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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Intempéries - La polémique sur les responsabilités s'envenime Murr : je refuse de répondre au président de la municipalité

Décidément, les sujets de polémique se succèdent ces derniers temps à une allure effrénée. Quand de surcroît la nature s’en mêle… les responsables ne se contrôlent plus. Le ministre de l’Intérieur Michel Murr refuse ainsi de répondre au président de la municipalité de Beyrouth Abdel Monhem Ariss lequel riposte en rappelant qu’«en général, le responsable répond à tous les gens». Le Grand sérail n’a guère désempli hier. Nombre de personnes plus ou moins concernées par les conséquences tragiques des intempéries de dimanche dernier y ont défilé à l’invitation du Premier ministre Sélim Hoss. C’est que le gouvernement a décidé d’aller vite en besogne et d’obtenir dès aujourd’hui les résultats d’une enquête que mène une commission du ministère de l’Intérieur et des Affaires municipales. C’est ce qu’a indiqué le vice-président du Conseil Michel Murr à sa sortie du Grand sérail. Et de préciser : «L’inspection centrale mènera parallèlement une autre enquête. Les responsabilités seront ainsi délimitées et les sanctions nécessaires seront prises à l’encontre de ceux que l’investigation aura désignés». Une réunion se tiendra ce matin au bureau de l’Intérieur au cours de laquelle il sera rendu compte à M. Murr des résultats de l’enquête. À l’issue de son entretien avec M. Hoss, le ministre a en outre insisté sur les causes naturelles de la tragédie dominicale. «En une heure, le niveau des pluies a atteint cinq cm sur une superficie de 20 millions de m2 ; ce qui équivaut à un million de m3 d’eau tombés sur Beyrouth en l’espace d’une heure», a-t-il dit. Quelles canalisations pourraient absorber une telle quantité d’eau d’autant plus que leur diamètre ne dépasse pas les 20 à 30 cm ? Selon M. Murr, la responsabilité incomberait ainsi à celui qui a construit l’infrastructure et qui aurait dû prévoir des canalisations dix fois plus larges. Mais le manque d’entretien des conduits n’est-il pas en partie à l’origine des inondations ? Faux, affirme M. Murr. «Les équipes d’entretien sont à pied d’œuvre depuis le mois de septembre et toutes les canalisations sont en bon état (…)», ajoute-t-il. Pour lui, les inondations que Beyrouth a connues dimanche dernier sont semblables à celles qui ravagent l’Europe et l’Amérique. Ce n’est pas l’avis du député Adnan Arakji qui accuse le gouvernement de «négligence». Celui-ci affirme que le Conseil du développement et de la reconstruction avait signé un contrat avec une société chargée de nettoyer les 1 100 km de routes, de trottoirs et de conduits dans le pays à raison d’un million de dollars par an. Selon M. Arakji, les travaux d’entretien durent en principe sept mois. «Mais ce gouvernement a décidé de faire des économies. Résultat : les travaux n’ont commencé que le 8 octobre dernier», a-t-il précisé. Qu’en dit M. Murr ? «Je suis chargé de distribuer l’argent aux municipalités et c’est à elles d’entreprendre les travaux d’entretien. Le mohafez de Beyrouth m’a dit avoir donné des instructions en septembre pour nettoyer les canalisations, et elles ont été nettoyées», a-t-il souligné avant d’ajouter : «En tant que ministre des Affaires municipales, je ne réponds pas à des allégations proférées par le président du conseil municipal. Il y a des règles à suivre que ce dernier n’a pas respecté, et c’est pour cela que je ne lui répondrai pas par voie de presse». À la question de savoir s’il imputait la responsabilité de l’insuffisance de l’infrastructure au gouvernement antérieur, M. Murr a répondu par une question : «Est-ce donc moi qui ai construit les ponts et les conduits qui ne peuvent absorber une telle quantité de pluies ? Qui est donc responsable ? Moi ou le président Hoss ? À mon avis, c’est celui qui a construit les ponts», a-t-il ajouté. M. Murr s’est toutefois montré plus évasif concernant le problème des indemnités à verser aux victimes des intempéries : «La commission d’enquête dira si oui ou non l’entrepreneur chargé de l’entretien des canalisations est responsable. Quoi qu’il en soit, il n’y a aucun conduit dans l’endroit où les inondations ont eu lieu à Wata Mousseïtbé. La pluie est tombée du ciel. Si elle a causé des dégâts, qui en est responsable ? Dieu ?», a conclu M. Murr. Également reçu par le chef du gouvernement, le président de la Confédération générale des travailleurs Élias Abou Rizk estime, quant à lui, que, responsable ou non de la catastrophe, l’État doit dédommager les victimes. Ariss : Murr doit répondre... Le président du conseil municipal de Beyrouth Abdel Monhem Ariss s’en est pris de son côté au vice-président du Conseil qui a refusé de répondre à ses interrogations concernant les travaux d’entretien. «En général, a-t-il dit, le responsable répond à tous les gens. Je crois de ce fait que le ministre est tenu de répondre aux interrogations du président de la municipalité». Au terme d’une réunion avec M. Hoss, M. Ariss a ajouté concernant les travaux d’entretien : «Le CDR a signé des contrats avec deux entrepreneurs à la demande du ministère des Affaires municipales. Ceux-là ont travaillé tout au long de l’année 98 et une partie de 99. Mais il se sont arrêtés en février 99». Selon lui, il est évident que «quelqu’un doit en assumer la responsabilité». M. Ariss estime toutefois que l’essentiel est de songer à l’avenir et aux moyens d’éviter de nouvelles catastrophes provoquées par les pluies diluviennes. Le président de la municipalité de Beyrouth se montre enfin sceptique quant aux résultats de l’enquête menée par la commission désignée par M. Murr. Il aurait préféré une commission d’experts. «Si la tâche de la commission formée consiste à évaluer les dégâts, je n’ai aucun inconvénient. Mais il est inutile de lui demander de trouver des solutions au problème», a-t-il conclu.
Décidément, les sujets de polémique se succèdent ces derniers temps à une allure effrénée. Quand de surcroît la nature s’en mêle… les responsables ne se contrôlent plus. Le ministre de l’Intérieur Michel Murr refuse ainsi de répondre au président de la municipalité de Beyrouth Abdel Monhem Ariss lequel riposte en rappelant qu’«en général, le responsable répond à tous...