Proche-Orient - Paris réaffirme qu'il offrira sa garantie si les parties le demandent Védrine raisonnablement optimiste sur l'avenir du processus de paix

Hubert Védrine, qui revient d’une tournée diplomatique au Proche-Orient, s’est dit hier soir «raisonnablement optimiste» sur l’avenir du processus de paix. Le ministre français des Affaires étrangères, qui était l’invité du Grand Jury RTL-LCI-Le Monde, a jugé que «l’espérance renaît» dans cette région, notamment grâce à l’arrivée au pouvoir du Premier ministre israélien, Ehud Barak. Il s’est dit «convaincu» de la volonté d’Ehud Barak de parvenir à un règlement pacifique avec les Palestiniens et les Syriens, mais s’est dit aussi «perplexe» sur la question des colonies de peuplement juives et «préoccupé» par «l’écart tellement grand» entre les positions des parties israélienne et palestinienne. «Je suis raisonnablement optimiste, mais cela va être dur», a-t-il dit. Hubert Védrine a réaffirmé que la France était «disposée à apporter une garantie, y compris au sol», en cas d’accord entre Israël, la Syrie et le Liban. «Il faut que les parties le demandent et le souhaitent». Interrogé enfin sur la santé du président syrien Hafez el-Assad, le chef de la diplomatie française a reconnu qu’il y a un certain nombre de «spéculations». «Mais, dans la pratique, il est clair que c’est le président Assad qui gouverne», a-t-il ajouté. Les colonies sauvages En Israël entre-temps, le Cabinet de M. Barak a, pour la première fois, discuté hier pendant trois heures à Jérusalem de la légalité de 42 points de peuplement sauvages créés sur les collines de Cisjordanie. Le vice-ministre de la Défense Ephraïm Sneh a présenté un rapport sur les points de peuplement en question et lors de travaux ultérieurs, la commission établira ses conclusions. Selon le ministre de l’Éducation Yossi Sarid, les discussions ont porté surtout sur une douzaine de points créés en Cisjordanie après l’accord de Wye Plantation d’octobre 1998 par lequel les signataires s’interdisaient toute mesure unilatérale préjugeant du statut permanent en Cisjordanie et à Gaza. «Ce gouvernement est déterminé à démanteler toutes les colonies illégales», a de son côté affirmé le ministre sans portefeuille Haïm Ramon. «La situation est pire que nous ne le pensions», a ajouté M. Sarid, un fervent critique de la colonisation juive dans les territoires occupés, sans autre précision. Les discussions se sont déroulées à Jérusalem, dans le cadre d’une commission interministérielle comptant des représentants de tous les partis membres de la coalition gouvernementale. M. Sneh avait auparavant indiqué que la commission avait été chargée de déterminer le «degré» de légalité des colonies établies depuis Wye Plantation.