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Actualités - CHRONOLOGIE

Iran - Les libéraux dans le collimateur du clergé Mobilisation des conservateurs pour défendre les valeurs sacrées de l'Islam

Le clergé chiite et ses alliés conservateurs au sein du régime islamique iranien sont montés au créneau pour défendre les «valeurs sacrées» de l’islam mais aussi déjouer «le complot des ennemis» de la révolution que sont selon eux les libéraux. Le président du Parlement Ali Akbar Nategh-Nouri ainsi que plus de 170 députés du Majlis ont déclenché dimanche une campagne de mobilisation contre les attaques de plus en plus fréquentes de la presse modérée contre les préceptes de l’islam. Cette campagne, à laquelle se joignent les milieux religieux les plus fervents des différentes villes saintes du pays, intervient trois jours après l’annonce de l’arrestation de deux jeunes pour la publication d’une pièce de théâtre «blasphématoire» parue dans une revue estudiantine à Téhéran. M. Nategh-Nouri, chef de file des conservateurs et adversaire à l’élection présidentielle de 1997 de l’actuel président réformateur Mohammad Khatami, a donné le coup d’envoi à une attaque en série contre non seulement la presse modérée mais surtout contre les milieux nationalistes et libéraux. «C’est un complot et nous devons réagir ensemble et attaquer les racines de cette trahison», a souligné M. Nategh-Nouri, qui a accusé sans le nommer le Mouvement de libération de l’Iran (MLI - opposition libérale et nationaliste), un parti officiellement interdit mais néanmoins toléré, très influent dans les milieux universitaires. Les services de renseignements iraniens avaient annoncé vendredi l’arrestation de deux jeunes accusés avoir écrit un texte «anti-islamique» et «offensant» à l’égard de Mahdi, le douzième imam des chiites, particulièrement vénéré en Iran. Les deux jeunes hommes, identifiés par la presse comme Mohammad-Reza Namnamat et Haméd Ahanghari, sont accusés d’avoir écrit une «pièce de théâtre blasphématoire» publiée dans la revue Moj (vague), une publication de l’Association islamique de la faculté polytechnique de Téhéran. «Ce genre de complot et de trahison se produisent quand des pseudo-nationalistes s’infiltrent dans nos universités et deviennent imams de prière collective», a ajouté M. Nategh-Nouri dans une allusion claire aux dirigeants du MLI. Lors d’un rassemblement l’année dernière dans cette même université, Ibrahim Yazdi, secrétaire général du MLI et un ancien ministre des Affaires étrangères du gouvernement provisoire de la révolution, avait dirigé une prière collective à laquelle avaient participé plusieurs centaines d’étudiants et de sympathisants. Outre le clergé, qui affirme vouloir ainsi défendre l’islam, plus de 170 députés du Parlement iranien ont adressé dimanche une pétition au président Khatami pour lui demander son intervention pour mettre fin aux attaques contre «la religion et ses valeurs sacrées». Cette pétition des députés, rédigée par la puissante faction conservatrice du Majlis, vise très clairement le ministre de la Culture Attaollah Mohadjerani, bête noire des conservateurs. Le bazar de Téhéran, généralement considéré comme le bastion des conservateurs, a décidé de fermer lundi en signe de consternation alors que les étudiants islamiques s’apprêtent à organiser mardi un rassemblement de protestation sur le campus de l’Université de Téhéran. Cette campagne des conservateurs intervient également alors que le directeur du quotidien Nechat, proche des modérés et des libéraux, a été condamné par la justice pour avoir critiqué d’autres «valeurs» comme la loi du talion et la peine de mort. «Ce verdict est illégal et de caractère purement politique», a déclaré M. Latif Safari, dont le journal a été suspendu définitivement et lui-même condamné à deux ans et demi de prison avec sursis et interdit de toute activité journalistique pendant cinq ans.
Le clergé chiite et ses alliés conservateurs au sein du régime islamique iranien sont montés au créneau pour défendre les «valeurs sacrées» de l’islam mais aussi déjouer «le complot des ennemis» de la révolution que sont selon eux les libéraux. Le président du Parlement Ali Akbar Nategh-Nouri ainsi que plus de 170 députés du Majlis ont déclenché dimanche une...