Vie politique - Le ministre de l'agriculture réclame des circonscriptions à la taille des mohafazats Frangié : je boycotterai les législatives si la loi électorale est confessionnelle

M. Sleimane Frangié, ministre de l’Agriculture et député de Zghorta, a déclaré hier qu’il boycottera les prochaines législatives si la loi électorale est confessionnelle. M. Frangié a tenu ces propos lors d’une tournée qui l’a mené à Fneideq (Akkar) à la résidence du député Wajih Baarini, lequel a offert en son honneur un déjeuner auquel ont pris part plusieurs députés et personnalités politiques, ainsi que des officiers des armées libanaise et syrienne. «Le président du Conseil Sélim Hoss a promis que la loi électorale serait prête un an avant le scrutin, a-t-il dit lors d’une discussion avec les correspondants de presse accrédités au Liban-Nord. Mais jusqu’à présent, rien n’a été fait. Il est vrai que ce dossier est compliqué. Que la loi soit juste ou injuste est secondaire. L’essentiel est qu’elle puisse aboutir à une intégration nationale. C’est cela la justice». M. Frangié a réaffirmé sa préférence pour des circonscriptions électorales de la taille des mohafazats actuels. «Nous n’accepterons pas un découpage confessionnel. Si les circonscriptions étaient confessionnelles, je ne présenterais pas ma candidature lors des prochaines élections», a précisé le ministre. Évoquant les développements politiques dans le pays, M. Frangié s’est déclaré résolument favorable à une détente. Il a indiqué à cet égard que les efforts déployés pour faire baisser la tension entre le gouvernement et l’opposition «ne sont pas artificiels». «Tout le monde est d’accord pour calmer la situation politique, a-t-il dit. Le seul fait que l’on parle d’une rencontre entre MM. Sélim Hoss et Rafic Hariri grâce à une médiation du président de la Chambre Nabih Berry prouve que les deux hommes sont convaincus de la nécessité de détendre l’ambiance pour faire face à la période difficile qui attend le Liban, notamment dans le domaine des négociations». Interrogé au sujet de son absence aux réunions du Conseil des ministres présidées par M. Hoss, M. Frangié a affirmé : «Il n’a jamais été question pour moi de boycotter les réunions dirigées par le chef du gouvernement. Le Conseil des ministres n’est pas une école que l’on visite lorsque on en a envie». Et sur ses relations avec M. Hariri, le ministre de l’Agriculture a dit : «Mes liens avec l’ancien chef du gouvernement sont bons depuis 1996. Nous n’estimons pas que M. Hariri est un rival électoral. Mes relations avec M. Omar Karamé sont aussi excellentes. Elles le sont avec les deux hommes (...). Il est encore trop tôt pour parler d’alliances électorales. Mais nous sommes déterminés à ce que la liste qui sera formée n’ait pas de président. Parce que nous sommes tous égaux et nous formons une seule équipe». M. Frangié a d’autre part déclaré que son ministère est en train de préparer un plan de redressement agricole s’étalant sur cinq ans et prévoyant des investissements de 500 millions de dollars dans ce secteur. «La version finale sera prête d’ici un mois et demi, a-t-il dit. Le projet propose de développer les infrastructures agricoles du pays, les cultures de substitution et l’orientation agricole. Nous centrerons nos efforts sur les produits compétitifs, comme la betterave à sucre, la pomme de terre industrielle et les olives. Notre principal atout est la qualité de nos produits. La dernière réunion de la commission ministérielle économique a prouvé que le gouvernement est sérieux dans sa volonté de vouloir relancer l’agriculture».