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Actualités - ANALYSE

Présidence - Premier anniversaire Des objectifs non encore atteints, mais une détermination qui reste entière

Un an après l’accession du général Émile Lahoud à la première magistrature, peut-on d’ores et déjà affirmer qu’il a réussi à atteindre ses objectifs et dresser un bilan de ses réalisations ou est-il encore trop tôt pour affirmer que celui qui avait réussi à redresser l’institution militaire a également réussi à remettre l’État sur pied ? Des observateurs politiques affirment que lorsque le général Lahoud a pris la tête du pays et s’est engagé à édifier un État de droit et des institutions et à éradiquer la corruption, il n’imaginait pas qu’il aurait à affronter des difficultés et des obstacles aussi importants et il pensait qu’il serait en mesure de réussir à la tête de l’État aussi vite qu’à la tête de l’armée. Il reste que l’armée n’est point l’État. L’institution militaire est en effet une chose et les institutions civiles sont une tout autre chose. Au sein de l’armée, les ordres sont les ordres et la discipline règne en maître absolu puisque les militaires sont habitués à obéir aux ordres avant même de penser les discuter. La situation est différente au sein des administrations où la discipline n’a pratiquement aucun droit de cité et où l’on s’abstient d’exécuter des ordres avec lesquels on ne serait pas d’accord… Le président Lahoud s’est donc retrouvé à la tête d’institutions où l’on ne réfléchit pas comme lui. La réforme administrative engagée sous les slogans de la lutte contre la corruption et les corrompus, de l’établissement d’un régime propre et transparent, de la justice et l’égalité, et de l’application de la loi à tous s’est donc traduite par des tiraillements entre deux mentalités et deux politiques, des tiraillements que le chef de l’État ne pourra aplanir que s’il consent à modifier ses «outils» de travail. Le fait que le président Lahoud est issu d’une institution apolitique ne signifie pas qu’il ne fait pas de politique. Mais la politique du président de la République est une politique… non politicienne, basée sur l’entente interne, protégée par les relations privilégiées avec la Syrie, l’attachement aux constantes nationales, la lutte contre l’occupation israélienne par l’intermédiaire de la résistance, la cohésion interne et l’immunité des forces de l’ordre. La question qui se pose donc à l’heure actuelle est celle de savoir si le général Lahoud a réussi, un an après son élection, ne serait-ce qu’à jeter les bases de l’État de droit et des institutions qu’il s’est engagé à instituer en prêtant le serment constitutionnel. En son for intérieur, le chef de l’État reconnaît qu’il n’a pas encore réalisé ses objectifs. Mais cela n’est pas pour réduire sa détermination. Car il est convaincu qu’il doit continuer à multiplier les tentatives jusqu’à la réussite totale qu’il n’atteindra qu’en brisant les ailes de ceux qui entrent en scène à chaque fois qu’il tente de jeter les bases nouvelles de l’État auquel aspirent tous les Libanais. En formant le premier gouvernement de son mandat, le chef de l’État a voulu rassembler les hommes de confiance et les hommes d’expérience. Mais l’un ne va pas toujours avec l’autre et les hommes d’expérience se sont parfois révélés n’avoir aucune pratique politique alors que les hommes de confiance se sont trouvés manquer d’expérience. Cela a donc permis à la classe politique opposante de profiter des erreurs commises au niveau de la réforme administrative et du règlement des problèmes socio-économiques. Les prochaines élections législatives seront donc importantes car elles devraient permettre la mise en place d’une nouvelle classe politique qui serait d’accord avec le pouvoir sur ses objectifs et ses aspirations qui sont finalement ceux du peuple et des électeurs. L’arrivée de tels politiciens serait de nature à faciliter la tâche au chef de l’État qui n’aurait alors plus à affronter des fauteurs en eau trouble auxquels l’édification d’un État de droit et des institutions ne peut que porter préjudice…
Un an après l’accession du général Émile Lahoud à la première magistrature, peut-on d’ores et déjà affirmer qu’il a réussi à atteindre ses objectifs et dresser un bilan de ses réalisations ou est-il encore trop tôt pour affirmer que celui qui avait réussi à redresser l’institution militaire a également réussi à remettre l’État sur pied ? Des observateurs politiques...