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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Polémique - Les industriels et la LCC dénoncent les campagnes diffamatoires Sarraf accuse Greenpeace d'être manipulée par Israël

Une semaine après le sit-in qu’a tenté d’observer Greenpeace à Selaata - dans l’enceinte de la Lebanese Chemical Company (LCC) - et qui a tourné aux échauffourées avec les préposés à la garde de l’usine, les esprits ne semblent pas s’être calmés. Les échanges d’accusations se poursuivent de plus belle. Hier, MM. Jacques Sarraf, président de l’Association des industriels, et Élias Wadih Skaff, PDG de l’usine LCC, ont tenu une conférence de presse conjointe au siège de la Chambre de commerce et d’industrie pour faire le point de la situation. «Nous sommes réunis aujourd’hui pour dénoncer l’offensive farouche contre l’industrie libanaise, a déclaré M. Sarraf. Cette attaque vise une usine après l’autre dans le but de détruire un pilier essentiel de l’économie du pays». «Est-il possible de permettre à l’organisation Greenpeace d’anéantir les usines qui ont survécu à la guerre libanaise ?, s’est demandé le président de l’Association des industriels. N’est-il pas étrange que Greenpeace s’attaque aux usines sans préciser les critères qu’elle adopte dans ses démarches ? Pourquoi Greenpeace ne donne-t-elle signe de vie qu’au début de la saison estivale ? Pourquoi s’attaque-t-elle aux usines libanaises alors qu’une usine israélienne fait concurrence à la LCC dans ce même domaine ?» Autant de questions qui portent l’Association des industriels à s’interroger sur la «véritable identité» de Greenpeace, sur les «organisations qui la manipulent» et sur ses «objectifs réels». «Je possède des informations secrètes et dangereuses que j’ai soumises aux autorités, a affirmé M. Sarraf. Nous avons confiance en l’État de droit et dans le jugement qu’il portera concernant ces informations». Répondant à une question sur les activités qu’entreprennent les militants de Greenpeace au Liban, M. Sarraf a souligné que d’après ses informations, «il est probable qu’Israël et des organisations juives incitent Greenpeace à nuire à l’industrie libanaise». M. Sarraf a enfin affirmé que l’Association des industriels ne «permettra pas que nos usines soient ouvertes à une organisation sans qualité légale et qui œuvre pour abolir le ministère de l’Environnement et marginaliser les ministères de l’Industrie et du Commerce». Les explications de la LCC Concernant les faits, M. Skaff a noté que la LCC ne se lancera pas dans des accusations diffamatoires, «comme l’a fait Greenpeace, en devançant l’enquête et en rendant son verdict avant même que l’enquête ne soit achevée». M. Skaff a par ailleurs répondu comme suit aux allégations de Greenpeace : — Greenpeace a prétendu qu’elle avait obtenu l’autorisation des responsables de l’usine pour organiser son sit-in. Ce qui n’est pas vrai. Elle a déclaré par la suite qu’elle avait trouvé les portes ouvertes et qu’elle n’a pas été empêchée d’accéder à l’usine. En réalité, Greenpeace n’a pas obtempéré à l’injonction des gardes de ne pas franchir l’enceinte de l’établissement. Les membres de Greenpeace sont entrés de force, par terre et par mer. —Greenpeace a, de même, prétexté que le directeur de l’usine avait giflé Mlle Zeina el-Hage (porte-parole de l’organisation). Or tous les témoins assurent que cela n’est pas vrai. — Greenpeace a présenté une note d’information à la Cour, quelques heures avant d’attaquer l’usine. Et les chiffres qui figurent dans cette note sont plus exagérés que les chiffres qu’elle a avancés dans son rapport scientifique. Ainsi, elle a indiqué dans la note d’information que le taux de mercure dans les produits que déverse LCC dans la mer est de 2 grammes par litre, alors que dans le rapport scientifique, elle a indiqué qu’il est inférieur à 2 microgrammes, soit à 0,000002 gramme. —Dans l’un de ses communiqués, Greenpeace souligne qu’elle a entrepris une campagne contre la plus grande usine polluante au Liban, la Lebanese Chemical Company. Or le nom de la LCC ne figure pas dans le rapport qu’a publié cette organisation, en juillet 1998, sur les usines polluantes au Liban. Les améliorations au sein de la LCC Sur un autre plan, M. Skaff a évoqué les activités de l’usine LCC qui, depuis 43 ans, fabrique de l’acide sulfurique, de l’acide phosphatique et des engrais à base de phosphates. «Nous exportons 97 % de nos produits vers différents pays, notamment l’Espagne, la France, l’Angleterre et la Turquie», a-t-il précisé. «La seule usine qui fait concurrence à nos produits dans la région est israélienne, a-t-il ajouté. C’est la raison pour laquelle nous nous interrogeons sur la relation qui existe entre cette concurrence et les accusations infondées de Greenpeace contre notre usine». M. Skaff a indiqué que, suivant les directives du ministère de l’Environnement, la LCC a remplacé plusieurs usines qui produisent de l’acide par une usine qui respecte les normes environnementales adoptées aux États-Unis et en Europe. «Dans ce but, nous avons dépensé, ces quatre dernières années, plus des 15 millions de dollars pour moderniser les équipements, les filtres et les dépôts», a-t-il expliqué. Précisions de Greenpeace Suite à la conférence de presse de MM. Sarraf et Skaff, Greenpeace a communiqué à la presse les précisions suivantes : «Dans la note d’information que nous avons présentée à la Cour d’appel, il y a eu une erreur d’impression. Nous l’avons corrigée auprès du parquet. Le taux de mercure que déverse la LCC dans la mer est de 2 microgrammes par litre alors que la norme est de 0,5 microgrammes». En ce qui concerne la relation de Greenpeace avec des organisations israéliennes, Mlle Zeina el-Hage, porte-parole de Greenpeace, a noté : «Les militants qui se trouvaient lundi 11 octobre à Selaata ont observé hier un sit-in dans une usine de produits chimiques en Israël qui pollue la mer Méditerranée».
Une semaine après le sit-in qu’a tenté d’observer Greenpeace à Selaata - dans l’enceinte de la Lebanese Chemical Company (LCC) - et qui a tourné aux échauffourées avec les préposés à la garde de l’usine, les esprits ne semblent pas s’être calmés. Les échanges d’accusations se poursuivent de plus belle. Hier, MM. Jacques Sarraf, président de l’Association des...