Sécurité - L'explosion d'une grenade a tué le sacristain Attentat à l'église Saint-Georges de Dékouané(photos)

Un odieux acte terroriste a visé hier l’église Saint-Georges à Dekouané, ravivant les craintes d’attentats en série, similaires à ceux qui avaient secoué Saïda il y a quelque temps. L’explosion d’une grenade dissimulée dans un petit sac à main a provoqué la mort du sacristain Chafic Rajiha. Le drame s’est produit à 11h 50, quelques minutes après la fin de la messe dominicale. L’église était complètement vide quand le sacristain et un employé de l’église, Émile Sader, ont découvert le sac abandonné près du baptistère. Un baptême était prévu à 14h, le sacristain l’a pris pour remettre au prêtre Pierre Achkar. Mais, avant d’atteindre le bureau de celui-ci, il l’a ouvert, espérant y trouver une pièce d’identité. C’est à ce moment que l’explosion s’est produite, tuant le malheureux sur le coup. Émile Sader n’a pas été atteint par les éclats. La charge, une grenade, était de faible puissance. Elle a quand même défiguré le visage et la poitrine de la victime et a fait peu de dégâts matériels dans la sacristie. «En dépit des injonctions du curé, le pauvre sacristain, un retraité serviable, a insisté et ouvert le sac tout près de l’armoire contenant les objets perdus», selon le père du curé. «Mon fils qui se trouvait à bonne distance est sorti sain», a-t-il ajouté. Le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, M. Nasri Lahoud, est arrivé peu après sur les lieux du drame, en même temps qu’une unité des FSI qui a bouclé le secteur pendant deux heures et interdit aux journalistes et aux photographes l’accès au lieu de culte. Le corps de la victime, enroulé dans une couverture, a été sorti un peu plus tard de l’église sur un brancard par des secouristes de la Défense civile. M. Lahoud a considéré que l’attentat constituait «un message de sécurité dont le but est d’entraîner une réaction de la presse sur le double plan local et régional et de porter atteinte à la paix civile». Il s’est dit confiant dans la capacité des enquêteurs à découvrir les auteurs de l’odieux attentat, indiquant que les services de sécurité ont pu démasquer la plupart de ceux qui avaient perpétré des attentats depuis 1990 et jusqu’aujourd’hui. L’acte terroriste a suscité une série de réactions indignées, notamment de la part du chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, qui l’a qualifié de «criminel et de lâche». M. Hoss qui avait pris contact avec les chefs de services de sécurité dès qu’il a pris connaissance de l’attentat, a exprimé l’espoir que l’enquête aboutira rapidement.