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Actualités - CHRONOLOGIE

Doublement de la mortalité infantile, selon un rapport de l'Unicef A l'hôpital Saddam, des enfants meurent chaque jour par manque de médicaments(photo)

Ryad Jassem a déjà perdu son fils jeudi, mort de dysenterie et de malnutrition dans un hôpital au sud de Bagdad. Dimanche, il a amené sa fille Chayma à l’hôpital Saddam de la capitale irakienne, dans l’espoir qu’elle aura plus de chances de survivre. «Chayma a quatre ans et pèse 10 kilos, alors qu’elle devrait en peser au moins 16, dit-il en portant sa fille semblant à bout de forces. Les médecins disent qu’elle souffre de déshydratation à cause de la pollution de l’eau». L’hôpital, construit en 1986, est considéré comme l’un des mieux équipés du pays. Il est encombré de malades jusque dans les escaliers. «Nous souffrons d’un manque aigu de médicaments, surtout d’antibiotiques et de tout ce qui est nécessaire à la chimiothérapie», explique le médecin-chef, Raed al-Janabi. «Nous enregistrons en moyenne deux à quatre décès par jour, soit six fois plus qu’avant 1990», ajoute-t-il, avant de souligner qu’environ le tiers des enfants de l’Irak souffrent de sous-alimentation et ont un poids inférieur à la moyenne. En outre, ajoute-t-il, «des maladies qui avaient disparu dans les années 80 ont réapparu, comme la poliomyélite enfantine, en raison de la pollution de l’eau, de la sous-alimentation, du manque de médicaments et du rationnement de l’électricité qui affecte le stockage des médicaments». Au service des urgences, les médecins délivrent des ordonnances mais les parents doivent ensuite parcourir Bagdad pour acheter les médicaments à prix d’or. Jeudi l’Unicef, le Fonds des Nations unies pour l’enfance, a publié la première étude sur la santé des enfants en Irak depuis la fin de la guerre du Golfe. Selon cette étude, la mortalité infantile a plus que doublé dans la partie du pays contrôlée par Bagdad et au moins un demi-million d’enfants sont morts. «Ma fille Hadir a sept ans et souffre d’une inflammation au cerveau, ce qui provoque des crises d’épilepsie répétées et des évanouissements», dit Ali Kazem. Il a dû payer 170 000 dinars (95 euros) pour la faire passer au scanner hors de l’hôpital et les soins nécessaires lui coûtent environ 30 000 dinars par mois, soit environ dix fois le salaire moyen d’un fonctionnaire. Dans les cas extrêmes, indique-t-il, on administre du Valium à la fillette pour venir à bout de la douleur. Sara, quant à elle, a quatre mois mais ne pèse que quatre kilos. «Elle a un souffle au cœur mais elle est trop faible pour être opérée, les médecins attendent qu’elle atteigne dix kilos», explique sa grand-mère, Sahira. «La malnutrition est normalement facile à traiter mais le manque chronique de compléments nutritifs rend notre tâche difficile», explique le docteur Janabi. Au centre de traitement des maladies cancéreuses, un des plus importants d’Irak, le docteur Manaf Kaddouri indique que 20 malades sont morts au cours des deux derniers mois. «Les décès ont augmenté de 95 pour cent et la situation est très grave», dit-il. Le docteur Kaddouri explique que l’hôpital ne pratique plus des greffes de moelle, principal moyen de traiter la leucémie, depuis la mise en place de l’embargo en 1990. Dans un lit gît Yassine, douze ans. Il a perdu tous ses cheveux et il est d’une maigreur révélatrice. «Nous avons découvert depuis cinq ans qu’il est atteint de leucémie et notre seul souci est de réunir l’argent nécessaire pour les soins», dit sa mère, Zaynab Mohammad. «Nous avons déjà vendu une grande partie des affaire de la maison, dit-elle. Mais de toute façon, nous savons d’avance qu’il est condamné», ajoute-t-elle.
Ryad Jassem a déjà perdu son fils jeudi, mort de dysenterie et de malnutrition dans un hôpital au sud de Bagdad. Dimanche, il a amené sa fille Chayma à l’hôpital Saddam de la capitale irakienne, dans l’espoir qu’elle aura plus de chances de survivre. «Chayma a quatre ans et pèse 10 kilos, alors qu’elle devrait en peser au moins 16, dit-il en portant sa fille semblant à bout de...