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Actualités - BIOGRAPHIES

L'enfant chéri d'Arafat

Sultan Aboul Aynaïn, chef au Liban du Fateh, condamné à mort par contumace par le tribunal militaire de Beyrouth, est généralement considéré par les réfugiés palestiniens comme «l’enfant chéri» du président Yasser Arafat, qui l’a nommé «général». Aboul Aynaïn, 47 ans, a joué un rôle militaire durant les longues années de guerre au Liban (1975-1990), mais il est surtout connu pour ses talents de conciliateur, qui lui ont permis de réunifier les rangs du Fateh au Liban, éclatés après les accords de paix palestino-israéliens d’Oslo en 1993. Le responsable palestinien est né en 1958 à Abbassiyé, un village du Liban-Sud, près de Tyr, de parents originaires de Cheikh Daoud, un village aujourd’hui situé dans le nord d’Israël, en Haute Galilée. Il a fait des études dans les écoles de l’Unrwa (Office des Nations unies pour l’aide aux réfugiés de Palestine) et terminé le cycle secondaire dans une école privée de Tyr. Après avoir milité dans les rangs du Fateh, principale composante de l’OLP, dès son adolescence, il a pris le commandement des forces de cette formation à Beyrouth, alors que la «guerre des camps» (1985-1988) battait son plein entre le mouvement Amal et l’OLP. Il a ensuite été chargé du commandement de la région de Tyr, où se trouvent trois camps et deux rassemblements de réfugiés palestiniens. Officiellement désigné par Arafat en 1995 pour réorganiser les rangs du Fateh, il devient dès lors le numéro un de cette formation et de l’OLP au Liban. Après plusieurs tentatives malheureuses, il semblait avoir enfin réussi cette mission en annonçant en juillet la reprise en main du camp d’Aïn Héloué, et en réintégrant des «trublions» qui n’avaient pas hésité à insulter M. Arafat et appeler à son assassinat. Un premier groupe de 45 combattants avaient en outre paradé lundi à Aïn el-Héloué, au terme d’une session de 25 jours d’entraînement aux armes légères. Aboul Aynaïn, basé à Rachidiyé, un camp de 18 000 réfugiés, est marié et père de sept enfants, quatre filles et trois garçons. Ses enfants ont quitté le Liban en 1995 après que des tirs eurent visé ses filles qui se rendaient à Beyrouth, et que l’une d’elles eut été blessée. Elles poursuivent actuellement leurs études au Pakistan et l’aîné des garçons, Ryad, doit y obtenir cette année son diplôme de médecin. Aboul Aynaïn, réputé pour sa passion pour les belles voitures, est aussi connu pour sa rigueur militaire, qui lui a notamment permis de réchapper à sept tentatives d’assassinat entre 1991 et 1995, la plupart à Rachidiyé. Il avait d’ailleurs réussi à chasser de ce camp les partisans du Fateh-Conseil révolutionnaire (Fateh-CR d’Abou Nidal), qu’il accusait de ces attentats. Les responsable palestinien, qui a été à l’origine de la construction de plusieurs écoles et d’un centre pour les handicapés palestiniens dans la région de Tyr, où il distribue 100 000 dollars chaque mois en frais médicaux pour les réfugiés, affirme n’avoir jamais quitté le Liban. «Ma seule ambition, a-t-il déclaré à l’AFP, est de regagner un jour la Palestine».
Sultan Aboul Aynaïn, chef au Liban du Fateh, condamné à mort par contumace par le tribunal militaire de Beyrouth, est généralement considéré par les réfugiés palestiniens comme «l’enfant chéri» du président Yasser Arafat, qui l’a nommé «général». Aboul Aynaïn, 47 ans, a joué un rôle militaire durant les longues années de guerre au Liban (1975-1990), mais il est surtout...