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Actualités - ANALYSE

Dossier régional - Les contacts s'intensifient en Occident Toutes les éventualités restent ouvertes en ce qui concerne le Golan

Les contacts diplomatiques intensifiés déployés à Paris et qui doivent se transposer ensuite à New York tentent de relancer les pourparlers sur le Golan. Dans le cadre du jumelage, le Liban entreprend un effort de communication, visant à soutenir Damas en explicitant ses positions. Le problème tourne comme on sait autour du point à partir duquel les négociations pourraient reprendre. La Syrie affirme en effet que Rabin puis Peres s’étaient engagés à lui rendre tout le Golan et à rétablir le tracé frontalier qui existait le 4 juin 1967. Une fois cet engagement confirmé, ajoute Damas, tout peut être discuté : le dispositif de sécurité dans la région frontalière comme la normalisation des relations bilatérales. La partie syrienne refuse que l’on reprenne langue sans que la promesse ferme de retrait ne soit confirmée sans aucune possibilité d’ambiguïté. Il faut donc s’entendre sur ce que signifie concrètement l’engagement pris par Rabin puis par Peres. La Syrie ne veut pas que les pourparlers eux-mêmes, une fois réamorcés, portent sur ce point qui à son avis est dépassé. Dans le même esprit, les Syriens exigent que chaque terme d’un éventuel accord soit énoncé, rédigé avec une clarté absolue, pour que l’application ne donne pas lieu à des tiraillements et à de nouvelles discussions, comme cela s’est passé avec les Palestiniens. Mais qu’en pense Israël ? Dans une interview au journal Ach Chark al Awssat, Peres répond que «Assad et les dirigeants syriens disent au monde que le regretté Rabin et moi-même avons pris l’engagement d’un retrait total du Golan. Si cela est vrai, pourquoi les Syriens n’ont-ils pas accepté ? Ils ne considèrent pas qu’à un retrait total doit correspondre une paix totale. Si nous avons pris un tel engagement à leur égard, qu’est-ce qui a pu les empêcher d’aller de l’avant ? On m’a proposé début 1996 par le truchement des Américains, quand j’ai été nommé Premier ministre après l’assassinat de Rabin, de conclure la paix avant les élections israéliennes qui devaient intervenir à la fin de l’année. J’ai accepté, en soulignant qu’il fallait faire vite, qu’il y avait peu de temps jusqu’aux élections. J’ai proposé d’abréger les pourparlers de fonctionnaires pour négocier au plus haut niveau. J’étais prêt à aborder les élections avec pour arrière-fond la paix avec la Syrie et avec le Liban. C’était une aventure risquée, que j’étais disposé à tenter. Mais les choses ont évolué autrement, malgré les efforts déployés par les Américains comme par des Arabes. Ce nœud de la rencontre au sommet est une faute flagrante. En Syrie, ils pensent que la rencontre directe constitue une carte sur laquelle on peut subir un procès, ce qui n’est pas vrai. Sagement, Sadate, le roi Hussein et Arafat l’avaient compris. Le fait qu’il n’y ait pas de rencontre directe influe négativement sur l’opinion publique israélienne. Car c’est lorsque les populations ne croient pas dans la paix entre deux États que leurs dirigeants ne se rencontrent pas». Peres ajoute que la balle est maintenant dans le camp des Syriens. Il croit savoir, ajoute-t-il, que Barak partage les vues que lui-même et Rabin avaient transmises aux Syriens en 1995 et en 1996. «Ces derniers, poursuit-il, veulent une terre qui est aux mains d’Israël. Leur attitude a contribué à l’époque, aux côtés des opérations du Hamas et du Hezbollah, à nous faire perdre les élections. Les dirigeants syriens pensaient qu’il n’y a pas de différence entre les travaillistes et le Likoud qui pourrait même être préférable». Les pourparlers pourraient-ils reprendre d’ici à un mois, comme le prévoit le roi Abdallah de Jordanie ? «Nous sommes d’accord, répond Peres, pour reprendre les discussions là où elles s’étaient arrêtées, comme le demande la Syrie. Mais le débat porte sur ce point. Si les Syriens admettent la formule de “flou constructif” suggérée par Henry Kissinger, les pourparlers pourraient reprendre tout de suite. Assad doit comprendre qu’il y a une logique de développement : le happy end se situe à la fin d’un film, non à son début, sinon on n’aurait pas besoin de le voir. Il nous avait été possible de réaliser la paix, mais Assad a laissé passer cette chance». Les positions des deux parties prenantes paraissent à ce stade diamétralement opposées. La question est de savoir si les efforts diplomatiques français et américains vont permettre de déboucher sur un compromis au sujet de savoir sur quelle base précise les pourparlers peuvent reprendre.
Les contacts diplomatiques intensifiés déployés à Paris et qui doivent se transposer ensuite à New York tentent de relancer les pourparlers sur le Golan. Dans le cadre du jumelage, le Liban entreprend un effort de communication, visant à soutenir Damas en explicitant ses positions. Le problème tourne comme on sait autour du point à partir duquel les négociations pourraient reprendre. La...