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Actualités - ANALYSE

Dossier régional - Albright relance sous peu le processus L'eau, principal enjeu de la paix qui s'annonce

Comme on sait, Madeleine Albright, secrétaire d’État US, se pointe dans la région dans quelques jours, début septembre, pour relancer le processus de négociations entre Israël et ses voisins. Au menu trois volets : le palestinien, le syrien et le libanais. Des considérations territoriales ou sécuritaires vont certes conditonner la durée de pourparlers. Mais la trame de fond de la paix qui s’annonce reste bien évidemment la subsistance, c’est-à-dire l’économie. Et dans ce cadre l’eau, source de vie, joue un rôle crucial. Toute la région a soif. Seul un plan commun de partage et d’exploitation rationnel peut la tirer d’affaire. Et c’est bien pourquoi, de l’avis de nombreux diplomates avertis, les protagonistes sont absolument condamnés à s’entendre. Dans un mois, dans un an ou dans dix. C’est pourquoi aussi le processus final ne se limite pas aux pays directement en conflit et englobe la Turquie comme l’Irak qui avec la Syrie doivent exploiter l’Euphrate, ainsi que la question subsidiaire des Kurdes. En dépassement, les chancelleries se tournent dès lors sans tarder vers les multilatérales, ces négociations élargies prévues dans l’agenda de la conférence de Madrid pour traiter du problème de l’ eau ainsi que de celui des réfugiés. Ce dernier point nous intéresse tout particulièrement. Moins préoccupé que d’autres, plus arides, par la question de l’eau – signe selon certains qu’il est béni de la Providence –, ce pays se soucie par contre de l’excédent de réfugiés palestiniens qui l’encombre. Selon les chiffres de l’Unrwa, l’agence spécialisée de l’Onu, il y en aurait ici quelque 350 000, le dixième en somme de l’ensemble de la population résidente. Il faudra les nourrir ou presque, s’en occuper socialement en tout cas, car l’Unrwa résignera sa mission une fois la paix conclue. Or tout indique que l’on prévoit pour ce problème un règlement uniquement partiel. Le Liban ne garderait que le tiers de ses hôtes, mais ad vitam æternam. Et s’il continue à clamer qu’il refuse leur implantation, ils lui resteraient sur les bras sans qu’il reçoive d’indemnisation comme on le lui propose (5 000 dollars per capita prévoit-on). Le fardeau, auxquels s’ajoutent les quelque 50 000 Palestiniens qui ont réussi à se faufiler en 1995 dans la liste des naturalisés, serait un lourd handicap économique pour ce pays sans ressources. Il y aurait en outre un danger de déstabilisation politico-confessionnelle à partir du moment où d’une façon ou d’une autre, il faudra donner à ces ressortissants permanents des droits civils. Ce péril est si connu, qu’il fait l’objet désormais de slogans répétitifs creux que chacun ânonne quand il évoque la question. Mais rien n’est fait pour le prévenir. Au contraire même, comme le souligne un ministre, «c’est comme si les Libanais, par leur stupides querelles de clocher, prenaient un malin plaisir à s’attirer à la fois le mépris et l’hostilité larvée de toutes les autres parties régionales ou internationales confondues. Puisque les Libanais sont si faibles, réglons nos différends ou la question des Palestiniens à leurs dépens, entend-on dire partout. Ainsi Barak et Arafat sont tacitement d’accord pour rejeter le retour, c’est-à-dire pour nous laisser les camps sur les bras. Si nous ne réagissons pas immédiatement, si nous ne nous ressaisissons pas, nous allons droit dans le mur». «Et en plus, souligne ce responsable, nous risquons de perdre de l’eau. Même le Litani, qui est entièrement libanais, Israël nous en conteste les droits. Il fait valoir que nous laissons l’eau se noyer dans la mer sans l’utiliser, ce qui est interdit par les conventions internationales. Plus précisément si une eau est gaspillée de la sorte, tout utilisateur potentiel peut réclamer d’y avoir accès. Là aussi nous devons réagir et travailler d’arrache-pied pour préserver nos richesses hydrauliques convoitées par l’État hébreu».
Comme on sait, Madeleine Albright, secrétaire d’État US, se pointe dans la région dans quelques jours, début septembre, pour relancer le processus de négociations entre Israël et ses voisins. Au menu trois volets : le palestinien, le syrien et le libanais. Des considérations territoriales ou sécuritaires vont certes conditonner la durée de pourparlers. Mais la trame de fond de la paix...