Liban-Israël - L'assassinat du chef militaire du Hezbollah remet le feu aux poudres Flambée de violence au sud

L’attentat qui a coûté la vie lundi au chef militaire du Hezbollah Khodr Salamé, de son vrai nom Ali Dib, a remis le feu aux poudres hier au Liban-Sud, où de violents combats, les plus meurtriers en six mois, ont fait trois tués et cinq blessés au sein de l’armée israélienne, ainsi que quatre blessés civils libanais. Les combats ont duré plus de cinq heures sur un front de 5 km en bordure du secteur central de la zone occupée, selon des services de sécurité dans la région. Ils devaient reprendre dans l’après-midi par intermittence et s’étendre au secteur occidental. Parmi les blessés israéliens, figure un lieutenant-colonel. On ignorait en fin de journée si ces affrontements ont fait des victimes parmi les combattants du Hezbollah. Selon un expert militaire, les accrochages d’hier sont les plus violents depuis que huit militaires israéliens, dont le général Erez Gerstein, numéro un des forces d’occupation au Liban-Sud, avaient été tués en février par le Hezbollah. Les tirs israéliens «hystériques» ont largement dépassé le front et des dizaines d’obus sont tombés sur les routes, a souligné cet expert dans une déclaration à l’AFP. L’artillerie israélienne a tiré plus de 200 obus de 155 mm sur les environs de plusieurs villages et les vallons les reliant, également bombardés par l’aviation israélienne, qui a tiré sur ce secteur 15 missiles air-sol en quatre piqués, selon des services de sécurité. Les bombes fumigènes, lancées par l’armée israélienne pour assurer une couverture aux opérations de retrait de ses victimes, ont provoqué un écran d’épaisse fumée sur plusieurs kilomètres. Bien que, dans l’ensemble, les bombardements ne visaient pas les agglomérations, des tirs ont atteint certains villages et des civils ont été touchés. Mohammad Hussein Mezher, 38 ans, a été blessé par des éclats alors qu’il se trouvait à son domicile à Baraachit, a indiqué la police. Sa maison et sa voiture ont été endommagées par les tirs. Par ailleurs, Fatima Bzeyh, 45 ans, et son frère Abbas, 50 ans, ont été blessés à la suite de la chute d’un obus de 155 mm, tiré depuis la zone occupée, sur le champ où ils faisaient la cueillette au caroubier à Zebqine, a-t-on ajouté de même source. Ces tirs sont intervenus aussitôt après une attaque, revendiquée par le Hezbollah, contre une position de l’Armée du Liban-Sud (ALS), en bordure du secteur occidental de la zone occupée. Dix obus de mortier avaient visé cette position sans l’atteindre, selon des services de sécurité cités par l’AFP. Auparavant, lors des affrontements de la matinée, quatre maisons et deux voitures civiles avaient été endommagées à Chaqra où une femme de 60 ans, Alia Dbouq, s’est cassé la jambe en tentant de rejoindre un abri. Un câble de haute tension avait également été touché, ce qui a entraîné une coupure de courant dans certains villages de la région. Lors des combats rapprochés, les combattants intégristes ont fait usage de fusils-mitrailleurs et de grenades. Ils ont tiré une centaine d’obus de mortier, visant les croisements routiers du secteur central de la zone occupée pour tenter de perturber l’acheminement de renforts blindés dépêchés par Israël pour lever l’encerclement de leurs soldats pris sous le feu du Hezbollah, selon des services de sécurité. Ils ont aussi tiré des dizaines de fusées SAM-7 en direction des chasseurs-bombardiers et des hélicoptères israéliens qui lançaient des leurres calorifiques, sans les atteindre, a-t-on ajouté de mêmes sources. Le commando du Hezbollah qui menait l’attaque était baptisé martyr Ali Dib, en hommage au chef militaire assassiné.