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Actualités - DISCOURS

Célébration - L'année internationale de la paix, lancée à partir de Byblos A l'intersection de deux millénaires, le grand défi des Nations Unies

En 1945, la Charte de l’Onu proclamait : «Nous peuples des Nations unies, résolus à préserver les générations futures du fléau de la guerre…». Cinquante-cinq ans plus tard, le monde est toujours à feu et à sang, ici ou là. Mais à l’intersection de deux millénaires, les Nations unies déclarent l’an 2000, “année internationale de la culture de la paix et de la non-violence”. Cette proclamation a été lancée à partir de sept points du globe, de sept lieux ayant une valeur symbolique universelle : Hiroshima, Îles de Pâques, île de Gorée, Tehotiuacan, la Tour Eiffel, une ville en Australie, et notre Byblos-Jbeil… L’Unesco chargée de cette giga-opération étalée sur une année, a appelé le concert des nations à fonder ses actions sur «les valeurs universelles de respect de la vie, de liberté, de justice, de solidarité, de tolérance, de droits de l’homme et d’égalité entre femmes et hommes». La présentation du programme s’est fait au cours d’une cérémonie dans les jardins du Centre international des sciences de l’homme, à Byblos. Étaient présents, le ministre de la Culture et de l’Enseignement supérieur M. Mohammed Youssef Beydoun, le député Mme Nohad Soueid et le ministre des Affaires sociales M. Michel Moussa représentant respectivement le chef de l’État, le président de l’Assemblée et le président du Conseil ; mais aussi MM. Yves Dessans représentant des Nations unies au Liban, Victor Billeh directeur du bureau régional de l’Unesco ; Yoro Fall directeur du Centre international des sciences de l’homme ; le député Mme Nayla Moawad ; le représentant du commandant de l’armée le général Nabil Chakkour ; les ambassadeurs du Brésil et de Pologne ; le mufti de Jbeil et le président du conseil municipal, Jean-Louis Cordahi. Le ministre Mohammed Youssef Beydoun a donné lecture du message, rédigé à cette occasion par le président de la République M. Émile Lahoud. «C’est de Byblos, la ville de Cadmos, que les premières lettres de l’alphabet ont rayonné à travers le monde, pour constituer un pont de rencontres, d’échange et d’entente entre les peuples. En effet, comment peut-on imaginer un dialogue sans langage, et une langue sans lettres», a dit le président. «Là où règnent la raison, la justice et la prospérité, la culture de la paix se trouve largement favorisée ; alors que là où prévalent l’ignorance, l’analphabétisme, l’injustice, la pauvreté et la discrimination, la culture de la paix se relâche, de même que se réduisent le discours pacifique et les chances de paix, a-t-il ajouté, La paix et la culture de la paix se dissipent par ailleurs à chaque fois que la logique de la force subjugue la force de la logique, que la justice de la force s’impose à la force de la justice, et que le droit de la force domine la force du droit». «Ceux qui ressentent le plus le besoin de la culture de la paix sont ceux à qui la paix manque ou qui s’en trouvent privés», a également indiqué le Président dans son mot. «À cause de l’occupation imposée au Sud, le Liban a été forcément privé de paix… Partant de cet état de fait, les Libanais en sont venus à conclure que le sens de ce qui vient d’être postulé, ne pouvait se compléter, sans qu’on puisse réaffirmer, que la culture de la paix va de pair avec la libération du territoire, la restauration des droits, notamment le droit des peuples à l’autodétermination». Le président a ajouté que toutes ces notions devraient constituer «le pilier de base de départ vers le troisième millénaire, afin», a-t-il dit, «que la culture de la paix soit le langage des générations futures, pour l’avènement d’un monde où règnent la justice, la liberté, la stabilité et le progrès». Prenant à son tour la parole, M. Yves Dessans a rendu public le message du sécrétaire général de l’Onu M. Koffi Annan, qui insiste sur le fait que l’Onu n’a pas de «but plus élevé, d’engagement plus résolu, ni d’ambition plus grande, que de prévenir les conflits armés». Toutefois, la paix, «ce n’est pas seulement l’absence de la guerre», a souligné M. Annan. «C’est un phénomène qui englobe le développement économique et la justice sociale, la préservation de l’environnement et la maîtrise du commerce mondial des armements. La démocratie. Les droits de l’homme. Le respect de la diversité et de la dignité de l’être». Citant l’acte constitutif de l’Unesco, «les guerres prenant naissance dans les esprits des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix», le secrétaire général des Nations unies a mis l’accent sur le vaste dessein, «la mission mondiale qui appelle une transformation des esprits, une forte volonté politique, un apport massif de ressources et une solidarité véritablement universelle». Le message se termine par l’exhortation des jeunes et des vieux, des riches et des pauvres, des gouvernements et des sociétés civiles, à unir leurs efforts pour «faire nôtre la culture de la paix». Ensuite M. Yoro Fall a donné communication du mot rédigé pour la circonstance par le numéro un de l’Unesco M. Federico Mayor, dont le message était lu au même moment à la tour Eiffel à Paris. Soulignant que l’Unesco a pour mission pédagogique de promouvoir «la paix dans l’esprit des hommes», M. Mayor affirme que «le grand défi de la fin du XXe siècle est d’amorcer la transition d’une culture de la guerre vers une culture de la paix. Celle-ci doit être établie sur la solidarité intellectuelle et morale de l’humanité». Quant à M. Victor Billeh, directeur du bureau régional de l’Unesco, il a rappelé que les activités de l’Organisation visent à «contribuer au développement global et intégral sans porter atteinte au patrimoine des générations futures» ; mais aussi à «construire une culture de paix basée sur la pratique d’une citoyenneté éclairée et clairvoyante, respectueuse des droits de l’homme». M. Billeh a cependant souligné que cette stratégie nécessite une politique basée sur des mesures vigoureuses à savoir : «l’éradication de la violence à la racine» ; la réalisation d’un «développement équilibré» ; la promesse d’un «niveau de vie» garantissant la dignité à tout un chacun ; la création d’institutions étatiques fondées sur les «valeurs démocratiques». Obtenir justice par la non-violence, respecter sous toutes ses formes les principes de liberté, de solidarité, de tolérance tant entre les peuples qu’entre les groupes et les individus. Voilà le grand enjeu du siècle à venir. Il y a là un sacré apprentissage en perspective !
En 1945, la Charte de l’Onu proclamait : «Nous peuples des Nations unies, résolus à préserver les générations futures du fléau de la guerre…». Cinquante-cinq ans plus tard, le monde est toujours à feu et à sang, ici ou là. Mais à l’intersection de deux millénaires, les Nations unies déclarent l’an 2000, “année internationale de la culture de la paix et de la...