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Actualités - INTERVIEWS

Hraoui : j'ai dissous les FL parce que Geagea voulait former un canton

Dans sa première interview à un média audiovisuel depuis la fin de son mandat il y a près d’un an, l’ancien chef de l’État Élias Hraoui a abordé hier soir, dans le cadre de la nouvelle émission de Maguy Farah sur les ondes de la Future Television, les principaux dossiers brûlants qui ont marqué ses neuf années de pouvoir. L’ancien chef de l’État a d’abord reconnu que «les prérogatives du président de la République sont désormais limitées». Il a réitéré sur ce plan le point de vue qu’il a défendu lorsqu’il était à la tête de l’État, réclamant l’amendement de cinq articles de la Constitution afin de redéfinir les rapports entre le président de la République, le Parlement et le Conseil des ministres. «Il n’est pas concevable dans un pays démocratique, a-t-il souligné, que le président de la République ne puisse pas dissoudre le Parlement. En outre, le chef de l’État est tenu de signer les décrets dans un délai déterminé, alors que les ministres sont en mesure de geler indéfiniment un décret». M. Hraoui a souligné, en réponse à une question, que si le président Émile Lahoud paraît exercer le pouvoir plus que lui c’est «sans doute parce qu’il est plus téméraire que moi». «Ensuite, a-t-il précisé, le président Lahoud est entouré de ministres technocrates avec qui il peut plus facilement s’entendre, alors que moi j’avais à traiter avec trente ministres qui représentaient toutes les fractions et les milices du pays». Interrogé sur l’épisode de la dissolution des Forces libanaises, l’ancien chef de l’État a déclaré : «J’ai dissous les Forces libanaises parce qu’il (M. Samir Geagea) voulait former un canton et non pas en raison de l’attentat contre l’église de Zouk Mikaël». Le président Hraoui a indiqué qu’il avait envoyé trois émissaires à M. Geagea pour lui demander de quitter le pays avec son épouse. «J’avais le sentiment que le climat dans le pays était malsain et que les choses risquaient de mal tourner, a déclaré l’ancien chef de l’État. Puisque M. Geagea avait demandé à ses plus proches collaborateurs de quitter le pays, notamment les responsables de ses services sécuritaires, je pensais qu’il (M. Geagea) devait quitter le pays, d’autant que je ne pouvais plus le protéger». Prié de commenter le désarroi causé chez les chrétiens, sous son mandat, par l’arrestation de M. Geagea et l’exil forcé du président Amine Gemayel et du général Michel Aoun, l’ancien chef de l’État a déclaré : «Ce qui m’importait avant tout, c’était le pays avant les personnes». En réponse à une question sur l’ouverture des dossiers de dilapidation des fonds publics sous son mandat, M. Hraoui a déclaré : «Pourquoi les organismes de contrôle qui ouvrent aujourd’hui ces dossiers ne nous en ont soumis aucun sous mon mandat ? Qui muselait ces organismes ?» Le président Hraoui a dénoncé sur ce plan la pratique des dénonciations anonymes et l’arrestation de hauts fonctionnaires avant qu’ils ne soient reconnus coupables. «Au lieu de les arrêter et de les libérer par la suite sous caution, il aurait mieux fallu les déférer devant le conseil de discipline», a déclaré le président Hraoui. En réponse à une question sur les accusations de M. Najah Wakim contre lui, le président Hraoui a répondu : «Je ne connais pas cet homme». Quant au décret sur les naturalisations, M. Hraoui a déclaré : «Que le conseil d’État se prononce s’il y a eu des erreurs sur ce plan».
Dans sa première interview à un média audiovisuel depuis la fin de son mandat il y a près d’un an, l’ancien chef de l’État Élias Hraoui a abordé hier soir, dans le cadre de la nouvelle émission de Maguy Farah sur les ondes de la Future Television, les principaux dossiers brûlants qui ont marqué ses neuf années de pouvoir. L’ancien chef de l’État a d’abord...