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Actualités - ANALYSE

Trésor - Le régime prend à coeur le dossier financier Priorité à la récupération des fonds

Selon ses proches, le nouveau régime estime que la priorité des priorités est de redonner au Liban une bonne santé économique. Et par voie directe de conséquence, de remettre à flot les caisses de l’État. Partant de ce point de vue, ce qui l’intéresse surtout dans la mise au jour de malversations antérieures c’est de rendre son bien au Trésor. Plus globalement, «le président de la République, dit un loyaliste bien placé, se soucie beaucoup de comprimer les dépenses, de prévenir dilapidation et gaspillage des deniers publics. Il pense que lorsqu’un État est en déficit, comme c’est le cas pour le Liban, chaque sou doit être extrêmement bien utilisé. Le général Lahoud se préoccupe si sérieusement de cette question, capitale à ses yeux, qu’il ne se cantonne pas dans les généralités : il s’enquiert en effet régulièrement de l’affectation de crédits divers et s’efforce d’en suivre le cheminement, pour vérifier qu’ils vont bien à la destination prévue. Il pose de même des questions précises, techniques, sur les rentrées de différents organismes ou caisses, sur les chiffres concernant les ressources fiscales, le taux de perception, etc. Il surveille plus particulièrement certains ministères réputés pour leur prodigalité insouciante». Ces sources notent ensuite qu’il y a souvent lieu «de rappeler aux administrations des règlements qu’elles ont oubliés ou de redonner corps à des mécanismes rouillés. Ainsi, qui se souvient encore qu’en créant une banque de l’Habitat, on avait prévu de l’alimenter par l’apport de la taxe sur la main-d’œuvre étrangère ? Un financement qui s’est tari sous les précédents gouvernements qui ont pris la mauvaise habitude de multiplier dispenses et exemptions fiscales, sous des prétextes infiniment variés : cultiver la fraternité par exemple, ou ne pas décourager les investisseurs qui recourent beaucoup à cette main-d’œuvre étrangère. Dès lors la banque de l’Habitat, privée de fonds, s’est trouvée dans l’incapacité d’assurer sa mission qui était de procurer aux classes laborieuses des avances leur permettant d’acquérir à un prix abordable un logement décent». Sur ce même sujet, le ministre du Travail et des Affaires sociales, le Dr Michel Moussa, est tout content aujourd’hui d’indiquer en substance que «les directives du président Lahoud sont claires, nettes et précises : la loi doit être strictement appliquée à tous sans exception. La taxe sur la main-d’œuvre étrangère sera donc perçue de tous les contribuables concernés sans dérogation. Il s’agirait selon des professionnels de plusieurs dizaines de millions de dollars. D’après un spécialiste, «il y a de la sorte beaucoup de ressources qu’on peut récupérer ou améliorer. Ainsi, on peut imposer un droit plafonné assez haut, un taux sur les recettes engrangées, pour les artistes ou groupes étrangers qui donnent des concerts leur permettant de rafler le jackpot. D’ailleurs ce ne serait que justice, car lorsqu’un artiste de chez nous se produit à l’étranger, il est sévèrement ponctionné par le fisc-hôte». Quoi qu’il en soit, selon un politicien, «le gouvernement compte former un comité national pour animer la caisse de dons qu’il a créée récemment» pour pouvoir mendier sans le dire. Cette source laisse entendre que le comité en question serait composé de notables bien nantis, locaux et émigrés sur lesquels on compterait, toujours sans le dire, pour alimenter eux-mêmes cette caisse qu’en principe, ils devraient simplement gérer. Le politicien pour sa part croit à l’utilité de ce projet et souligne que «les comptes seront tout à fait transparents. Les contributeurs sauront très exactement où vont leurs dons, quels projets, quels travaux ils vont permettre de réaliser». Et d’insinuer pour conclure que «cette caisse, sans être noire, aurait une mission assez occulte : permettre à des inculpés potentiels de se dédouaner, d’éviter les ennuis, en faisant à l’État libanais don des fonds qu’ils lui auraient volés».
Selon ses proches, le nouveau régime estime que la priorité des priorités est de redonner au Liban une bonne santé économique. Et par voie directe de conséquence, de remettre à flot les caisses de l’État. Partant de ce point de vue, ce qui l’intéresse surtout dans la mise au jour de malversations antérieures c’est de rendre son bien au Trésor. Plus globalement, «le...