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Actualités - BIOGRAPHIES

Parlement - Le député de Beyrouth disparaît à 75 ans Khatchig Babikian : un grand de la vie politique (photos)

Khatchig Babikian est décédé hier d’un cancer à l’âge de 75 ans. Il était l’un des dirigeants du parti Tachnag. Député de Beyrouth sans interruption depuis 1957, il occupait l’un des sièges dévolus à la communauté arménienne au Parlement. Les quelque 200 000 Arméniens du Liban disposent actuellement de sept des 128 sièges parlementaires. Juriste de formation, Khatchig Babikian était depuis 1982 vice-président de l’Association mondiale des parlementaires francophones. Ses interventions étaient très appréciées par ses collègues dans l’enceinte parlementaire et il avait contribué à l’élaboration des amendements constitutionnels des accords de Taëf (1989). Il était marié et père de cinq filles. Le Tachnag : Une perte nationale Le comité central du parti Tachnag a annoncé hier le décès de l’ancien ministre et député Khatchig Babikian. Dans un communiqué, le parti a estimé que «le député Khatchig Babikian était un homme d’État libanais dont étaient fiers la communauté arménienne et le parti Tachnag qu’il avait représentés depuis 1957 au Parlement et au sein des gouvernements successifs depuis le mandat du président Fouad Chéhab». «M. Babikian a toujours défendu les droits de la communauté et son rôle constructif au niveau de la renaissance du Liban politiquement, économiquement et socialement, poursuit le communiqué du Tachnag. Il a également défendu le Liban et sa souveraineté dans tous les congrès auxquels il a participé et devant les instances internationales où il le représentait. Il a été l’un des premiers à appeler au dialogue entre les parties au conflit pendant la guerre civile. Il a participé au congrès de Taëf. Appelant sans cesse au dialogue islamo-chrétien et à la coexistence pacifique entre les communautés libanaises, il n’a jamais cessé de défendre la légalité, qu’il considérait comme le seul moyen d’édifier l’État de droit et des institutions». «Le comité central du parti Tachnag, conclut le communiqué, considère le départ du député Khatchig Babikian comme une grande perte nationale pour le Liban et la communauté arménienne. Le grand défunt, qui a toujours fait preuve d’une grande capacité et d’un courage exemplaire devant les grandes causes, laissera un grand vide dans la vie politique libanaise et au sein de la communauté arménienne». Une carrière exceptionnelle L’Agence nationale d’information (Ani-officielle) a publié le curriculum vitae de Khatchig Babikian, d’une richesse exceptionnelle : Khatchig Babikian est né le 5 octobre 1924, à Larnaca. Il a fait ses études secondaires au Collège italien de Beyrouth et est titulaire d’une licence en droit de l’Université Saint-Joseph, d’un diplôme d’études supérieures (DES) en économie politique et d’un diplôme d’études supérieures (DES) en droit public. Il a également étudié l’économie à la London School of Economics de Londres. Avocat depuis 1954, il s’est illustré dans de nombreux procès à caractères pénal et social. En 1957, il est élu député de la première circonscription de Beyrouth. Fonctions occupées au sein du Parlement : – Président de la commission du Plan, de la Reconstruction, de l’Industrie et du Pétrole pendant trente années consécutives. – Ancien rapporteur de la commission de l’Économie. – Ancien membre de la commission de l’Administration et de la Justice. – Membre de la commission des Finances et du Budget. – Président de la commission de la Francophonie. M. Babikian était également membre des commissions parlementaires d’amitié libano-française, libano-arménienne et libano-italienne. Depuis 1960, il s’est vu confier plusieurs portefeuilles ministériels, dont les suivants : – Réforme administrative : 1960-1961. – Santé publique : 1969-1970. – Tourisme : 1970. – Information : 1972-1973. – Plan : 1973. – Justice : 1980-1982 et 1990-1992. Président de l’Association arménienne de l’habitat relevant de l’Église arménienne, il a assuré des logements à 272 familles. Président, depuis 1976, du conseil central du catholicossat arménien-orthodoxe de la Maison de Cilicie. Président de la Lebanese Management Association en 1973. M. Babikian était le représentant du chef de l’État au congrès des pays non alignés, en 1970. Il était également le représentant personnel du président de la République auprès du Conseil supérieur des pays francophones et le vice-président de l’Association mondiale des parlementaires totalement ou partiellement francophones. M. Babikian était l’auteur de plus de 80 conférences, recherches et articles dans les domaines parlementaire, administratif et social. Il était porteur de plusieurs distinctions honorifiques : Mérite libanais, Légion d’honneur (officier), Mérite italien (officier) et Ordre de la Pléiade. Hommage de Husseini L’une des premières personnalités à rendre hommage à Khatchig Babikian a été l’ancien président de l’Assemblée nationale Hussein Husseini. «C’était un politicien chevronné, un parlementaire éprouvé et un homme de gouvernement de premier ordre, a déclaré M. Husseini. Ses interventions ont toujours été dictées par son amour de sa patrie et le bien de ses représentés. Je perds en lui un ami très cher et un grand collègue. On ne saurait oublier sa contribution à la conclusion du nouveau pacte d’entente nationale et à son succès». Les obsèques de Khatchig Babikian seront célébrées lundi à 11 heures au catholicossat d’Antélias par le catholicos Aram Ier. Selon les textes constitutionnels, des élections partielles pour l’élection d’un remplaçant au siège laissé vacant à la suite du décès d’un député doivent être organisées, dans le cas où le décès intervient plus de six mois avant l’expiration du mandat de l’Assemblée. Avec Khatchig Babikian, c’est le cas. Cette partielle doit se dérouler dans les deux mois suivant le décès du député. À sa famille cruellement éprouvée, à l’ensemble de la communauté arménienne, L’Orient-Le Jour présente l’expression de sa sympathie attristée.
Khatchig Babikian est décédé hier d’un cancer à l’âge de 75 ans. Il était l’un des dirigeants du parti Tachnag. Député de Beyrouth sans interruption depuis 1957, il occupait l’un des sièges dévolus à la communauté arménienne au Parlement. Les quelque 200 000 Arméniens du Liban disposent actuellement de sept des 128 sièges parlementaires. Juriste de formation,...