Rechercher
Rechercher

Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Implantation - "Le Liban n'est pas à vendre" Chamoun appelle à un congrès national dans les plus brefs délais (photo)

Le président du Parti national libéral Dory Chamoun a appelé hier à la tenue «dans les plus brefs délais» d’un congrès national pour rejeter l’implantation des réfugiés palestiniens au Liban, une rencontre qui devrait, selon lui, être précédée d’un sommet spirituel. M. Chamoun s’exprimait lors d’une conférence au siège du PNL à Achrafieh, au terme d’une campagne de sensibilisation à ce congrès qu’il mène depuis plusieurs semaines auprès des principaux dirigeants politiques et religieux du pays. Illustrant son refus catégorique de l’implantation, il a souligné que le Liban n’était «pas à vendre», lorsqu’a été envisagée devant lui la possibilité d’un compromis sur l’implantation en échange de l’effacement de la dette libanaise. «Le concept de paix globale et juste signifie que ceux dont les droits ont été spoliés doivent pouvoir les recouvrer. Cela implique la récupération de la terre et de la souveraineté, mais aussi le retour des réfugiés chez eux, faute de quoi la paix ne serait qu’une capitulation ou, dans le meilleur des cas, une semence génératrice de conflits futurs», a souligné M. Chamoun au début de la conférence de presse. Il a estimé «frappant que les accords d’Oslo et tous les accords ultérieurs ne mentionnent jamais le sort des réfugiés palestiniens». «De là, selon lui, la nécessité d’insister sur l’application des résolutions internationales garantissant le droit des Palestiniens à regagner leur pays et notamment les résolutions 194 et 242» du Conseil de sécurité des Nations unies. «Le danger s’est trouvé accru à la suite des déclarations faites aux plus hauts niveaux et qui vont toutes dans le sens de l’implantation des Palestiniens là où ils se trouvent», a-t-il relevé. M. Chamoun a appelé les pays arabes à «traduire dans les faits leur rejet de l’implantation, en vertu d’un plan concret qui devrait être élaboré par un sommet arabe extraordinaire». Si cette stratégie n’était mise sur pied, «ils devraient assumer la responsabilité du sort des réfugiés palestiniens», a-t-il averti. «Le Liban n’a notoirement pas manqué à ses devoirs envers les causes arabes en général et la question palestinienne en particulier. Il en a subi des conséquences trop lourdes pour lui, depuis le désastre de la Palestine jusqu’à nos jours. Il a notamment souffert des abus et des conflits entre les multiples organisations palestiniennes, et en a payé cher le prix», a ajouté le président du PNL. L’avenir en jeu Pour M. Chamoun, «le Liban n’est pas prêt à offrir davantage de sacrifices du fait du maintien sur son sol de centaines de milliers de réfugiés, avec ce que cela signifie comme poids économique et social, étant donné l’exiguïté du territoire, la densité démographique et l’absence de ressources naturelles, sans parler des particularités de la société libanaise et de sa structure sensible». Il a assuré porter à cette affaire un regard à la fois «humanitaire et national». «Cela signifie que nous sommes soucieux de la cause palestinienne et de la dignité des Palestiniens et en même temps attachés à défendre le Liban et ses intérêts», a-t-il dit. «Pour ce qui est des droits de l’homme, nous nous demandons comment peut-on autoriser Israël à transférer les juifs de Russie, d’Europe, d’Ethiopie et d’ailleurs, et à les implanter dans les territoires occupés, alors qu’on interdit aux Palestiniens de retourner chez eux», a poursuivi M. Chamoun. «Nous exhortons les Palestiniens à continuer à refuser le complot visant à perpétuer leur dispersion et à effacer leur identité, et nous appelons l’Autorité palestinienne, et notamment Yasser Arafat, à n’accepter aucun compromis sur la question du droit de retour, faute de quoi il serait coupable d’agir contre la cause de la Palestine et contre le Liban, sa terre et son peuple», a-t-il encore déclaré. Le chef du PNL a enchaîné en soulignant la nécessité d’organiser un congrès national sur l’implantation et a proposé que soit tenu en prélude à ce congrès un sommet spirituel. Il a estimé que ces réunions étaient susceptibles de faire connaître «la position unifiée des Libanais contre l’implantation, que les négociations de paix soient reprises prochainement ou non». «Nul n’ignore que le Liban a plus que jamais besoin de l’unité de ses fils, tant cela pourrait avoir des répercussions positives à l’intérieur comme à l’étranger», a-t-il ajouté. M. Chamoun a conclu en indiquant que la campagne qu’il a menée en faveur du congrès national sur l’implantation était uniquement motivée par ses «convictions et par sentiment patriotique», mettant en garde contre toute tendance «à prendre à la légère le danger de l’implantation. «C’est l’avenir du Liban et des Libanais qui est en jeu», a-t-il dit. «Il faut agir» Répondant, après son exposé, aux questions des journalistes, M. Chamoun a noté que le rejet de l’implantation figurait dans la Constitution. «Malheureusement, a-t-il souligné, nous trouvons qu’il y a beaucoup d’articles de la Constitution qui tombent dans l’oubli. C’est pourquoi nous avons voulu rappeler qu’il était nécessaire d’agir dans les circonstances difficiles que connaît le Liban et en dépit du fait que l’article constitutionnel existe, si nous ne voulons pas qu’il demeure lettre morte». «C’est devenu une habitude. Chaque fois qu’une solution pacifique (au conflit du Proche-Orient) est envisagée, on essaie de faciliter les choses aux négociateurs et notamment à Israël, en suscitant la question de l’implantation des Palestiniens là où ils se trouvent. Notre réponse à cela, c’est qu’il faut tenir compte du droit international, des droits humanitaires, ainsi que de ceux du peuple palestinien et du Liban. Le Libanais a le droit d’accueillir ou de refuser qui il veut sur son sol. La communauté internationale doit savoir qu’il existe dans la région d’autres droits que ceux d’Israël», a-t-il lancé. Selon lui, l’implantation «ne saurait être une décision internationale prise au nom d’un État déterminé ou malgré lui. Si les Libanais s’unissaient dans leur refus de l’implantation, nul ne pourrait la leur imposer». Au sujet d’un éventuel «package deal» qui consisterait à effacer la dette extérieure libanaise en contrepartie de l’acceptation de l’implantation, le président du PNL a répondu : «le monde doit savoir que le Liban n’est pas à vendre, sans parler du droit du peuple palestinien à regagner sa terre et qui est consacré par une résolution des Nations unies». À un journaliste qui lui demandait pourquoi il était seul à réclamer un congrès national, M. Chamoun a dit: «Nous ne sommes pas une équipe de football. J’ai pris l’initiative de lancer cette campagne mais je n’entends nullement l’accaparer. Tous ceux qui voudraient y prendre part sont les bienvenus». Souhaitant que le congrès se tienne «dans les plus brefs délais», il a noté qu’on ne pouvait pas «savoir quand le Liban sera invité à rejoindre la table des négociations». «C’est pourquoi nous devons boucler ce dossier pour que l’implantation soit aux yeux de tous les Libanais une ligne rouge que personne ne saurait ignorer», a-t-il dit. Il a indiqué que tous les chefs spirituels qu’il a rencontrés étaient hostiles à l’implantation, ce qui explique sa décision d’appeler d’abord à un sommet réunissant ces dignitaires. Le sommet spirituel devra selon lui charger les chefs des grandes communautés de la représenter à une réunion avec les hauts dirigeants du pays. «Voilà tout. Je n’ai pas dit qu’il s’agissait d’un congrès populaire. Je crois que la présence des trois présidents est suffisante pour que soit adoptée une décision nationale unifiée», a-t-il déclaré. M. Chamoun a reconnu qu’«une infime minorité de gens accepte l’implantation parce qu’elle servirait leurs intérêts économiques et politiques, au détriment de l’intérêt national». Il a indiqué que le chef de l’État Émile Lahoud, qu’il a rencontré à plusieurs reprises ces dernières semaines, était d’accord avec lui et «heureux» du résultat auquel était parvenue sa campagne.
Le président du Parti national libéral Dory Chamoun a appelé hier à la tenue «dans les plus brefs délais» d’un congrès national pour rejeter l’implantation des réfugiés palestiniens au Liban, une rencontre qui devrait, selon lui, être précédée d’un sommet spirituel. M. Chamoun s’exprimait lors d’une conférence au siège du PNL à Achrafieh, au terme d’une campagne de...