, tenus par un dirigeant du Jihad islamique, Ziad Abou Tarek, M. Hoss a souligné dans un communiqué qu’à la suite des déclarations tenues au nom d’organisations palestiniennes et selon lesquelles le Liban-Sud est un «front ouvert» pour leurs opérations militaires, les autorités libanaises «appellent les frères palestiniens à s’abstenir de mener des actions armées car elles nuiraient aux intérêts du Liban». «Au Liban-Sud, nous n’appuyons aucune action à l’exception de celle de la Résistance libanaise, qui est à même de remplir parfaitement sa mission», a ajouté le Premier ministre. M. Abou Tarek avait affirmé que le Jihad «mène la résistance (contre Israël) pour défendre le Liban». Le Jihad a revendiqué trois opérations anti-israéliennes au Liban-Sud depuis octobre. Deux de ses combattants ont été tués jeudi dernier dans un accrochage avec l’armée israélienne. Il a aussi revendiqué vendredi le bombardement de quatre positions israéliennes dans la zone occupée par Israël au Liban-Sud. Le gouvernement libanais avait déjà exprimé son inquiétude à la suite du regain d’activités de formations palestiniennes au Liban-Sud, notamment après l’annonce par le chef du Fateh de Yasser Arafat au Liban, Sultan Aboul Aynaïn, de la formation de 400 nouveaux combattants. Réunion aujourd’hui du comité international de surveillance Le ministre de l’Intérieur Michel Murr avait indiqué la semaine dernière que «des Palestiniens pourraient fomenter des troubles au Liban-Sud» et que les autorités libanaises allaient prendre des mesures pour faire face à cette situation. Le chef du Fateh, retranché dans le camp de réfugiés palestiniens de Rachidiyé, près de Tyr, a été condamné à mort par contumace par le tribunal militaire pour «constitution de bande armée dans le but de commettre des crimes contre les civils et leurs biens et de porter atteinte à l’État libanais et à son autorité». Sur le terrain, des hélicoptères israéliens ont ratissé hier à l’arme automatique les environs des localités de Zaoutar Charqiyé et de Zaoutar Gharbiyé, à la lisière du secteur central de la zone occupée, ce qui a provoqué des incendies dans des oliveraies. Des équipes de la Défense civile sont intervenues pour éteindre les feux. Par ailleurs, des préparatifs sont en cours pour la réunion que doit tenir aujourd’hui le comité international de surveillance, chargé de veiller au respect des arrangements d’avril 1996. Le comité doit examiner plusieurs plaintes libanaises et israéliennes.