Université - Sit-in houleux des professeurs Khraibani : l'Etat se désintéresse de l'UL

Le comité exécutif de la ligue des professeurs à plein temps de l’Université libanaise a organisé hier un sit-in devant le ministère de la Culture et de l’Éducation nationale. Le sit-in des professeurs a eu lieu en l’absence du ministre de l’Éducation nationale. Les professeurs ont regretté l’absence de M. Mohammed Youssef Beydoun, «symbole de l'indifférence du gouvernement» à leur égard. Le président de la Ligue M. Mahmoud Khraibani a déploré le manque d’intérêt du gouvernement qui «n’a entrepris aucune initiative positive pour résoudre les problèmes de l’UL ni pour assurer les droits des enseignants et des employés de l’Université». Il a rappelé que «c’est la deuxième fois que les professeurs manifestent en moins d’un mois pour exprimer leur inquiétude sur l’état de l’Université, alors que les responsables ne se sentent pas concernés». M. Khraibani a tenu une réunion avec le représentant du ministre de l’Éducation nationale, Ghassan Abou Chacra, les représentants des Ligues estudiantines, les représentants du Parti socialiste progressiste (PSP), du Parti syrien national social (PSNS) et du Hezbollah. Les députés Ahmad Soueid, Alaeddine Terro et Abdel Latif el-Zein ont assisté à la réunion. Le président de la Ligue des professeurs à plein temps a mis en garde contre toute intervention externe dans la gestion de l’UL et a dénoncé la mise en place d’une commission dont le but est de revoir les décisions du conseil de l’Université. «Cela discrédite le conseil de l’Université», a-t-il constaté. Il a déploré la réduction d’un tiers du budget de la caisse mutuelle des professeurs pour des raisons d’austérité économique. M. Khraibani a appelé les responsables à revoir les contrats des professeurs payés à l’heure, insistant sur le fait que les contrats des professeurs à plein temps n’ont pas encore été signés, «alors que l’année universitaire est terminée», s’est-il exclamé. Réponse de Beydoun Le ministre de la Culture et de l’Éducation nationale s’est dit «surpris des propos tenus par M. Khraibani». Dans un communiqué publié par l’Ani, M. Beydoun a soutenu qu’il a donné son accord aux projets de décret que lui a soumis la présidence de l’UL. «Ses projets ont été transmis à la présidence du conseil qui les a étudiés et qui a pris à ce sujet des décisions préliminaires», a-t-il déclaré. «Toutes les revendications des professeurs ont été étudiées, par le Conseil des ministres, qui prendra prochainement des décisions à ce sujet», a affirmé le ministre de l’Éducation. M. Beydoun a estimé que la raison véritable du mouvement des professeurs est son refus d’approuver la dernière décision du conseil de la caisse mutuelle des professeurs. «Les professeurs ont voulu augmenter considérablement les bourses d’études universitaires auxquelles leurs fils ont droit», a soutenu M. Beydoun. «Les augmentations sont de l’ordre de 300 % pour les bourses d’études dans les universités privées, elles passent de 4,5 à 12 millions», a-t-il noté, alors que pour les bourses d’études à l’UL, le montant atteindrait 2,8 millions de livres libanaises «alors que les frais d’inscription ne dépassent pas 150 000 livres libanaises», s’étonne le ministre de l’Éducation.