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Actualités - CHRONOLOGIE

Parlement - Deux ministres absents de la réunion consacrée à l'affaire des écoutes téléphoniques Berry : nul n'est plus important que l'Assemblée

La réunion conjointe des commissions parlementaires de l’Information, de l’Administration et de la Justice, qui devait être consacrée à l’affaire des écoutes téléphoniques, a été reportée hier au 14 septembre à cause de l’absence des principaux ministres concernés. Cette absence n’a pas manqué de mettre en évidence le climat de tension entre le Législatif et l’Exécutif, et de provoquer l’ire du président de la Chambre Nabih Berry qui s’est exclamé : «Les ministres n’ont pas le droit de s’absenter d’une réunion d’enquête !». Et d’ajouter : «Il y a peut-être des personnes qui se croient plus importantes que le Parlement. Or nul n’est plus important que l’Assemblée», a-t-il encore dit tout en exigeant la participation des responsables intéressés à la réunion. Le ministre de l’Intérieur Michel Murr avait pourtant délégué le directeur de la Sûreté générale Jamil Sayed en vertu de l’article 31 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Le président de la commission de la Défense et de la Sécurité Sami Khatib a précisé que les ministres de la Justice et de l’Intérieur se sont abstenus de participer à la réunion «alors que leur opinion à cet égard est essentielle». D’où la décision de M. Berry d’ajourner la séance au mois prochain. Arrivé en retard au siège du Parlement, à l’instar de son collègue de l’Information Anouar el-Khalil, le ministre des P&T Issam Naaman a estimé quant à lui que l’enquête menée au sujet des écoutes téléphoniques ne nécessitait pas la présence des ministres du moment qu’ils ne sont pas en cause. «Nous voulons savoir aussi quelles sont les parties qui recourent à ce genre de pratiques», a-t-il dit, affirmant de ce fait que le gouvernement était tout à fait disposé à coopérer avec le Parlement. En tout état de cause, visiblement excédé, le chef de l’Assemblée a levé la séance après une demi-heure d’attente, non sans avoir préconisé une solution au problème susmentionné : «L’écoute doit être ignorée des criminels ; en revanche, l’État doit en être informé». Et d’insister sur une législation visant à réglementer les écoutes téléphoniques. M. Berry a en outre indiqué qu’à l’époque du Cabinet Hariri, le directeur de la Sûreté générale Raymond Rouphaël avait confirmé la surveillance de certaines lignes téléphoniques. «Les dirigeants actuels doivent également reconnaître le fait», a-t-il dit. Le président de la commission de la Défense Sami Khatib estime pour sa part qu’en l’absence d’une législation à ce sujet, la question sera sans cesse politisée et exploitée par l’opposition. Pour cette raison, M. Khatib propose la création d’une commission, formée de magistrats et d’agents de la Sûreté, qui déciderait seule de la surveillance des lignes téléphoniques. Dans ce cadre, huit députés ont soumis hier une proposition de loi à la Chambre visant notamment à «préserver le secret des communications téléphoniques (…) et à réglementer les écoutes».
La réunion conjointe des commissions parlementaires de l’Information, de l’Administration et de la Justice, qui devait être consacrée à l’affaire des écoutes téléphoniques, a été reportée hier au 14 septembre à cause de l’absence des principaux ministres concernés. Cette absence n’a pas manqué de mettre en évidence le climat de tension entre le Législatif et...