Centres d'estivage - Objectif : prolonger la haute saison de l'été Broummana : grands projets, petites misères(photos)

Depuis la fin de la guerre et la reprise des activités touristiques , Broummana est devenu le centre estival par excellence, attirant surtout les touristes du Golfe qui trouvent dans cette localité les facilités et les loisirs qui assurent la réussite de leurs vacances. Rien ne manque au décor : environnement boisé, climat doux, secteur hôtelier et restaurants de qualité, festivités continues (spectacle musical le 4 septembre, marché aux puces au stade municipal jusqu’au 30 août, élection de Miss Broummana…) et boîtes de nuit envahies toutes les soirées de la semaine par les jeunes et moins jeunes. Mais pour le président de la municipalité de Broummana, M. Pierre Achkar, il s’agit surtout de prolonger la «haute saison» de l’été et de créer des activités durant toute l’année, ce qui assurera le plein emploi aux habitants de la localité. L’emplacement géographique de Broummana, note-t-il, lui permet d’élargir le cadre des activités touristiques, englobant la région qui s’étend de Mansourieh à Baabdate. D’ores et déjà, la municipalité a établi une liste de projets pour les fêtes de fin d’année, à l’orée du troisième millénaire. Parmi les projets dont M. Achkar se fait l’ardent défenseur, la création d’un jardin d’acclimatation, des activités sportives régulières (sorties pédestres, tournois de tennis...), la mise en place d’une station thermale comme celle de SPA en Belgique, en collaboration avec des centres suisses et des investisseurs étrangers. La localité se transformerait ainsi en station de repos et de cure qui la distinguerait des autres lieux de villégiature. «Broummana-SPA», un projet auquel croit dur comme fer M. Achkar. Ce dernier souligne que la municipalité devrait aller au-delà des astreintes quotidiennes comme la mise en place indispensable d’un système d’égouts complet et la réhabilitation des conduites d’eau (questions essentielles qui devraient être réglées au plus vite), pour devenir le véritable moteur d’une relance économique qui attirerait les investisseurs éventuels. Son but ultime : assurer le développement global du triptyque Baabdate-Broummana-Beit-Méry dans le cadre d’un plan d’urbanisme préservant l’environnement de la région. À noter qu’entre le restaurant Mounir et le Broummana High school, des trottoirs d’une largeur de 3 à 5 m vont être construits dans le cadre d’un projet global prévoyant l’asphaltage des routes et la construction de murs de soutènement. Enfin, sur un terrain de 4 500 m2 destiné à la municipalité, sera lancé un projet de construction d’un centre des congrès de niveau international dont profitera évidemment le secteur hôtelier du fait de la présence d’un grand nombre de conférenciers. Crise économique ou pas, le secteur immobilier continue donc son expansion dans la région et le dernier exemple en date est l’édification du complexe Moawad en plein cœur de Broummana. D’une petite localité enfouie parmi les pins, Broummana s’est donc transformée au fil des ans en une agglomération envahie par les touristes… et le béton, alors que l’infrastructure laisse à désirer. Comme en toute chose, la médaille a en effet son revers : manque d’eau alors que les besoins de la population ont considérablement augmenté, absence d’un réseau d’égouts modernes qui fait que les eaux usées sont souvent déversées dans les bois provoquant des odeurs pestilentielles, embouteillages inextricables à cause d’un réseau routier insuffisant. Autant de facteurs négatifs qui indisposent et irritent M. Achkar mais qui n’alternent pas pour autant son optimisme. «Nous finirons par nous en sortir, affirme-t-il, car nos atouts sont importants. Même si l’État lésine à nous aider, nous ferons de sorte à intéresser l’initiative privée». D’ailleurs, commerçants et hôteliers se constituent déjà en comités pour faire aboutir le projet de développement. Les habitants y contribueront eux aussi en finançant en partie le réseau d’égouts. Tout n’est donc pas noir dans le tableau, et pour M. Achkar l’avenir ne peut être que prometteur. Optimiste invétéré, le président de la municipalité souhaite qu’on le prenne au mot. Encore faut-il que l’État y mette un peu du sien…