Intempéries - Maisons inondées, voitures emportées, arbres et poteaux arrachés L'orage a fait deux morts à Beyrouth(photos)

Les habitants du Grand Beyrouth et de certaines régions périphériques du pays ont été surpris hier par les pluies diluviennes qui se sont abattues dans la matinée, accompagnées de vents très violents. Fait rare au Liban : la tempête a fait des victimes au sein de la population, deux jeunes gens ont été tués dans le quartier de Wata Mousseitbé, à Beyrouth. Les premières pluies ont commencé à tomber à l’aube dans certaines régions du Grand Beyrouth. En début de matinée, deux heures continues d’averses diluviennes ont vite fait de transformer les principaux axes routiers de la capitale en de véritables torrents. Du fait des violentes bourrasques qui ont accompagné les pluies, de nombreux quartiers ont été littéralement inondés. En plusieurs endroits, le niveau de l’eau a atteint entre 50 centimètres et un peu moins d’un mètre. Des trombes d’eau ont envahi des maisons basses, emporté des voitures, déraciné des arbres et arraché des poteaux. Même dans des étages quelque peu élevés, la pluie a inondé les appartements et les bureaux, provoquant d’importants dégâts matériels. Comme c’est le cas chaque année en de pareilles circonstances, les piétons et les automobilistes se sont retrouvés coincés dans plusieurs secteurs de la capitale et ses banlieues, notamment à Dora, Jdeidé, Mkallès, Sin el-Fil, Jnah, Bir Hassan, Mousseitbé, Wata Mousseitbé, Aïn el-Mreissé, Clemenceau, Mazraa ainsi que dans la banlieue sud. Deux victimes Les retombées les plus dramatiques de cette violente tempête auront été le double drame survenu à Wata Mousseitbé. Un jeune homme qui voulait secourir sa mère, dont l’habitation était cernée par les eaux, est mort électrocuté. Dans ce même quartier, un autre jeune homme a péri, emporté par les eaux. Toujours à Wata Mousseitbé, une centaine de bicoques habitées ont été totalement submergées par les torrents provoqués par la pluie. Des scènes de désolation ont été observées dans d’autres quartiers de la capitale, notamment à Aïn el-Mreissé. Dans l’ensemble du Grand Beyrouth, la tempête a provoqué, comme à l’accoutumée, des coupures sauvages et sporadiques du courant électrique. Les responsables se mobilisent Face à l’ampleur de l’orage qui s’est abattu subitement sur la capitale, le président Émile Lahoud est entré en contact avec les responsables concernés, notamment avec le ministre de l’Intérieur et des Affaires rurales et municipales, M. Michel Murr, pour leur demander de prendre sans délai les mesures qui s’imposent. Le chef du gouvernement Sélim Hoss a également effectué des démarches en ce sens. De fait, le ministre de l’Intérieur a tenu vers midi une réunion extraordinaire urgente afin de suivre la situation de près. Ont notamment participé à la réunion, le mohafez de Beyrouth M. Yacoub Sarraf, le mohafez du Mont-Liban M. Adnane Domiati, le directeur de la Défense civile le brigadier Darwiche Hobeika, le chef d’état-major des Forces de sécurité intérieure, le brigadier Rafic Haddad, le commandant des FSI de la place du Mont-Liban le brigadier Ghassan Noujeim, et le commandant de la gendarmerie de Beyrouth le brigadier Walid Koleilat. Des responsables de la société Sukleen (en charge du nettoyage du Grand Beyrouth) ont également été invités à participer à cette réunion élargie. Le ministre de l’Intérieur devait donner ses instructions aux autorités concernées ainsi qu’aux responsables de Sukleen afin que les routes et les principaux axes routiers inondés par les eaux de pluie soient dégagés dans les délais les plus brefs. Le président Lahoud et M. Hoss ont suivi de près les opérations de secours et les travaux de dégagement des routes. Parallèlement, le ministre de l’Intérieur a effectué une tournée d’inspection dans les quartiers les plus touchés, notamment à Wata Mousseitbé, à Jnah et dans le secteur du Palais de justice. Interrogé par les journalistes sur les raisons pour lesquelles aucune mesure n’avait été prise avant la saison des pluies afin d’éviter ce genre de catastrophe, M. Murr a déclaré : «Si aucune mesure préalable n’avait été prise, nous n’aurions pas pu régler le problème en l’espace de deux heures. Il reste que les canalisations n’ont pas pu absorber et dégager les pluies diluviennes. Lorsque la pluie s’abat de cette façon, l’infrastructure n’est plus en mesure de résorber les torrents». Le ministre de l’Intérieur a, d’autre part, indiqué que les mohafez de Beyrouth et du Mont-Liban, les responsables municipaux et les représentants du Conseil du développement et de la reconstruction ont été convoqués à une réunion extraordinaire qui aura lieu mercredi pour examiner les mesures qui doivent être prises pour éviter la réédition de problèmes comme ceux survenus hier.