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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Coopération - Processus de paix : les sénateurs français réaffirment la position de Paris Le Canal 9 appelé à devenir une vraie chaîne francophone(photo)

Renforcer la culture et la langue françaises, notamment à la télévision (faire du Canal 9 une vraie chaîne francophone) et dans l’enseignement, en prévision du sommet francophone qui se tiendra à Beyrouth en 2001. Tel est l’un des sujets principaux discutés par les membres d’une délégation de la commission des affaires culturelles au Sénat français avec les responsables libanais. Les sénateurs qui se trouvent au Liban depuis trois jours ont également discuté politique avec leurs interlocuteurs : situation au Liban-Sud, éventuelle reprise des négociations avec Israël et rôle de la France qui est disponible pour participer au processus, «si on le lui demande». Au cours d’une conférence de presse donnée hier à l’École supérieure des affaires (Esa), M. Adrien Gouteyron, président de la commission, a fait le point devant des journalistes sur le séjour de la délégation. Étaient également présents M. Daniel Jouanneau, ambassadeur de France, et les sénateurs Jean Bernardaux, Ivan Renar, Pierre Jeambrun, Danièle Pourtaud, Jean-Léonce Dupont et Jean-Luc Miraux. «Nous sommes une délégation parlementaire officielle constituée par la commission des affaires culturelles du Sénat», a-t-il dit. «Cette commission a des responsabilités très importantes puisqu’elle couvre le secteur de la culture comme son nom l’indique, mais également l’éducation, la recherche scientifique, l’audiovisuel, la presse, la jeunesse et les sports et l’environnement». La délégation a rencontré le président de la République le général Émile Lahoud, le président de la Chambre M. Nabih Berry, et les ministres de la Culture et de l’Information, respectivement MM Mohammed Youssef Beydoun et Anouar el-Khalil. Les sénateurs ont également visité un certain nombre d’institutions françaises, dont le Grand Lycée franco-libanais où ils ont tenu une réunion avec les proviseurs. «Les discussions avec les responsables ont porté sur des sujets de politique générale», a souligné M. Gouteyron. «Nous avons également abordé des sujets que je qualifierais de plus techniques même s’ils sont très politiques : ceux qui concernent l’audiovisuel, la culture ou l’éducation». Terminant son propos introductif, M. Gouteyron a déclaré qu’il avait constaté depuis sa dernière visite que «la coopération entre nos deux pays s’est intensifiée». Il a cité quelques faits et signes très forts : depuis très peu de temps, le Liban est inscrit dans la liste des pays dits prioritaires, et a donc une place éminente dans la préoccupation des autorités politiques françaises. De plus, un bureau de l’Agence française de développement s’est installé à Beyrouth, ainsi que de grandes firmes françaises. Le centre culturel de Baalbeck vient d’être ouvert. Il a rappelé le grand succès remporté par l’Esa et le diplôme qu’elle décerne, très vite reconnu sur le marché libanais. Sur l’objectif de la visite, M. Gouteyron a rappelé que les membres de la délégation ont discuté de sujets concernant des domaines qui intéressent leur commission. Mais le sujet principal abordé aura été la préparation du sommet francophone. «Il s’agira d’un événement considérable, a-t-il dit. Et un événement pareil se prépare. Certains sujets abordés l’ont été dans la perspective des préparatifs du sommet. Nous avons parlé de la place du français et de la culture française sur les ondes et à la télévision. Nous avons exprimé le souhait de voir augmenter cette place». Il a ajouté : «Nous avons en particulier envisagé une telle possibilité s’agissant de la télévision publique, Télé-Liban. Cela ne dépend pas que de la France, loin de là. La France est prête à aider, mais elle a besoin de partenaires. Il faut que les autorités libanaises prennent un certain nombre d’initiatives». Programmes français produits au Liban Comment augmenter pratiquement la place du français à la télévision ? «Il y a d’abord des télévisions privées, fait remarquer M. Gouteyron. Ces chaînes peuvent participer à ce mouvement en achetant des programmes français. Mais c’est vrai qu’avec les autorités, nous avons parlé surtout de la télévision publique. L’objectif est de développer le Canal 9. Il faut en faire un canal réellement francophone, qui ne se bornera pas à diffuser des programmes français achetés en France, mais produira ses propres programmes en français». «Si les chefs d’État qui seront là dans deux ans ne trouvent aucune chaîne francophone, ils vont juger bizarre le choix du Liban comme hôte du sommet», a fait remarquer M. Jouanneau. La place de la langue française dans l’enseignement a été abordée. «La langue française ne se bat pas contre une autre», précise M. Gouteyron. «Simplement, il faut faire en sorte que dans un pays comme le vôtre, la diversité culturelle soit assurée. Nous avons constaté que cela correspondait à une demande très forte de nos interlocuteurs». Pour sa part, M. Jouanneau a dit : «Vous savez que le thème du prochain sommet francophone est “Dialogue des cultures et des civilisations”. Et Beyrouth est par vocation la ville du dialogue des cultures. Nous nous sommes demandé si s’il n’était pas possible de développer la traduction au Liban, de traduire en arabe des livres très importants en français et vice versa. Il s’agit d’une piste intéressante pour le Liban». Il a ajouté que la France peut aider à l’organisation du sommet au Liban en mettant ses spécialistes à la disposition des autorités. Transmettre des messages Interrogé sur les questions politiques abordées avec les responsables libanais, M. Gouteyron a dit : «Bien entendu, nous avons parlé de la situation du Liban-Sud. Pour nous, l’analyse de cette situation apportée par nos interlocuteurs était très enrichissante. Nous nous ferons porteurs des messages que nous avons reçus». Prié de préciser la teneur de ces messages, il a répondu : «La position française est fondamentalement arrêtée, elle appuie l’exécution de la résolution 425. Le contexte a pu se modifier au fil des temps. Nos interlocuteurs n’ont pas pu ne pas évoquer la déclaration du Premier ministre israélien, M. Ehud Barak, sur une évacuation du Liban-Sud. Nous avons constaté que la position des hauts responsables français était la même que celle des autorités libanaises, à savoir que les troupes d’occupation, quelles qu’elles soient, doivent se retirer sans conditions». Sur un éventuel rôle de la France dans la reprise des négociations entre le Liban et Israël, M. Gouteyron a déclaré : «La France est prête à prendre sa part dans les négociations qui auront lieu. Elle est disponible pour participer au processus si on le lui demande et à assurer les garanties de la paix». M. Jouanneau a renchéri : «Écouter les uns et les autres est une manière de participer à ce processus. Nous faisons beaucoup de contacts avec les pays très directement concernés. Après cela, si nous pouvons être utiles, nous transmettrons des messages à des parties qui ne peuvent se parler directement». M.Gouteyron a nié une éventuelle médiation de la France entre le Liban et Israël. Enfin, le président de la commission a abordé le sujet de la coopération décentralisée, c’est-à-dire au niveau des collectivités territoriales (municipalités et autres). «Nous souhaitons qu’une telle entraide se développe, parce qu’elle est très proche du terrain, de la population», a-t-il dit. La délégation se trouvait hier à Saïda où elle a rencontré la députée Bahia Hariri notamment. Elle se rendra aujourd’hui à Deir el-Qamar et à Jezzine, puis à Baalbeck demain.
Renforcer la culture et la langue françaises, notamment à la télévision (faire du Canal 9 une vraie chaîne francophone) et dans l’enseignement, en prévision du sommet francophone qui se tiendra à Beyrouth en 2001. Tel est l’un des sujets principaux discutés par les membres d’une délégation de la commission des affaires culturelles au Sénat français avec les responsables...