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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Santé - Plan national pour la lutte contre la brucellose La fièvre de Malte : mille cas de contamination humaine par an(photo)

La brucellose, plus connue sous le nom de fièvre de Malte, est une maladie aussi répandue que méconnue. Elle frappe les cheptels (surtout les moutons et les chèvres mais aussi les vaches) et elle est l’un des maux les plus graves que l’homme partage avec l’animal. Mais la lutte contre ce mal passe prioritairement par la vaccination des animaux. Au Liban, le nombre d’animaux atteints est important et on estime à un millier les cas de brucellose parmi les humains. L’élaboration d’un plan national pour la lutte contre ce fléau n’avait que trop tardé. Hier, le lancement d’une campagne a enfin été annoncé. Le plan a été rendu public lors d’un séminaire organisé par l’Ordre des vétérinaires à la salle Issam Farès de l’AUB, en coopération avec les ministères de l’Agriculture et de la Santé, le CNRS, la FAO, l’OMS, le département des études scientifiques agricoles et l’Association vétérinaire euro-arabe. Interrogé sur la fièvre de Malte, M. Hussein Samad, président de l’Ordre des vétérinaires, a répondu : «C’est une maladie très grave, commune à l’homme et à l’animal. Malheureusement, la proportion de contamination chez les bovins, entre chèvres, moutons et vaches, se situe entre 12 et 23 %. Cette maladie se transmet aux humains par le lait cru et les fromages (notamment les fromages verts de chèvre, préparés avec du lait cru), très rarement par la viande, exeption faite pour, parfois, le foie cru». Quels sont les symptômes de la brucellose chez l’être humain ? «Des infections très importantes, qui étaient fatales autrefois», dit-il, ajoutant : «Les pertes causées par cette maladie (entre humains et animaux) sont estimées au Liban à 50 millions de dollars par an». Comment régler ce problème ? «La prévention commence par l’animal, souligne M. Samad. C’est ainsi qu’on empêche la transmission à l’homme. Tel est le but de notre congrès aujourd’hui. Il y aura un programme de vaccination étalé sur cinq ans. Tous les animaux y seront soumis pour assurer un maximum d’efficacité». Qui financera cette campagne de vaccination ? «Il y aura des aides de pays comme l’Arabie séoudite et le Koweït, ou des pays européens qui offriront des vaccins», répond-il. Si cette campagne est menée pendant cinq ans, le problème disparaîtra-t-il ? «Pas complètement, dit M. Samad. Mais les proportions de contaminations diminueront de manière très significative. Elles pourront tomber jusqu’à 3 à 4 %. C’est évidemment la mission du ministère de l’Agriculture d’assurer les conditions de réussite d’un tel projet. Mais en tant qu’Ordre des vétérinaires, nous pouvons leur assurer le personnel qualifié pour mener à bien une telle entreprise». Quelles sont les autres maladies transmissibles à l’homme par l’animal ? «Au Liban, nous avons surtout la fièvre de Malte mais aussi la tuberculose et la typhoïde, dit-il. Mais la plus répandue et la plus dangereuse est la brucellose». Selon les chiffres rendus publics lors de la conférence (et sur lesquels se sont basés les auteurs du plan), la contamination se répandrait comme suit : 10 % parmi les vaches, 16,6 % parmi les moutons, 19 % parmi les chèvres. La région la plus touchée est la Békaa, suivie du Mont-Liban et du Liban-Nord. Outre la contamination par le fromage de chèvre, notamment, les personnes les plus exposées sont les agriculteurs, les bergers, les vétérinaires qui sont en contact avec ces animaux, ainsi que les chercheurs dans les laboratoires. Le plan de travail actuel constitue en fait une version modifiée d’un plan mis au point par le ministère de l’Agriculture en 1993. Une ébauche d’exécution en avait été entamée en 1996. Mais le matériel de précaution étant insuffisant, la vaccination a provoqué la contamination de deux vétérinaires et d’autres membres du personnel par la fièvre de Malte. Les travaux avaient donc été interrompus. La version actuelle du plan a été revue par l’Ordre des vétérinaires. La première partie en sera achevée en principe en 2005. Les étapes d’exécution prévoient en tout premier lieu d’assurer les vaccins, les protections nécessaires, les moyens de transport, etc. Il faut également former le personnel qui administrera les vaccins aux animaux. Ensuite viendra la vaccination de tous les bovins de plus de trois mois avec, en parallèle, une campagne d’information à l’adresse des citoyens et des agriculteurs. Il est bien entendu qu’il importe d’assurer un suivi de l’évolution de la maladie chez les animaux et les hommes. Ce qui sera fait sous la supervision d’un comité créé spécialement pour s’occuper des maladies d’animaux transmissibles aux hommes. L’exécution de ce plan devra commencer cette année. Complications sérieuses Sans aides matérielles, le projet coûterait un million de dollars la première année, et 800 000 dollars la seconde, a expliqué M. Moustapha Mustom, responsable du département des ressources animales au ministère de l’Agriculture. Mais nous aurons la chance de profiter des aides de l’Organisation arabe pour le développement agricole qui porte assistance à cinq pays dans la région», révèle-t-il à L’Orient-Le Jour. Le Dr Jean Jabbour, du ministère de la Santé, a insisté quant à lui sur l’importance des campagnes médiatiques. «Un plan de lutte contre la fièvre de Malte avait été préparé il y a quelques années par le ministère de la Santé et l’OMS, a-t-il dit. Nous espérons que les différents plans seront mis en commun pour arriver à une stratégie nationale». M. Christo Bilan, directeur du laboratoire central de Fanar, a fait une présentation succincte de l’étude récente qui a permis de mesurer l’ampleur de la maladie dans le pays. «Seuls 17 pays au monde ont déclaré avoir complètement éradiqué ce fléau», a-t-il précisé. Le Dr George Araj, de l’AUB, a traité le côté médical de la maladie. «À l’instar de la syphillis, la fièvre de Malte est une maladie infectieuse qui expose le médecin à beaucoup d’erreurs de diagnostic», a-t-il expliqué. «Elle demeure dans l’organisme à un état latent et puis présente des symptômes qui sont supportables : fièvre, migraine, froid, infections… Mais les vrais problèmes commencent avec les complications qui peuvent être étranges, variés, et donc très difficiles à détecter. Les complications les plus fatales sont d’ordre cardiovasculaire». Enfin, le plan a été discuté. Le début d’application ne devrait pas tarder.
La brucellose, plus connue sous le nom de fièvre de Malte, est une maladie aussi répandue que méconnue. Elle frappe les cheptels (surtout les moutons et les chèvres mais aussi les vaches) et elle est l’un des maux les plus graves que l’homme partage avec l’animal. Mais la lutte contre ce mal passe prioritairement par la vaccination des animaux. Au Liban, le nombre d’animaux atteints...