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Actualités - ANALYSE

Institutions - Les intérêts du président de la chambre et ceux du cabinet se recoupent Les relations Berry-gouvernement au beau fixe

Les relations entre le président de la Chambre Nabih Berry et le gouvernement peuvent être qualifiées de bonnes, indique une source ministérielle qui en veut pour preuve l’échec de toutes les tentatives visant à les dégrader. Selon la même source, les bonnes dispositions de M. Berry à l’égard du Cabinet apparaîtront aussi à l’occasion des mesures que l’équipe Hoss compte prendre en vue de lutter contre la corruption politique et administrative. Certains membres de l’opposition voient d’un bon œil l’attitude impartiale que le président de l’Assemblée s’efforce d’adopter en se situant à égale distance du pouvoir et de l’opposition. En réalité, les espoirs de rallier M. Berry à leur camp seront déçus, estime la source ministérielle, la neutralité du président de la Chambre étant due essentiellement à sa fonction et non à son désir de favoriser une partie au détriment de l’autre. Mais quand on en vient aux questions importantes, M. Berry finit toujours par prendre position pour le gouvernement, ajoute cette même source. Le processus de réforme administrative suivra donc son cours sans problèmes majeurs grâce justement au climat d’entente et de coopération qui caractérise les relations entre les deux instances exécutives et législatives. Dans ce contexte, la source ministérielle ne doute pas un instant de l’approbation par le président Berry des nominations et des permutations de fonctionnaires que le Cabinet compte entreprendre. Il n’empêche que le chef du Parlement se plaint en privé du fait que l’équipe ministérielle au pouvoir ne l’ait pas suffisamment consulté concernant le dossier des réformes. Il aurait même soupçonné le gouvernement de vouloir écarter ses partisans des postes clés de l’administration. Pour pallier ce manque de confiance, le Cabinet a chargé le Conseil de la Fonction publique d’établir une liste de quelque 80 fonctionnaires de première catégorie en proposant des nominations conformes à l’équilibre confessionnel prévu par la Constitution de Taëf. Ce n’est donc qu’après avoir consulté cet organisme de contrôle que le gouvernement décidera des désignations et des permutations à entreprendre au sein de l’Administration. En réponse à une question, la source ministérielle a indiqué que les directeurs généraux qui ont été mis à la disposition de la présidence du Conseil ne seraient pas inclus dans les nominations. Quant à M. Berry, il aurait souhaité que le système des nominations par rotation englobe aussi les institutions sécuritaires, financières et les hauts postes au sein de l’Administration. Mais force lui est de constater que la situation actuelle ne permettait pas ce genre de démarches. Un conflit stérile En tout état de cause, les détracteurs du régime qui espèrent l’amorce d’un conflit entre le président de l’Assemblée et l’Exécutif se trompent dans la mesure où aucune des deux parties n’a intérêt à défier l’autre. En effet, M. Berry a besoin du gouvernement pour conforter sa crédibilité politique et le Cabinet a besoin pour sa part de l’appui du bloc parlementaire de M. Berry pour s’assurer une majorité au sein du Parlement. De fait, c’est le seul allié fort sur lequel le gouvernement peut compter du moment que les blocs de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri et du député Walid Joumblatt pratiquent aujourd’hui l’opposition à outrance. Dans ce contexte, il est évident que le président Berry ne prendra jamais l’initiative d’une offensive contre l’équipe Hoss sauf si ses intérêts politiques et administratifs se trouvent réellement en jeu. De fait, aux yeux de l’opinion publique, une riposte serait toujours plus justifiée qu’une attaque. Le gouvernement non plus n’aurait pas intérêt à provoquer M. Berry pour des considérations aussi bien locales que régionales. Sur le plan interne, rappelons en effet que le gouvernement s’apprête à soumettre à la Chambre une série de projets concernant pour l’essentiel la décentralisation administrative, la loi électorale et le budget de l’an 2000. Il serait donc inutile de se mettre à dos un bloc parlementaire sans le soutien duquel l’approbation de ces projets serait impossible. Sans remettre en cause toute la relation entre l’Exécutif et le Législatif, l’affaire des nominations pourrait être néanmoins à l’origine de différends entre les deux pouvoirs. La première étape, qui prévoit la répartition des fonctions sur les différentes communautés ne devrait pas poser de problèmes majeurs. Il n’en ira sans doute pas de même quand il s’agira de choisir les personnes qui occuperont les postes clés, estiment certains observateurs.
Les relations entre le président de la Chambre Nabih Berry et le gouvernement peuvent être qualifiées de bonnes, indique une source ministérielle qui en veut pour preuve l’échec de toutes les tentatives visant à les dégrader. Selon la même source, les bonnes dispositions de M. Berry à l’égard du Cabinet apparaîtront aussi à l’occasion des mesures que l’équipe Hoss compte...