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Actualités - INTERVIEWS

Interview- Le chef du gouvernement reçoit "L'Orient-Le Jour" à New York Hoss: je suis sûr qu'un avenir brillant attend le Liban

M. Sélim Hoss a reçu L’Orient-Le Jour à New York, au Plaza Hotel, où il se trouve. L’entretien, qui a duré quarante minutes, a porté sur les diverses rencontres new-yorkaises du Premier ministre, les négociations de paix au Moyen-Orient, le problème de l’implantation des Palestiniens, le retrait des troupes israéliennes du Liban-Sud, l’application de la résolution 425 du Conseil de sécurité et sur l’avenir régional du Liban. Q. : En marge des travaux de la 54e session de l’Assemblée générale des Nations unies, des rencontres bilatérales, multilatérales et des consultations ont lieu entre les leaders. Quelles sont les rencontres bilatérales que vous avez eues depuis votre arrivée à New York ? Quelles ont été les questions discutées ? R. : «J’ai eu de nombreuses rencontres depuis que je suis à New York. La secrétaire d’État américaine Madeleine Albright a envoyé deux émissaires, MM. Thomas Pickering et Martin Indyk, pour s’entretenir avec moi. J’ai aussi rencontré le ministre syrien des Affaires étrangères, M. Farouk el-Chareh, le ministre égyptien des Affaires étrangères, M. Amr Moussa, et bien d’autres. Les discussions ont porté sur la reprise des pourparlers de paix du Moyen-Orient. C’est aussi l’occasion pour moi d’exprimer la position du Liban. Le Liban est engagé dans les efforts de paix dans le contexte d’une concomitance entre les volets syrien et libanais. Et, comme toujours, nous discutions de l’application de la résolution 425 du Conseil de sécurité demandant le retrait inconditionnel des Israéliens de tout le territoire libanais jusqu’aux frontières internationalement reconnues. Et, lors de tous mes entretiens à New York, j’ai soulevé la question des Palestiniens refugiés au Liban mettant en valeur le fait que les Libanais et les Palestiniens vivant au Liban sont d’accord sur ce sujet. Le droit légitime des réfugiés palestiniens est de retourner dans leur patrie. J’ai aussi mis l’accent sur le fait que cette question est devenue un sujet de réconciliation entre les Libanais étant donné que le rejet de l’implantation des Palestiniens au Liban a été explicitement exprimé dans les accords de Taëf qui ont mis fin à cinquante années de crises au Liban». Q. : Qu’en-est-il des Palestiniens de la diaspora ? R. : «Il ne nous incombe pas de décider pour eux. Le sort des Palestiniens de la diaspora, c’est-à-dire les Palestiniens vivant dans d’autres pays, devrait être déterminé par la communauté arabe, et le statut final doit être mis au point à travers des négociations entre Israël et l’Autorité palestinienne. Le Liban est concerné par le statut final des réfugiés palestiniens au Liban. Et il met l’accent sur le droit légitime des Palestiniens du Liban à retourner sur leur terre». Réactions favorables Q. : Quelles ont été les réactions rencontrées face à la position libanaise ? R. : «Il y a beaucoup à dire concernant ce sujet. Nous avons eu des réactions favorables mais pas d’engagement définitif tant que le règlement final n’est pas encore atteint». Q. : Quelles ont été les réactions de la Russie, de la Communauté européenne et des États-Unis face à la position libanaise ? R. : «Les personnalités que nous rencontrons nous écoutent attentivement. Ce soir, je dois avoir des entretiens avec le représentant de la Communauté européenne. Nos conversations porteront aussi sur ce sujet». Q. : Avez-vous en l’occasion de rencontrer séparément le président Clinton après son discours ? R. : «Le président Clinton est reparti pour Washington aussitôt après son discours. Il n’a pas invité, comme chaque année, les chefs d’État et de délégation venus à l’Onu». Q. : La secrétaire d’État américaine, Mme Madeleine Albright, est à New York pour deux semaines. Elle a un agenda chargé de rencontres bilatérales, multilatérales et des consultations concernant des problèmes clés d’actualité. Avez-vous demandé à la rencontrer ? R. : «Je n’ai pas demandé une entrevue avec Mme Albright. Je l’ai rencontrée il y a peu de temps au Liban. Mme Albright a elle-même décidé de m’envoyer deux émissaires américains pour me tenir au courant des derniers développements relatifs aux pourparlers de paix au Moyen-Orient… Je viens de m’excuser de ne pouvoir assister à la réunion multilatérale organisée par la secrétaire d’État américaine, qui doit avoir lieu ce soir. Je pense qu’il n’y a pas de raisons de rencontrer les Israéliens tant qu’ils occupent encore notre territoire et continuent leurs agressions presque quotidiennes contre le Liban». Pourparlers retardés Q. : Quelle est l’évaluation de l’état actuel des pourparlers de paix ? R. : «Les pourparlers de paix sont retardés. Ils ne reprendront que si les conditions requises sont atteintes. Ces conditions sont basées sur l’engagement de la restitution totale du plateau du Golan pris par Rabin en 1996, et le retrait des Israéliens jusqu’aux frontières du 4 juin 1967». Q. : Le Premier ministre israélien Ehud Barak a fixé une date-butoir à un retrait de ses troupes du Liban-Sud, annonçant que l’évacuation devrait avoir lieu avant le 7 juillet 2000, jour anniversaire de la formation de son Cabinet. Il a aussi souligné, sans trop de précision, que le retrait devrait avoir lieu dans le cadre d’un accord. Qu’adviendrait-il si un accord n’est pas conclu ? R. : «Le retrait total des troupes israéliennes du territoire libanais doit se faire conformément à la résolution 425 du Conseil de sécurité. Le fait que le Premier ministre Ehud Barak ait lié le retrait Israélien à un accord nous paraît suspect. On pourrait se demander quelle sorte d’accord conditionnel les Israéliens recherchent. Si M. Barak cherche à signer un accord de paix d’abord avec le Liban, il devra savoir que le Liban ne signera d’accord avec Israël qu’à condition qu’il soit en concomitance avec la Syrie». Q. : Quelle est votre vision de l’avenir du Liban ? Sera-t-il appelé à jouer un rôle privilégié dans le nouvel ordre régional ? R. : «Je suis sûr qu’un avenir brillant attend le Liban du point de vue régional et international. Il surmontera toutes les difficultés qui se sont accumulées depuis la crise nationale et retrouvera son rôle actif dans la région». Q. : Que faites-vous pour attirer et encourager les investissements étrangers au Liban ? R. : «Nous encourageons l’investissement au Liban, y compris les investissements arabes et ceux des émigrés libanais à travers le monde. Nous essayons de créer un climat propice pour améliorer le futur économique du pays. Pour faciliter l’investissement étranger, Idal (Investment Development Agency in Lebanon) prendra en charge toutes les tracasseries administratives que peuvent rencontrer les investisseurs étrangers. Idal reçoit les demandes et se chargera des formalités auprès des différentes administrations».
M. Sélim Hoss a reçu L’Orient-Le Jour à New York, au Plaza Hotel, où il se trouve. L’entretien, qui a duré quarante minutes, a porté sur les diverses rencontres new-yorkaises du Premier ministre, les négociations de paix au Moyen-Orient, le problème de l’implantation des Palestiniens, le retrait des troupes israéliennes du Liban-Sud, l’application de la résolution 425 du Conseil...