Liban-Israël - Les prisonniers donnent une leçon quotidienne de patriotisme au monde, affirme Lahoud Treize libanais libérés de la prison de Khiam(photo)

Treize Libanais détenus dans la prison de Khiam dans la zone occupée par Israël au Liban-Sud ont été libérés hier. Onze des ex-détenus, dont une femme âgée de 70 ans, ont été autorisés à regagner leurs foyers dans la bande occupée. Les deux autres, Moustapaha Taoubeh et son fils Ali, 16 ans, ont été emmenés dans la ville de Nabatiyé, hors de la zone occupée. Le père a été ensuite hospitalisé à Saïda. Sur les raisons de ces libérations, le comité de suivi des détenus libanais dans les prisons israéliennes affirme que «la solidarité internationale avec les prisonniers de Khiam» a joué un rôle déterminant dans cette affaire. Dans un communiqué publié à cette occasion, le comité indique notamment que le président français Jacques Chirac est intervenu personnellement auprès du Premier ministre israélien Ehud Barak, pour lui demander de libérer les détenus de Khiam. L’Armée du Liban-Sud a prétendu, quant à elle, avoir relâché les treize prisonniers «pour des raisons humanitaires». Par ailleurs, le comité de suivi a fourni à la presse une liste des noms des personnes qui ont été libérées, à savoir : Moustapha et Ali Taoubeh, Nabil Hassan Jomaa, Élias Nasrallah, Tanios Assaf, Ali Aliane, Mansour Youssef Mansour, Ahmed Mohammed Akil, Mounzer Diab, Ali Issa, Majid Salman Mounzer, Moussa Khalil Ghosn et Abdeh Kassem Malkani (70 ans). Sit-in pour la journée de l’enseignant détenu Rappelons que plus de 140 Libanais sont détenus à la prison de Khiam, gérée par l’ALS sous la supervision d’officiers israéliens qui mènent notamment les interrogatoires. Selon Amnesty International, la torture est la norme dans cette prison. Une quarantaine de Libanais sont incarcérés par ailleurs en Israël, la plupart sans jugement. Hier encore, un meeting oratoire a eu lieu dans l’école secondaire Omar Farroukh pour la journée de l’enseignant détenu dans les geôles israéliennes. Professeurs et élèves de la même école se sont rendus par la suite au siège de l’Escwa où ils ont effectué un sit-in en signe de solidarité avec les prisonniers. Le ministre de l’Éducation Mohammed Youssef Beydoun a appelé les écoles et les universités du pays à participer activement à la semaine consacrée à la journée de l’enseignant à travers des sit-in organisés dans les établissements privés et publics, des concours de dessin et des pétitions signées en signe de protestation contre les exactions israéliennes. Le mot de la fin revient au président de la République, le général Émile Lahoud, qui a déclaré hier à l’occasion de cette journée : «Parce qu’ils ont défendu leur terre, les enseignants libanais détenus et les autres Libanais qui restent incarcérés dans les geôles de l’occupant israélien donnent tous les jours une leçon de patriotisme à la communauté internationale. Ils constituent aussi une preuve flagrante de la violation par l’ennemi de toutes les conventions internationales et du mépris dans lequel il tient les valeurs humanitaires», a-t-il dit, avant d’ajouter : «Les intentions de paix ne se traduisent ni par des agressions et des tueries quotidiennes ni par l’oppression des libertés dans les camps de détention». Et le président Lahoud de conclure : «Le Liban ne peut à aucun moment oublier les souffrances de ses fils privés de liberté, et l’État place cette cause au cœur de ses priorités».