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Actualités - ANALYSE

Un fardeau économique et un problème sécuritaire autant que politique

L’implantation représente, à l’approche de la reprise des négociations de paix, l’un des plus graves soucis du Liban. En effet, l’occupation israélienne semble devoir prendre fin. Alors qu’il n’en va pas de même, au contraire, pour la présence palestinienne. Un fardeau économique et un problème sécuritaire autant que politique. Les camps de réfugiés protégés par une extraterritorialité sont des antres redoutables de criminalité diversifiée. Et un jour, ils pourraient servir de rampe de lancement à des opérations de fedayins qui compromettraient la stabilité de ce pays. Les Libanais sont unanimes à refuser l’implantation et ce rejet est inscrit dans leur Constitution même. Les déclarations à ce sujet s’enchaînent de tous côtés. Mais sans action concrète ni mesures préventives suffisantes. Car un éventuel sursaut des Palestiniens du camp de refus pourrait, répétons-le, poser des problèmes au Liban. Et provoquer peut-être un nouveau clivage entre Libanais, comme cela s’était produit dans les années soixante-dix. Sauf que cette fois, le conflit principal pourrait opposer les chiites, majoritaires au Sud, aux sunnites, coreligionnaires de la grande majorité des Palestiniens. Aussi il n’est pas étonnant d’entendre l’ancien chef du gouvernement M. Rafic Hariri appeler à la tenue d’un sommet religieux pour un consensus approfondi écartant le danger d’un différend interlibanais au sujet des Palestiniens. M. Hariri a soumis ce projet au patriarche Sfeir, auquel il a rendu visite à Dimane, en mettant l’accent sur la nécessité de bien mettre en valeur l’unanimité du rejet libanais en ce qui concerne l’implantation. En écho, la Ligue maronite a adressé un mémoire aux autorités sur ce refus de l’implantation et se préparer à publier une étude approfondie sur le sujet. La Ligue relève que quelque 40 000 Palestiniens ont déjà réussi à se faufiler pour ainsi dire en obtenant la nationalité libanaise grâce au décret 1994 des naturalisations. Dû essentiellement comme on sait aux bons soins d’un Hariri qui à l’époque ne se rendait pas souvent auprès du patriarche… De son côté, le leader du Parti national libéral M. Dory Chamoun mène activement campagne pour une mobilisation efficace contre ce réel danger qu’est l’implantation. Il propose un congrès national et il a fait la tournée des trois présidents pour promouvoir cette idée. Il est évident que le Liban ne peut supporter économiquement ou socio-politiquement les quelque 360 000 Palestiniens qui sont comptabilisés chez lui et qui constituent à peu près 10 % de l’ensemble de la population. Mais comme il est à peu près certain qu’on ne pourra éviter une implantation partielle, l’objectif est de travailler pour ne garder que quelque 50 000 réfugiés. Pour lesquels le pays recevrait une aide substantielle. M. Chamoun précise que son seul souci, à travers les démarches qu’il effectue, est de traiter ce dossier brûlant et que son initiative n’a pas d’objectifs politiques personnels ou de parti d’ordre intérieur.
L’implantation représente, à l’approche de la reprise des négociations de paix, l’un des plus graves soucis du Liban. En effet, l’occupation israélienne semble devoir prendre fin. Alors qu’il n’en va pas de même, au contraire, pour la présence palestinienne. Un fardeau économique et un problème sécuritaire autant que politique. Les camps de réfugiés protégés par une...