Social - Abou Rizk dénonce les propos de Hoss sur le réajustement des salaires Etat-CGTL : vers l'épreuve de force

La centrale syndicale s’apprête-t-elle à engager une épreuve de force avec le gouvernement ? C’est ce que laissent supposer les propos tenus hier par le président de la CGTL, M. Élias Abou Rizk, au terme d’une rencontre avec le Premier ministre Selim Hoss. À sa sortie du Grand Sérail, M. Abou Rizk s’est montré particulièrement critique à l’égard de la politique du Cabinet Hoss sur le plan socio-économique. Il s’est notamment élevé contre la déclaration faite mercredi par le chef du gouvernement. Celui-ci avait alors affirmé que tout réajustement des salaires dans le secteur privé risquerait de provoquer des licenciements massifs. M. Abou Rizk a souligné à ce sujet que les licenciements se poursuivent d’une manière soutenue depuis quelque temps en dépit du fait que les salaires sont pratiquement gelés depuis près de quatre ans. Le président de la centrale syndicale estime que ce ne sont nullement les salaires qui provoquent un accroissement des coûts de production, mais plutôt certains aspects de la politique du gouvernement qui se traduisent par des taux d’intérêt élevés et une hausse du prix des services publics. Insistant pour un réajustement des salaires, M. Abou Rizk a souligné que la CGTL s’apprêtait à croiser le fer avec l’État pour faire aboutir ses revendications. Au cours d’une rencontre en soirée avec le chef du Parlement Nabih Berry, M. Hoss a indiqué à ce dernier qu’en dépit des positions de M. Abou Rizk, le gouvernement était déterminé à poursuivre le dialogue avec la CGTL. Sur le plan officiel, le ministre des Finances Georges Corm a constaté, de son côté, que la politique financière du gouvernement commence à porter ses fruits. Il a souligné à ce propos que la stabilité de la livre constitue un acquis majeur pour les couches les plus défavorisées. M. Corm a toutefois indiqué que le gouvernement ne saurait relancer dans les circonstances présentes les dépenses publiques afin de ne pas risquer de remettre en question les acquis enregistrés au cours des derniers mois.