Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Enseignement - La grève probablement observée, mais déjà des défections Les revendications des professeurs sont illégitimes, affirme le gouvernement(photos)

L’ordre de grève de 48 heures lancé par le syndicat des enseignants a été globalement respecté hier par les quelque 60 000 professeurs des cycles primaire et secondaire, affectant ainsi la majorité des 800 000 élèves du Liban. Si, dans le secteur public, la grève était totale, en revanche, dans certains grands établissements privés, les cours ont été normalement dispensés aux écoliers, notamment dans les classes du secondaire. Et pour cause : les administrations des écoles avaient dénoncé dans maints communiqués la grève, affirmant que «les portes des écoles seront ouvertes et les bus passeront pour le ramassage scolaire même si les directions ne peuvent pas assurer que tous les cours seront donnés». Le mouvement de protestation pourrait encore connaître aujourd’hui de nouvelles défections dans la mesure où, pour ne pas entrer en conflit total avec leurs administrations et ne pas être traités de «jaunes» (briseurs de grève) par leurs collègues, un certain nombre d’amicales d’enseignants d’écoles privées ont décidé de couper la poire en deux et d’observer un seul jour de grève. Les parents ont été généralement informés dès mardi des mesures prises dans ce cadre par les administrations des établissements que leurs enfants fréquentent. Et après ? Y a-t-il une chance que l’année scolaire reprenne son cours normal après cette grève ? Difficile à envisager du moment que les deux parties principalement concernées – les professeurs et le gouvernement – campent sur leurs positions, se disant toutefois ouvertes au dialogue en permanence. Une situation inextricable Or, le président du syndicat des enseignants Georges Saadé brandit la menace d’une escalade dans le mouvement de protestation si les revendications ne sont pas satisfaites, tandis que le Cabinet Hoss, réuni sous l’égide du chef de l’État, décidait hier de se solidariser avec le ministre de l’Éducation. Le porte-parole du gouvernement Anouar el-Khalil déclarait ainsi au terme de la réunion : «Les revendications des professeurs ne sont pas légitimes du moment que le nombre d’heures de cours n’a pas changé. Certains chapitres (du nouveau programme scolaire) ont été supprimés de manière à ce qu’il n’y ait aucune heure de cours supplémentaire à donner», a-t-il ajouté. Oui, mais… M. Saadé répond à cela par deux arguments de poids : «Ce ne sont pas les programmes scolaires qui posent problème et nous n’avons jamais demandé leur allègement. Nous réclamons seulement l’abrogation du deuxième article de la loi 1 151 qui autorise le Conseil des ministres à déterminer la durée de l’année scolaire», a-t-il dit. De fait, même si les programmes sont allégés, rien n’empêcherait le gouvernement de prolonger l’année scolaire quand il le voudra, conformément à la loi susmentionnée. Mais le problème se complique davantage encore dès lors qu’il s’agit de salaires. En effet, l’été dernier, le ministre Beydoun avait accepté d’accorder six échelons supplémentaires aux professeurs du secondaire public, l’application des nouveaux programmes requérant un plus grand nombre d’heures de cours. Or, se retrouvant du coup lésés par rapport à leurs collègues, les enseignants du privé et des cycles primaire et complémentaire du public réclament donc le même traitement. M. Beydoun s’engage alors à éliminer certains chapitres des nouveaux programmes pour éviter d’avoir à payer des heures supplémentaires à l’ensemble du corps enseignant. Théoriquement, plus besoin de ce fait de «réajuster» les salaires des professeurs des cycles primaire et complémentaire dans le public et du privé en général. Mais l’initiative du ministre vient trop tard car les six échelons ont déjà été octroyés aux enseignants du secondaire public. Par conséquent, de deux choses l’une : soit on consent d’augmenter de la même façon les autres professeurs ; soit on retire les six échelons octroyés aux «aînés» du public. Quelle que soit la solution adoptée, elle ne peut que susciter de vives protestations de part et d’autre… M. Saadé opte naturellement pour la première solution, c’est-à-dire pour le «réajustement» des salaires de ceux qui ont été exclus du train des augmentations estivales. Il précise en outre qu’une telle majoration n’impliquerait en tout et pour tout qu’une augmentation de 4 % sur les écolages, qui plus est, à partir de l’année scolaire prochaine. Dans ces conditions, les chances de l’amorce d’un dialogue fructueux entre les deux parties restent évidemment faibles.
L’ordre de grève de 48 heures lancé par le syndicat des enseignants a été globalement respecté hier par les quelque 60 000 professeurs des cycles primaire et secondaire, affectant ainsi la majorité des 800 000 élèves du Liban. Si, dans le secteur public, la grève était totale, en revanche, dans certains grands établissements privés, les cours ont été normalement dispensés aux...