Vie politique - Pas d'informations sur un éventuel retrait israélien, affirme Hoss Beyrouth attend les propositions de Védrine

Le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, n’a pas voulu, à la veille de la visite du ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine, évoquer les sujets qui seront abordés avec lui, soulignant par ailleurs qu’il est tout à fait normal que le Liban accueille avec circonspection les propos sur d’éventuels retraits israéliens. «Nous attendons de voir ce que le chef de la diplomatie française proposera de nouveau concernant le processus de paix», a déclaré M. Hoss à sa sortie du Sérail. Il y a deux jours, M. Védrine avait déclaré à Paris qu’il comptait examiner avec ses interlocuteurs libanais le dossier des réfugiés palestiniens, estimant qu’il pourrait constituer une bombe à retardement au cas où il ne serait pas réglé. En réponse à une question de la presse, M. Hoss a jugé «normal que le Liban fasse preuve de circonspection devant les bruits qui circulent au sujet d’éventuels retraits israéliens (partiels) de la partie occupée au Sud», affirmant que Beyrouth n’a toujours pas obtenu d’informations officielles à ce sujet. Le chef du gouvernement n’a pas voulu par ailleurs commenter le communiqué lu mardi par le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, au terme de la réunion hebdomadaire du Conseil central de sécurité et dans lequel il soulignait que les autorités libanaises veulent connaître la raison pour laquelle près de 400 Palestiniens suivent un entraînement militaire au Liban. «Quand des mesures déterminées seront prises, nous les commenterons», a indiqué M. Hoss sans plus de précisions. Le Conseil central de sécurité redoute que certaines parties palestiniennes ne fomentent des troubles en cas de retrait israélien. M. Hoss a démenti également les affirmations selon lesquelles le Liban a refusé d’accueillir le chef du département politique de l’OLP, M. Farouk Kaddoumi. Ce dernier était attendu à Beyrouth après la condamnation à mort par contumace du chef du Fateh au Liban, Sultan Aboul Aïnayn. Une politique pour les émigrés Le chef du gouvernement a par ailleurs présidé la réunion de la commission chargée d’établir une politique concernant les colonies libanaises à l’étranger et de réunifier l’Union libanaise culturelle dans le monde (ULCM). La réunion s’est déroulée en présence de MM. Fouad Turk, ancien secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Haytham Joumaa, directeur général du ministère des Émigrés, Ahmed Tabbarah, conseiller du chef du gouvernement pour les affaires de l’émigration, Chucri Abboud et Adonis Nehmé, conseillers au Palais Bustros, et Walid Barakat, conseillers au ministère des Émigrés. Plus tard, M. Tabbarah a indiqué que la commission avait exposé au chef du gouvernement les préparatifs du congrès des hommes d’affaires libanais dans les pays de l’émigration, prévu pour le mois d’avril prochain. Elle lui a également fait part des efforts fournis pour réunifier l’ULCM. Avec le ministre de l’Économie Nasser Saïdi, le président du Conseil a passé en revue les projets de privatisation de certains secteurs publics, notamment les télécommunications. MM. Hoss et Saïdi ont aussi abordé la question de l’examen en commissions parlementaires du projet de loi-cadre sur la privatisation avant de passer en revue les indices économiques positifs enregistrés au niveau du marché monétaire et du marché des bons du Trésor. Selon M. Saïdi, l’amélioration des indices économiques est essentiellement due au développement de l’activité économique durant les trois mois d’été. Le chef du gouvernement a en outre conféré avec le ministre de la Santé, M. Karam Karam, au sujet du projet de réforme du système de la santé au Liban, élaboré par des commissions spécialisées. Selon M. Karam, les propositions de ces commissions doivent être soumises pour approbation au Conseil des ministres. Sur un autre plan, M. Hoss a reçu hier une copie des lettres de créance des ambassadeurs d’Argentine et d’Arabie séoudite nouvellement accrédités au Liban, MM. Jose Pico Pedro et Fouad Sadek Mufti. Les deux cérémonies se sont déroulées en présence des chefs du protocole au Palais Bustros et à la présidence du Conseil, MM. Fouad Aoun et Ramez Dimachkiyé.