Rechercher
Rechercher

Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Séminaire - Couronnement d'un dialogue de trois ans ONG et Parlement contribuent à élaborer des politiques nationales

Placé sur le thème de la “Participation des citoyens à la formulation des politiques publiques”, un séminaire réunira aujourd’hui lundi ainsi que jeudi et vendredi des parlementaires et des ONG des différents secteurs, venant couronner un processus de dialogue entamé entre les deux parties, il y a près de trois ans. «Dialogue, échanges d’information et d’expertise entre les deux partenaires et mise en place des mécanismes de communication pour activer et consolider la participation des citoyens à l’élaboration des politiques nationales constituent les objectifs majeurs de cet événement», explique Mme Tania Hélou, directrice exécutive du Forum libanais des ONG, qui a initié ce programme en 1997. Organisé avec la participation du Centre parlementaire canadien, de l’Institut international de formation au management (IMTI - International Management Training Institute), de l’Union européenne et du Centre pour le développement législatif de l’université de New York, ce séminaire constitue l’aboutissement d’une série de congrès et de sessions de formation qui se sont traduits par plusieurs rencontres et ateliers de travail entre les différents partenaires. Échanges d’expériences, revendications et critiques, recommandations sur le thème du processus démocratique figureront en tête des débats qui mettront face à face les représentants des ONG et des députés libanais. Quels sont les mécanismes de dialogue, quelle est la nature des obstacles qui freinent une participation active du citoyen à la vie publique et enfin quelles solutions proposer pour consolider la relation entre législateurs et société civile ? Ces interrogations seront au cœur de cette rencontre. S’étant affirmées au cours des années comme l’interlocuteur par excellence de la société civile dans son ensemble et se voulant l’expression des problèmes socio-économiques et politiques des citoyens, les ONG sont devenues l’élément moteur d’un développement qui s’annonce et se veut désormais durable. Avec le temps, elles ont réussi à constituer ce trait d’union indispensable entre les citoyens et leurs représentants directs, d’où la nécessité d’instaurer un dialogue non plus sur la base d’une «relation de personne à personne, mais d’un véritable rapport institutionnalisé, à travers des mécanismes rationnels et fondés», souligne Mme Hélou. En effet, il faut reconnaître que les lacunes existent des deux côtés, dont le manque d’informations. D’où la nécessité d’établir un système de communication permanente entre les deux partenaires. Un partenariat durable Ainsi, les ONG pourront fournir une véritable base de données aux parlementaires, une manière de transmettre aux responsables officiels les doléances et revendications exprimées sur le terrain. Inversement, et toujours à travers le dialogue et l’échange, les ONG seront sensibilisées, de leur côté, au fonctionnement des commissions parlementaires, qui deviendront un allié privilégié pour une action plus efficace. «Car, reprend Tania Hélou, l’objectif ultime d’une ONG est de voir son action se traduire en loi, une manière de donner une envergure nationale à ses requêtes». Bref, ce processus vise à aboutir à une législation tangible, c’est-à-dire des lois adaptées qui deviendront des références nationales, par opposition au vide juridique, ou encore à une législation inadéquate, devenue désuète par rapport aux nouveaux besoins qui sont apparus sur le terrain. «On assiste aujourd’hui à une prise de conscience plus grande chez les citoyens, qui réclament désormais de la part de l’État une intervention plus efficace et la recherche de solutions sur le plan socio-économique», souligne la directrice du Forum libanais des ONG, qui reconnaît par ailleurs que les ministères ne peuvent pas assumer seuls ce fardeau, d’où la nécessité d’établir un partenariat durable et des mécanismes stables. Cela est d’autant plus indispensable qu’il n’existe pratiquement pas de politique sociale, et que ce vide a été précisément comblé par un travail de longue haleine réalisé, avec les moyens de bord, par la société civile. Concrètement, les travaux du séminaire s’articuleront autour de deux axes principaux : d’une part, «la théorie et les mécanismes de la participation», et d’autre part, «les problèmes concrets sur le terrain» qui seront mentionnés dans des rapports préparés par les différentes ONG (droits de l’homme, environnement et problèmes des handicapés). «Ces rapports, qui seront présentés aux députés, constituent des options de politiques publiques, ainsi que des recommandations concrètes sur des problèmes précis», souligne la coordinatrice du programme, Mme Anna Mansour, qui précise que le but de cette approche est d’identifier les problèmes sur le terrain et de développer les techniques nécessaires, avant l’examen de ces sujets par les commissions parlementaires. Quant aux objectifs, ils sont nombreux, dit-elle, mais ils peuvent toutefois se résumer comme suit : comment qualifier la participation des citoyens à la formulation des politiques nationales et dans quelle mesure les ONG sont-elles prêtes aujourd’hui à cette participation ? Pour les députés, il s’agit de définir l’image qu’ils se font des ONG, ainsi que la nature de leur participation à la mise en place des mécanismes servant à raffermir la collaboration entre les commissions et la société civile. Cette dernière sera en outre représentée au séminaire par les membres des différentes municipalités, partenaires fondamentaux dans le processus de la mise en place des politiques publiques. L’agent du changement Tout comme le rôle des médias est essentiel pour répercuter l’action des différents partenaires, les élus locaux ont également un rôle important à jouer dans ce processus démocratique. Bref, dit Mme Mansour, la rencontre portera sur une interrogation majeure, à savoir comment créer un climat de dialogue fructueux. Car, dit-elle, «nous avons souvent une vision manichéenne des choses. Or, quand on parle de politiques publiques, cela suppose le développement de stratégies intelligentes, qui consistent à apprendre à mieux réfléchir sur les perspectives. L’important n’est pas de trouver des formules consensuelles, mais délibératives». Pour cette experte en développement, cela constitue une nouvelle approche d’une politique nationale, consistant à trouver un terrain commun entre représentants et citoyens. «Il est grand temps que les ONG se remettent en question et se repositionnent en fonction des défis actuels», dit-elle. Bref, si le slogan de cette fin de siècle s’articule, pour nous Libanais et pour bien d’autres, autour du thème du développement, «celui-ci ne sera pas possible sans un progrès dans les mentalités et sans une culture politique», dit Tania Hélou, qui croit dur comme fer que le changement ne peut venir que de l’intérieur. Voilà donc ce qui semble être l’amorce d’un processus d’institutionnalisation du dialogue qui peut contribuer à l’instauration d’un Etat de droit incarné par la formulation de politiques nationales à long terme. Une entreprise où le citoyen aura indubitablement un rôle actif et où il deviendra alors l’agent par excellence du changement.
Placé sur le thème de la “Participation des citoyens à la formulation des politiques publiques”, un séminaire réunira aujourd’hui lundi ainsi que jeudi et vendredi des parlementaires et des ONG des différents secteurs, venant couronner un processus de dialogue entamé entre les deux parties, il y a près de trois ans. «Dialogue, échanges d’information et d’expertise entre les...