AUB Ouverture de l'année universitaire (photo)

L’Université américaine de Beyrouth (AUB) a inauguré hier la nouvelle année universitaire par une cérémonie à l’Assembly Hall qui a groupé étudiants, professeurs et anciens, en présence notamment du président de l’établissement, M. John Waterbury. M. Waterbury a indiqué dans son allocution que «la liberté académique est la devise des grandes universités». Il a longuement évoqué l’affaire Edwin Lewis, professeur de chimie à l’AUB en 1882, qui avait provoqué un scandale en prenant fait et cause, lors de la cérémonie de remises de diplômes cette année-là, en faveur de la théorie de l’évolution de Charles Darwin. Le professeur Lewis ainsi que son collègue Cornelius Van Dyke, 17 étudiants en médecine et la moitié du corps professoral, ayant suscité le courroux du Board of Trustees et du président de l’époque Daniel Bliss, avaient alors démissionné. «L’université adoptera ensuite les théories darwinistes après la Première Guerre mondiale et Daniel Bliss ira même jusqu’à citer Darwin dans son discours de 1888», a souligné M. Waterbury. «Les grandes controverses doivent exister dans les universités, la presse et même au sein de la justice, et susciter de l’enthousiasme pour que pareilles idées soient défendues», a-t-il poursuivi. «Sinon ces institutions s’avèrent incapables de remplir leurs fonctions et peuvent dès lors se considérer comme mortes», a t-il ajouté. M. Waterbury a enfin souhaité que l’Université américaine de Beyrouth poursuive «sa mission constructive et académique avec de vrais chercheurs».