Bkerké - Le numéro deux du Hezbollah reçu par le patriarche maronite Vaste tour d'horizon entre Sfeir et Naïm Kassem (photo)

Le patriarche maronite a reçu hier matin à Bkerké le secrétaire général adjoint du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem, venu l’inviter à la cérémonie qui sera organisée à Beyrouth en novembre prochain pour célébrer le 10e anniversaire de la naissance de l’imam Khomeyni. Cette rencontre, qui s’est prolongée pendant un peu plus d’une heure, a fourni l’occasion au patriarche maronite et au numéro deux du Hezbollah d’effectuer un large tour d’horizon des principaux sujets de l’actualité locale et régionale. L’entrevue a eu lieu en présence de l’émir Harès Chéhab, secrétaire général du comité national pour le dialogue islamo-chrétien, et de cheikh Abdel Nasser el-Jabri, membre du conseil des ulémas musulmans. De source digne de foi, on apprend que l’entretien a été marqué par «la franchise et la clarté des exposés, de part et d’autre». Aussi bien le cardinal Sfeir que cheikh Kassem ont mis l’accent sur la nécessité de «poursuivre le dialogue afin d’aboutir à une meilleure compréhension des différentes positions en présence». «Le patriarche Sfeir a exprimé son souci de préserver la vocation du Liban et sa mission dans son environnement et dans le monde», a souligné la source susmentionnée. Le cardinal Sfeir a réitéré ses positions claires concernant la Résistance, le refus de l’implantation, le problème de Jezzine et des souffrances de la population de cette région. D’autres dossiers ont également été évoqués, dont celui des moyens à mettre en œuvre pour préserver l’entente nationale et le problème de l’instruction religieuse dans les écoles publiques». La déclaration de Kassem À sa sortie de Bkerké, cheikh Kassem a fait une déclaration dans laquelle il a souligné que toutes les parties sont d’accord pour rejeter les projets d’implantation «sur base du droit de retour des Palestiniens et non pas sur la base du refus de la présence palestinienne au Liban». «Certaines fractions ou certains médias évoquent le rejet de l’implantation en utilisant des termes inadéquats», a souligné le secrétaire général adjoint du Hezbollah. Après avoir souligné qu’il n’avait pas discuté avec le patriarche maronite du problème de la loi électorale, cheikh Kassem a déclaré, en réponse à une question sur la relance des pourparlers de paix israélo-syriens : «Nous n’accordons pas d’importance à la reprise des pourparlers. Notre position est claire concernant ces négociations qui visent à faciliter l’occupation israélienne sous une supervision internationale. Ces pourparlers visent à créer le climat propice permettant aux dirigeants arabes de justifier leur trahison à l’égard de la cause palestinienne. De ce fait, ces manœuvres portant sur la relance des pourparlers ne sont pas dans l’intérêt de notre nation et de notre peuple. Les négociations pourraient avoir lieu prochainement, mais l’important est de connaître la teneur de ces pourparlers et sur ce plan, nous sommes pessimistes». Interrogé sur la visite à Beyrouth du roi Abdallah II de Jordanie, cheikh Kassem a déclaré qu’elle s’inscrivait «dans le cadre des visites visant à encourager le Liban à s’engager sur la voie du règlement» (dans la région). En réponse, enfin, à une question sur la position de son parti concernant la loi électorale, cheikh Kassem a réaffirmé que le Hezbollah est favorable à des circonscriptions moyennes. Les autres audiences Le patriarche Sfeir a, d’autre part, reçu dans la matinée l’ancien Premier ministre Rachid Solh et l’ancien député de Aley, M. Chafic Badre. À l’issue de sa rencontre avec Mgr Sfeir, le président Solh a indiqué qu’il avait évoqué avec le patriarche maronite le double problème de la crise socio-économique et de la vague d’émigration qui sévit dans le pays. Interrogé, en outre, sur le dossier de la loi électorale, l’ancien Premier ministre a souligné la nécessité d’éviter qu’une quelconque fraction n’impose sa volonté à d’autres parties.