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Actualités - REPORTAGES

Spectacle - Ri Tu Elle de May Chelhot et Maroun Azouri De l'Egypte ancienne aux temps modernes (photo)

Ri Tu Elle est un spectacle de danse contemporaine en trois temps, présenté par neuf danseuses au théâtre Monnot, jusqu’au 20 mai. Fruit d’une collaboration entre May Chelhot (conception et chorégraphie) et Maroun Azouri (mise en scène, décors, costumes et lumière) , Ri Tu Elle retrace le destin de trois femmes ayant marqué l’histoire : la reine Hatshepout (1483) qui devint régente à la mort de son mari, le pharaon Thoutmosis II ; Camille Claudel et la dramaturge Olympe de Gouges (1748-1793), ardente militante des droits de la femme durant la Révolution française. Avec une finale enlevée qui décrit, en un défilé plein de fraîcheur, les différents visages de la femme d’aujourd’hui. Ouverture donc avec le ballet pharaonique, sur une musique arabo-andalouse de Hildegarde Von Bingen. Le pharaon est mort. En arrière-plan, on voit son corps, recouvert, étendu sur une sorte de brancard. La scène est plongée dans une lumière rouge, pour cette cérémonie de la vie après la mort. Drapées dans de longues robes blanches, Maguy Tok, Nayla Matta, Anna Hagopian, Leyla Mansour, Joyce Liyan, Larissa Farès, Nancy Saadé et Nisrine Chartouni entrent en scène, l’une après l’autre, sur une chorégraphie assez rigide et saccadée. Elles défilent dans une suite de mouvements des jambes et des bras, les mains bien ouvertes, doigts joints, et présentent leurs offrandes au pharaon défunt. Le spectateur a du mal à entrer dans l’atmosphère de ce rituel mystérieux, mais on ne peut qu’admirer l’équilibre, la souplesse et la maîtrise des danseuses . Deuxième acte : la prise de pouvoir. La reine Hatshepout se déclare pharaon des deux Égyptes. Danse de remerciement au dieu Amon, danse de groupe, puis duo de la reine avec son conseiller et favori, l’architecte de Deir el-Bahari. Maturité Camille Claudel est « jouée » par May Chelhot . Sur une musique de Keith Jarrett puis de Manuel de Falla, la chorégraphe a donné un bref aperçu de son talent, mûr et sûr. Avec beaucoup de sentiment, elle a réussi à traduire la solitude, la déception amoureuse, l’angoisse et l’obsession de Camille Claudel, qui finit par sombrer dans la folie. Visage extrêmement expressif, corps qui se tord , qui se tend, qui se contracte, May Chelhot exploite chaque muscle, chaque phalange. Elle intègre, comme une seconde peau, le personnage fragile de Camille Claudel, et elle le vit intensément. Pour le troisième et dernier volet de son spectacle, sur le thème “Évolution”, May Chelhot s’inspire d’Olympe de Gouges qui, durant la Révolution française, a osé réclamer les droits de la femme. À partir de ce personnage, la chorégraphe fait évoluer sur scène des femmes en révolte. Entièrement vêtues de rouge, les danseuses militent, sur une musique de Berlioz. Avec élan, détermination, mais surtout avec grâce, elles virevoltent, tapent du pied, s’enflamment. On passe ensuite aux XIVe et XXe siècles. Chacune des danseuses interprète une femme : la scientifique Marie Curie (Leyla Mansour) ; la littéraire Colette (Larissa Farès) et son chat (Maguy Tok) ; la jeune fille romantique (Nayla Matta) ; la femme d’affaire (Nancy Saadé) ; la sportive (Anna Hagopian). Et enfin, la mondaine (Joyce Liyan), ridiculement attifée en sirène, avec un énorme chapeau en tourbillon. Un finale plein d’humour, pour une clôture en beauté.
Ri Tu Elle est un spectacle de danse contemporaine en trois temps, présenté par neuf danseuses au théâtre Monnot, jusqu’au 20 mai. Fruit d’une collaboration entre May Chelhot (conception et chorégraphie) et Maroun Azouri (mise en scène, décors, costumes et lumière) , Ri Tu Elle retrace le destin de trois femmes ayant marqué l’histoire : la reine Hatshepout (1483) qui devint...