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Actualités - CHRONOLOGIE

Algérie- La population se prononcera le 16 septembre sur le plan Bouteflika La campagne pour la "concorde civile" débute demain dans la violence

La campagne pour le référendum du 16 septembre sur la concorde civile s’ouvrira jeudi 26 août, dans un climat marqué par un retour de la violence des groupes armés opposés à la trêve et sur fond de silence de l’opposition légale. Quelque 17 500 000 Algériens sont appelés à se prononcer sur le plan de sortie de crise du président Abdelaziz Bouteflika en répondant à la question : «Êtes-vous pour ou contre la démarche générale du président de la République visant à la réalisation de la paix et de la concorde civile ?». La consultation a pour but de faire plébisciter la loi sur la concorde civile promulguée le 13 juillet, après que le président Bouteflika eut obtenu la reddition de l’Armée islamique armée (AIS), la branche armée du Front islamique du salut (Fis, dissous). Le Groupe islamique armé (GIA) d’Antar Zouabri et le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) d’Hassan Hattab sont opposés à la trêve et poursuivent leurs actions violentes. La loi prévoit l’amnistie de tous ceux qui ont été impliqués dans les réseaux de soutien aux groupes armés, sans commettre de crimes de sang ou de viol, ainsi que ceux qui se sont rendus coupables de destruction de biens et d’équipements. Elle permet néanmoins une atténuation des peines infligées aux auteurs de meurtres et de massacres, à condition qu’ils se rendent aux autorités dans un délai de six mois après la promulgation de la loi, qui écarte la peine capitale et la perpétuité. M. Bouteflika a exclu l’amnistie générale à cause, «de la complexité des choses, des passions, des drames vécus et des souffrances indicibles». «Il n’est pas facile de requérir des familles des victimes la mansuétude qui est celle de l’État», a expliqué le président, qui continue de se heurter à une partie de ces familles, regroupées au sein d’un Comité national contre l’oubli et la trahison (CNOT). Mais il a obtenu le soutien de certaines autres, à l’image de la veuve du dirigeant syndical Abdelhak Benhamouda, assassiné en février 1995, qui s’est déclarée «convaincue du bien-fondé de la démarche présidentielle». Le président Bouteflika a voulu recourir au référendum «afin que les extrémistes soient mis hors-la-loi par la seule volonté populaire», soutient-elle. Appelant à une «participation massive de tout le peuple», il a prévenu que cette consultation n’était pas un «référendum ordinaire», mais un «enjeu de taille», un «rendez-vous exceptionnel» et un «moment du destin national». Plus de 140 personnes assassinées en août Le gouvernement a commencé depuis plusieurs jours à mobiliser les 14 000 mosquées du pays afin d’amener les imams à prêcher en faveur de la concorde civile. Dans certaines rues d’Alger, des banderoles appelant à voter oui ont déjà fait leur apparition. «La concorde civile = sortie de la crise», ou encore, «la concorde civile = développement et prospérité», peut-on y lire. La campagne électorale a été précédée d’une nouvelle flambée de violence après quelques mois d’une relative accalmie, ressentie avec soulagement par les Algériens. Depuis le début du mois d’août, plus de 140 personnes, civils et militaires, ont été tuées dans des attentats islamistes, ravivant les craintes de massacres de masse, comme le pays en a connu en 1996 et 1997. Une trentaine de personnes ont été assassinées le 15 août dans la région de Béchar (sud-ouest) et 17 autres le 21 août dans la région de Médéa, où un groupe armé a transformé une fête de circoncision en boucherie. De leur côté, les partis d’opposition, tout comme les concurrents de M. Bouteflika à l’élection présidentielle du 15 avril, gardaient le silence sur cette consultation, pour laquelle ils se sont jusque-là abstenus de donner des consignes de vote. Le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS) militant pour la «réconciliation nationale», Ahmed Djeddaï, a estimé que le référendum «servira surtout à laver l’affront du 15 avril et à combler le déficit chronique de légitimité» d’Abdelaziz Bouteflika, élu dans des conditions controversées, après le retrait simultané de ses six adversaires.
La campagne pour le référendum du 16 septembre sur la concorde civile s’ouvrira jeudi 26 août, dans un climat marqué par un retour de la violence des groupes armés opposés à la trêve et sur fond de silence de l’opposition légale. Quelque 17 500 000 Algériens sont appelés à se prononcer sur le plan de sortie de crise du président Abdelaziz Bouteflika en répondant à la...