Institut d'urbanisme : une nécessité

Créé en 1994, l’Institut d’urbanisme de l’Alba est la première formation post-universitaire en urbanisme de ce genre au Liban. Ziad Akl, doyen de l’institut nous raconte comment, il y a cinq ans, l’idée leur est venue de fonder ce département «L’idée de créer cet institut s’est fait jour en 1992, alors que l’Alba recevait Pierre Merlin, président de l’Institut français d’urbanisme, l’Ifu, afin de jeter les bases d’une coopération franco-libanaise, nécessaire à la création de l’IUA. Nous avons ouvert ses portes en janvier 1994. Les mutations actuelles de l’espace libanais, liées à la reconstruction et au développement du pays, ont fait de cette institution une nécessité». Il existait auparavant et depuis 1979 un atelier d’urbanisme dans le cadre de l’École d’architecture. La conviction du directeur de l’Alba, Georges Haddad, qu’un tel institut avait sa place au Liban, la préexistence du projet et enfin la situation nouvelle du Liban, qui en fait le plus grand chantier du monde, ont permis au projet de prendre rapidement forme en 1994. Depuis la fin de la guerre, le Liban connaît de grosses opérations comme Solidere, Linor ou Elyssar il était donc nécessaire de former plus spécifiquement de jeunes architectes, mais aussi des sociologues, des ingénieurs, des économistes ou des géographes en matière d’urbanisme. «Notre objectif est de former des professionnels capables de gérer de manière globale les projets urbains liés à la reconstruction du Liban. C’est pourquoi nous offrons un enseignement pluridisciplinaire. La formation est orientée vers trois domaines: l’urbanisme et la planification urbaine, l’aménagement du territoire et l’action régionale et la gestion de l’environnement». Le corps enseignant de ce Dess n’est pas constitué uniquement de professeurs théoriciens. Il y a également des actifs et des responsables de l’État. On trouve donc des agronomes, des historiens, des géographes, des sociologues, mais aussi un grand nombre d’intervenants étrangers et le ministre des Travaux publics ainsi que le directeur général de l’Urbanisme au Liban. Un corps enseignant de haut niveau. Le cursus qui est divisé en cinq trimestres, soit quinze mois de cours, est scindé en trois approches différentes et complémentaires de l’apprentissage de l’urbanisme. Un ensemble de cours théoriques et pratiques permettant l’acquisition des données et des outils de l’urbanisme, un atelier professionnel dont le but est de confronter les étudiants à la réalisation d’une étude urbaine en équipe, et enfin un mémoire individuel permettant aux étudiants de réaliser une étude spécialisée sur un sujet de leur choix ayant trait aux problèmes urbains. «Le diplôme que nous délivrons correspond à son équivalent français délivré par l’Ifu de Marne-La-Vallée. Nous sommes également en collaboration étroite avec le Cermoc à travers son actuel président, Éric Huybrecths. Pierre Merlin vient également épisodiquement dispenser un cours spécialisé...», nous précise Ziad Akl. L’institut ne reçoit jamais plus de douze candidats par cycle, toutes universités confondues. «Nous souhaitons offrir les meilleures conditions de formation à nos élèves et leur assurer des débouchés professionnels. C’est pourquoi, chaque année, nous ne formons qu’une petite élite» confie le doyen. L’Institut d’urbanisme a défini la plupart de ses programmes en collaboration avec des institutions françaises spécialisées dans l’enseignement de l’urbanisme et l’aménagement, et il a signé avec certaines des conventions, comme l’Ifu, le laboratoire Urbama (Urbanisation du monde arabe) de l’université de Tours, l’École nationale des ponts et chaussées... Des voyages d’étude à l’étranger sont également proposés, ainsi que des sorties sur le terrain et des participations aux Ateliers d’été de la ville nouvelle de Cergy-Pontoise, où à deux reprises des étudiants libanais de l’IUA ont été primés... C’est donc une grande réussite que connaît l’institut depuis cinq ans maintenant.