Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Justice - L'ancien directeur général accusé de dilapidation de fonds Abdel Menem Youssef arrêté alors qu'il quittait clandestinement le pays

oupçonné de dilapidation de fonds publics, l’ancien directeur général de la maintenance et de l’exploitation aux P et T, M. Abdel Menem Youssef, a aggravé son cas en tentant de s’enfuir dans la nuit de dimanche à lundi par voie de mer vers la France, via Chypre, à bord d’un cargo pakistanais avec quatre autres passagers clandestins. L’aventure nocturne de M. Youssef a pris fin sur la côte de Tripoli, alors que le cargo venait à peine de larguer les amarres. Le bateau a été arraisonné par les gardes-côtes libanais. L’ancien directeur général a été livré à la police qui l’a conduit au Palais de justice où il a été déféré devant le chef de la brigade criminelle centrale, le colonel Samir Rahmé. Ce dernier l’a soumis à un interrogatoire serré, trois heures durant, avant d’ordonner son arrestation pour violation d’une décision judiciaire (interdiction de voyager). Après avoir farouchement tenté de se défendre, prétendant qu’il s’était «retrouvé par hasard sur la côte à Tripoli» et qu’il faisait «un tour en mer», M. Youssef a fini par reconnaître qu’il voulait quitter clandestinement le pays : sa présence sur un cargo de passeurs en compagnie de quatre passagers clandestins du Soudan était d’ailleurs on ne peut plus éloquente. Mais l’ancien directeur des P et T a justifié sa fugue par «le stress et la tension psychologique» dont il s’est dit la victime depuis qu’il a été déféré par le gouvernement devant le Conseil de discipline et qu’il fait l’objet d’une série d’enquêtes, selon des sources proches du ministre des P et T, M. Issam Naaman. De sources proches de l’enquête, on a appris que la police avait repéré la voiture de l’ancien directeur général en train de sillonner un secteur déserté de la côte à Tripoli et avait décidé de la surveiller. De mêmes sources, on a précisé que les autorités soupçonnaient M. Youssef de vouloir s’enfuir du pays, sur base d’informations qui leur étaient parvenues à ce sujet. Il convient de rappeler que le passeport de ce dernier avait été confisqué et qu’il lui était interdit de quitter le pays après que le procureur de la République, M. Adnan Addoum, eut obtenu du ministre des P et T l’autorisation de le poursuivre en justice. M. Youssef avait été entendu à six reprises au cours des deux derniers mois dans le cadre de plus d’une affaire de dilapidation de fonds publics et d’une tentative de faire sortir des documents hors de sa direction, en violation des décisions administratives et judiciaires en ce sens. Vêtements de sport et 1 400 $ en poche L’ancien directeur général était en vêtements de sport au moment de son arrestation. Il était muni d’une mallette en tissu, avec en poche 1 410 dollars et son téléphone portable. Il avait payé son expédition vers Chypre 700 dollars et devait débourser 800 dollars supplémentaires pour la seconde étape de son voyage, selon des sources proches de l’enquête. M. Youssef avait aussi caché dans son téléphone mobile la moitié d’un billet de 1 000 livres qu’il devait présenter aux passeurs à Chypre afin qu’ils le reconnaissent. Les autres membres de la famille de M. Youssef, qui avait récemment affirmé détenir la nationalité française, devaient eux aussi quitter le Liban hier pour la France, mais par l’aéroport de Beyrouth. Le voyage a été annulé à l’annonce de son arrestation, selon les mêmes sources proches de l’enquête. L’ancien directeur général doit comparaître aujourd’hui devant l’avocat général près la Cour de cassation, Mme Rabiha Ammache Kaddoura, qui enquête sur des dossiers dans lesquels il serait impliqué. Mme Kaddoura enquête aussi au sujet d’une affaire de vente illégale de cartes téléphoniques, sur base d’une note d’information présentée par M. Youssef à la Justice. Des sources proches du ministre des P et T ont exprimé leurs regrets de ce que les évènements ont pris cette tournure, estimant que M. Youssef a, en définitive, récolté les fruits de son action. «Plusieurs chances ont été données au directeur général qui projetait apparemment de quitter le pays bien avant qu’il ne soit déféré par le gouvernement devant le Conseil de discipline», selon les mêmes sources. Celles-ci ont ajouté que des informations selon lesquelles M. Youssef voulait se rendre à Paris où il avait acquis un appartement seraient parvenues à M. Naaman. Mais le ministre ne les avaient pas crues. De mêmes sources, on a indiqué que plusieurs notes d’informations relatives à des abus de pouvoir et de dilapidation de fonds publics dont M. Youssef se serait rendu coupable avaient été adressées à la justice. Les mêmes sources ont reproché à M. Youssef d’avoir adressé à la justice une note d’information relative à la vente illégale de cartes téléphoniques, «afin d’éloigner ces soupçons et de détourner l’attention des enquêteurs». Plutôt que d’engager des poursuites contre lui, M. Naaman a préféré patienter, ont ajouté les sources, précisant que le ministre a fini par saisir la justice d’une note d’information accusant son ancien directeur général de la dilapidation de 166 millions de dollars conformément à un rapport établi en ce sens par une société internationale d’audit, Deloit and Touche. Le colonel Rahmé doit interroger aujourd’hui M. Youssef au sujet de cette affaire. Ce dernier sera aussi entendu par le juge Anthony Issa el-Khoury dans le cadre de l’enquête menée à la suite de huit autres notes d’informations adressées à la Cour de cassation et accusant M. Youssef de dilapidation de fonds et d’abus de pouvoir.
oupçonné de dilapidation de fonds publics, l’ancien directeur général de la maintenance et de l’exploitation aux P et T, M. Abdel Menem Youssef, a aggravé son cas en tentant de s’enfuir dans la nuit de dimanche à lundi par voie de mer vers la France, via Chypre, à bord d’un cargo pakistanais avec quatre autres passagers clandestins. L’aventure nocturne de M. Youssef a pris fin...