Liban-Sud- Nouveaux raids aériens hier Israël exclut un retrait inconditionnel

Alors que la tension demeure vive au Liban-Sud, où l’aviation israélienne a mené hier deux raids aériens après une attaque du Hezbollah qui a fait un tué et deux blessés dans les rangs de l’ALS, le vice-ministre israélien de la Défense, Ephraïm Sneh, a exclu d’une manière catégorique un retrait unilatéral et inconditionnel des forces israéliennes du Sud sans un accord préalable avec le Liban et la Syrie. M. Sneh a, d’autre part, affirmé que l’État hébreu ne saurait se retirer sans avoir garanti la sécurité et la dignité des membres de l’ALS. Le vice-ministre de la Défense a fait cette déclaration au cours d’une tournée dans la zone de sécurité après avoir rencontré à Marjeyoun le commandant de l’ALS, le général Antoine Lahd, et les officiers supérieurs de l’ALS. Les propos de M. Sneh ont été perçus à Tel-Aviv comme un durcissement israélien à la suite de la recrudescence de la tension au Sud. Ce durcissement est d’ailleurs apparu dans le discours prononcé par le chef de la diplomatie israélienne David Lévy, hier, devant l’Assemblée générale de l’Onu. Après avoir souhaité «voir le Liban rejoindre le camp de la paix», M. Lévy a souligné qu’Israël «ne sera plus longtemps otage, sur ce volet, d’une attitude entêtée et de défi» du gouvernement libanais. «Nous prendrons nos décisions de manière indépendante afin d’assurer notre protection et nos intérêts vitaux, en prenant toutes les options en considération», a déclaré M. Lévy. Quant au vice-ministre israélien de la Défense, il a notamment déclaré : «L’armée israélienne ne se retirera pas d’une manière inconditionnelle et unilatérale sans un accord avec le gouvernement libanais. Nous ne nous sommes pas battus ensemble avec nos alliés (l’ALS) pendant 23 ans pour fuir et vous laisser faire face, seuls, aux terroristes. Quant au délai du mois de juillet que nous avons fixé pour le retrait du Liban, il est dû au fait que le gouvernement israélien espère reprendre les négociations avec la Syrie et conclure avec elle un accord de paix. Cela permettra à l’armée israélienne de se retirer du Liban après avoir conclu un accord prévoyant le démantèlement des organisations terroristes. Si cet objectif n’est pas atteint, personne ne peut prévoir comment les choses pourraient évoluer». Et M. Sneh de conclure : «Nous avons un engagement moral envers l’ALS et les habitants de la région frontalière. Cet engagement est plus fort que tout accord. Il existe une réalité que nul ne peut changer, à savoir que Ras Naqoura est proche de Naqoura, de même que Metoullé est proche de Marjeyoun et Hasbaya (…). Il n’y a pas de place pour le Hezbollah, qui reçoit ses ordres de l’Iran, dans un accord avec la Syrie, dans la mesure où le mouvement est contre l’existence de l’État d’Israël». Les opérations militaires Sur le terrain, l’aviation israélienne a mené hier deux raids, l’un le matin et le second en soirée, après une série d’attaques contre la zone de sécurité qui ont fait un tué et deux blessés dans les rangs de l’ALS. Des chasseurs-bombardiers ont tiré vers 19h30 deux missiles air-sol sur un vallon entre les villages de Qabrikha et Touline, en bordure du secteur central de la zone occupée. Le raid est intervenu après deux attaques contre des positions de l’ALS adjacentes à ce vallon. Une dizaine d’obus ont visé la position de cette milice à Qsair et autant de projectiles sont tombés sans faire de victime autour de la position voisine de l’ALS à Salaa, selon des services de sécurité dans cette région. Les deux attaques ont été revendiquées par le mouvement Amal qui avait bombardé au mortier sans l’atteindre une patrouille de l’armée israélienne dans ce secteur quelques heures auparavant. L’aviation israélienne avait déjà bombardé tôt dans la matinée le massif de l’Iqlim el-Touffah, un fief du Hezbollah, après une autre attaque contre la position de l’ALS à Sojoud, dans ce même secteur. L’artillerie israélienne et de l’ALS ont parallèlement pilonné ce massif, où une centaine d’obus sont tombés en deux heures, provoquant d’importants incendies de forêts, qui continuaient à se propager en fin de soirée. Un milicien de l’ALS, le second en moins de 48 heures, avait en outre été tué et deux autres blessés lors d’une attaque à l’explosif près de leur position à Rchaf, en bordure du secteur occidental de la zone de sécurité. L’attaque a été revendiquée par la Résistance islamique, branche armée du Hezbollah.