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Actualités - ANALYSE

Vie politique - Spéculations effrénées sur un changement ministériel Beaucoup de bruit pour rien, affirment les loyalistes

Les provocateurs qui mettent le gouvernement au défi de s’accrocher jusqu’aux prochaines législatives en restent pour leurs frais : refusant d’entrer dans leur jeu, le président du Conseil M. Sélim Hoss se contente de répéter, quand on l’interroge sur l’espérance de vie de son équipe, que la réponse se trouve à la Chambre dont la confiance conditionne l’existence de tout Cabinet. Une façon, sans doute involontaire, de souligner que tout dépend des décideurs puisque le Parlement libanais en attend toujours les mots d’ordre. En tout cas, selon ses proches, le chef du gouvernement ne veut pas se mettre martel en tête inutilement. Aussi ne prête-t-il aucune attention aux spéculations effrénées qui font tantôt état d’un élargissement à 20 ou 22 du Cabinet, tantôt d’une redistribution des maroquins et tantôt d’une toute nouvelle équipe politique qui verrait le jour au début de l’an prochain pour superviser les élections. Bien entendu les ministrables, qui sont légion comme toujours, s’agitent beaucoup. Ils attaquent avec force le gouvernement, soutiennent qu’il s’est essoufflé, qu’il a perdu tout son capital de confiance populaire et même rogné celui du président, qu’il est trop affaibli pour tenir jusqu’au nouveau millénaire. Ces bonnes âmes réclament un gouvernement fort, capable de redresser la situation économique du pays. Et parachever en même temps la réforme administrative, pourvoir les postes vacants et effectuer une rotation entre les directeurs généraux. Ce qui serait un vrai miracle, car une telle phalange de supermen n’aurait devant elle que quatre ou cinq petits mois pour mener à bien ces travaux d’Hercule, du moment qu’elle devra rendre son tablier une fois les législatives terminées. Ces politiciens n’ont cependant pas tout à fait tort de relever qu’un gouvernement au sein duquel les principaux courants du pays seraient représentés peut mieux assumer la lourde responsabilité politique qu’implique l’élaboration de la nouvelle loi électorale. Mais l’argumentaire, solide ou non, importe peu sur la scène locale. Aussi les ministrables affirment-ils qu’ils ont entendu, chez les décideurs, des pôles influents souhaiter le départ rapproché des 16 qui ne seraient pas en mesure de faire face avec efficacité aux échéances régionales. Autrement dit, si l’on va vers la paix, il faut un gouvernement politique capable d’absorber toute onde de choc populaire éventuelle. Et s’il y a de nouveau blocage, il faut également un gouvernement capable d’en gérer les retombées. Cependant, par peur de se faire taper sur les doigts pour en avoir trop dit, ces mêmes sources se hâtent de souligner que les décideurs ne veulent pas intervenir et tiennent à laisser Baabda arbitrer à sa guise la question ministérielle. Or le régime, indiquent des sources fiables, n’envisage ni d’élargir ni de remanier ni de changer le gouvernement en place. Il estime que l’équipe Hoss fait de son mieux dans le contexte économique ou financier difficile que connaît le pays et qu’un autre Cabinet n’obtiendrait pas de meilleurs résultats. D’autant qu’il n’y a pas de solution à court terme et qu’il faut attendre plusieurs années pour voir le redressement s’accomplir en base du plan mis au point par le pouvoir actuel. Ces mêmes sources ajoutent que la présidence a l’intention de confier aux 16 le soin de superviser les prochaines législatives. Elles ajoutent que la présence de M. Michel Murr à l’Intérieur à l’occasion d’une telle échéance reste une «ligne rouge» protégée par les décideurs aussi bien que par le pouvoir local. À tel point qu’il garderait ce même portefeuille, crucial en termes d’élections, même s’il devait y avoir un changement de gouvernement ou un remaniement ministériel.
Les provocateurs qui mettent le gouvernement au défi de s’accrocher jusqu’aux prochaines législatives en restent pour leurs frais : refusant d’entrer dans leur jeu, le président du Conseil M. Sélim Hoss se contente de répéter, quand on l’interroge sur l’espérance de vie de son équipe, que la réponse se trouve à la Chambre dont la confiance conditionne l’existence de tout...