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Actualités - REPORTAGES

Actrice, elle enseigne le théâtre aux adolescents et écrit une histoire-fleuve Pour Hélène Catzaras, le cinéma tunisien est un projet porteur de liberté(photo)

Hélène Catzaras, actrice tunisienne, est à l’affiche de trois des sept longs métrages présentés à Beyrouth, dans le cadre du festival du film maghrébin. Cette belle brune aux traits ronds, au sourire chaleureux, dit avoir découvert le cinéma un peu par hasard. «J’avais 20 ans, quand Rida el-Baki, le réalisateur du Soleil des Hyènes, est venu recruter pour son film la moitié de la troupe de théâtre dans laquelle j’étais», se souvient-elle. «J’ai eu alors le coup de foudre pour le cinéma. Enfant, je rêvais plutôt de devenir chanteuse, de monter sur les planches. Le cinéma ne m’avait jamais attirée». Elle affirme que «cet art répond le plus à mes attentes. Il a un côté complet et c’est un travail d’équipe, d’étroite collaboration entre ceux qui sont devant la caméra et ceux qui sont derrière». Hélène Catzaras a fait ses études à Paris où elle a vécu huit ans. «J’aurais pu y rester dit-elle, mais je ne regrette pas d’être rentrée en Tunisie. Quand on est issu du Maghreb, nos credo, notre imaginaire sont ailleurs». Tournant essentiellement en Tunisie, Hélène Catzaras dit «avoir beaucoup de chance, je suis pratiquement dans un film tunisien sur deux». De film en film, elle retrouve la même équipe. «Nous servons ensemble un projet, qui est porteur de liberté, d’ouverture aux autres». N’est-il pas ennuyeux pour un comédien de travailler dans un même créneau pendant des années ? «Cela le serait si je faisais dix films par an», réplique-t-elle. «Mais avec un seul film, en moyenne, c’est loin d’être le cas. L’actrice dit avoir rarement eu l’occasion de refuser ou d’accepter un rôle. «Je me suis payée le luxe de refuser deux rôles en vingt ans de carrière» indique-t-elle. «C’étaient des rôles pour la télévision». Elle aime, dit-elle, tous les films dans lesquels elle a travaillé, «sauf un documentaire». Avec Halfaouine, «c’est le déclic, dit-elle, aussi bien du point de vue esthétique qu’au niveau du sujet. De plus, ce film a opéré une petite révolution du côté des spectateurs. Pour la première fois, on s’est rendu au cinéma en famille. Les salles obscures n’étaient plus le seul privilège des hommes». Autre aspect positif de ce long métrage, «il a recueilli une écoute extraordinaire. Quelque un million et demi de spectateurs en Tunisie et plus de huit millions à travers le monde, ce qui est énorme. Surtout si on considère que Halfaouine est un petit film». Le succès du film de Férid Boughedir vient ,selon Hélène Catzaras, du fait que «pour la première fois, un film nous parlait de manière simple et directe de nous-mêmes, de ce qui se passe chez nous, derrière nos murs». Le silence des palais se situe dans la Tunisie des premières années de l’indépendance. «C’est également un univers de femmes», souligne l’actrice. «Ce qui m’a attirée là, c’est de travailler avec une femme. Moufida Tlati a été la monteuse de Halfaouine. Elle signait avec Le silence… son premier long métrage. Outre les questions qu’il pose, son film est une véritable référence historique. La reconstitution des décors et de l’atmosphère est remarquable». Et Hélène Catzaras d’indiquer que «les femmes ne sont pas nombreuses à être réalisatrices. Tlati est une grande technicienne. Avec toute son expérience, elle a une force que nos hommes n’ont pas». Sultane el-Medina c’est l’envers de Halfaouine, estime l’actrice. «Dans le film de Boughedir tout est beau, tout est en rondeur. Dans le long métrage de Mouncef Dhouib, tout est souterrain. C’est une poésie noire où l’imaginaire interfère beaucoup avec le réel». Spectatrice enthousiaste de ses films, elle dit éprouver encore beaucoup d’émotion à revoir les longs métrages dans lesquels elle a joué. Les projets ne sont pas pléthore et dans les moments creux Hélène Catzaras enseigne et écrit. «Je m’occupe d’ateliers pour adolescents âgés de 12 à 17 ans. Il y en a pas mal qui ont des problèmes relationnels avec les parents ou la société», indique-t-elle. «C’est un enrichissement de côtoyer ces gamins. On apprend à être plus humble à leur contact et à relativiser les choses». Quant à l’écriture, «c’est une sorte de saga que j’écris depuis longtemps. Mon but, c’est de partager ce parcours».
Hélène Catzaras, actrice tunisienne, est à l’affiche de trois des sept longs métrages présentés à Beyrouth, dans le cadre du festival du film maghrébin. Cette belle brune aux traits ronds, au sourire chaleureux, dit avoir découvert le cinéma un peu par hasard. «J’avais 20 ans, quand Rida el-Baki, le réalisateur du Soleil des Hyènes, est venu recruter pour son film la moitié de...