Arménie - Kotcharian quasiment seul au pouvoir après l'élimination de ses deux rivaux Le coup de force à Erevan bouleverse la donne politique (photo)

Les Arméniens, encore sous le choc, étaient très inquiets jeudi pour l’avenir de leur pays au lendemain de l’assassinat de huit hauts dirigeants politiques, dont le Premier ministre et le président du Parlement, deux personnalités respectées par la population. Malgré l’émotion générale, la situation était calme hier dans la capitale arménienne. Il reste que ce coup de force sanglant a bouleversé la donne politique et les analystes n’écartent pas l’idée qu’il soit lié au conflit du Nagorny-Karabakh. La question du Karabakh, en effet, fait et défait les gouvernements et les présidents en Arménie. Il convient de rappeler que l’ex-président Levon Ter-Petrossian, sur le point de conclure un accord sur la question, avait été contraint à la démission en février 1998. Robert Kotcharian, Premier ministre, avait alors été élu à la présidence. Libéral et ancien «président» du Nagorny-Karabakh d’où il est originaire, il tenait alors la ligne dure contre un accord de paix. Il a été contraint par les impératifs du pouvoir de se rallier à des positions plus réalistes. Quant au Premier ministre assassiné, Vazguen Sarkissian, ancien artisan des victoires militaires arméniennes au Karabakh, il était, selon un analyste, le seul capable de faire accepter un compromis négocié parmi les cadres de l’armée arménienne. «Force est de constater, sans que l’on puisse avancer aucune explication fondée des événements, que le président Kotcharian reste quasiment seul au pouvoir après l’élimination de ses seuls rivaux de poids en Arménie», a déclaré un spécialiste de l’Arménie, Azer Moursaliev, journaliste du quotidien russe Kommersant.