Chili Pinochet convaincu qu'il mourra à Londres, titre la presse

La majorité de la presse chilienne déplorait la décision de Londres d’extrader le général Augusto Pinochet vers l’Espagne, certains titres relayant la crainte de l’ex-dictateur de mourir à Londres. «Pinochet croit qu’il va mourir à Londres», écrivait en première page le quotidien La Tercera au lendemain de la décision du juge britannique Ronald Bartle d’autoriser l’extradition du général chilien en Espagne où il devra répondre d’accusations de tortures pendant ses 17 années de dictature (1973-90). «C’est ma sentence de mort», se serait exclamé Pinochet dans sa première réaction, selon l’édition de samedi de Ultimas Noticias de Santiago qui a cité deux des cinq enfants de l’ex-dictateur chilien, Marco-Antonio et Jacqueline. Le journal raconte comment le général Pinochet aurait appris la nouvelle depuis la chambre de la villa où il est assigné à résidence, au sud-est de Londres, sous la serveillance de Scotland Yard. Pinochet était «calme» mais «replié sur lui-même», voire même résigné en entendant la décision du juge. Pour sa part, El Mercurio, quotiden démocrate-chrétien, a qualifié «d’aberrante» la décision de Londres. Elle créera, selon lui, «un précédent négatif». «Grâce à l’interprétation qui a été faite de la convention européenne sur l’extradition, tout juge de l’Union européenne peut, pratiquement sans motif, faire procéder à l’arrestation en Europe de tout citoyen venu de n’importe quel pays du monde et le soumettre à la justice», écrit le journal. «L’invocation des droits de l’homme ou de prétendus crimes contre l’humanité ne peuvent donner automatiquement tous les droits à cette justice internationale. Son universalisation signifierait le chaos en matière de droit international, y compris pour le concept même d’État», affirme El Mercurio. «Pinochet, aux mains des politiques», dénonce de son côté, à la Une, El Metropolitano, ajoutant que la décision du juge Bartle a laissé «peu de place au juridique».