Affaire Aboul Aynain : le chef du déparlement politique de l'OLP reçu par Chareh Kaddoumi attendu sans l'être

On apprend de source diplomatique que M. Farouk Kaddoumi projette de visiter Beyrouth ce vendredi. Le chef du département politique de l’OLP, basé à Tunis et hostile aux accords d’Oslo, se trouvait hier à Damas pour des entretiens avec l’opposition palestinienne. Interrogé, M. Kaddoumi a indiqué qu’il envisageait de se rendre au Liban pour tenter de régler l’affaire du chef du Fateh au Liban, qui a assombri davantage les relations libano-palestiniennes. Interrogé sur une éventuelle visite à Beyrouth, M. Kaddoumi a répondu qu’une «telle visite était toujours prévue». «Nous allons régler (ce problème) avec les autorités libanaises», a ajouté M. Kaddoumi sans préciser la date de cette visite. Il a en outre exprimé son «respect total pour la justice libanaise». M. Kaddoumi viendrait donc à Beyrouth pour discuter du cas d’Aboul Aynaïn, le chef local du Fateh, condamné à mort par contumace. Cependant, au palais Bustros, on indiquait hier qu’à la clôture de l’horaire officiel, M. Kaddoumi n’avait pas pris langue avec les autorités locales pour prévenir de sa visite, ni demandé audience au président du Conseil, M. Sélim Hoss, qui est également, comme on sait, ministre des Affaires étrangères. Généralement, pour ses passages à Beyrouth, le chef du département politique de l’OLP avertit le gouvernement libanais par le biais de l’ambassade libanaise à Tunis ou par celui du secrétariat général du Conseil supérieur libano-syrien, quand il vient de Damas. À noter que dans cette capitale, l’officieux Techrine a violemment pris à partie l’Autorité palestinienne pour ses critiques à l’encontre du Liban au sujet de l’affaire Aboul Aynaïn. Sultan Aboul Aynaïn avait été condamné fin octobre par la justice militaire libanaise pour avoir «formé une bande armée dans le but de commettre des crimes contre les civils et leurs biens et de porter atteinte à l’État libanais et à son autorité». Dimanche, l’Autorité palestinienne avait demandé officiellement à la Ligue arabe d’intervenir auprès du gouvernement libanais pour annuler la condamnation, jugeant ce verdict «injuste et irréfléchi» qui «fournit matière à assombrir et perturber l’atmosphère entre le Liban et la Palestine». Avant de quitter Damas dans la journée pour Amman, M. Kaddoumi s’est entretenu avec le ministre syrien des Affaires étrangères Farouk el-Chareh des «derniers développements sur la scène palestinienne», a-t-on appris de source officielle syrienne. Mardi, il avait rencontré séparément Nayef Hawatmeh, chef du Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP) et Georges Habache, chef du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), deux chefs de l’opposition palestinienne, hostiles aux accords conclus entre Yasser Arafat et le gouvernement israélien.