Afrique - Végétariens , mais ... la plupart des fauves Miam ! Un homme au menu

L’attaque mortelle par une lionne, cette semaine, du neveu d’un comte britannique est un événement très rare, mais d’autres animaux sauvages tuent régulièrement des êtres humains au Zimbabwe. La plupart des animaux sauvages cherchent rarement à satisfaire leur faim en mettant un être humain à leur menu. Les hippopotames, qui sont végétariens et ont souvent l’air placide, sont responsables du plus grand nombre de morts, expliquent des experts de la faune africaine. Egalement végétariens, les éléphants et les buffles tuent fréquemment des gens. En moyenne, une quarantaine de villageois africains sont tués chaque année au Zimbabwe par des animaux sauvages. Pour les touristes, ces accidents sont plus rares. Il y a quelques jours, le Britannique David Pleydell-Bouverie, 18 ans, a été attaqué par 14 lions et tué alors qu’il dormait sous la tente, dans un parc national à 400 kilomètres de Harare. En général, explique Dick Pitman, membre d’un groupe qui milite pour la conservation des espèces, il y a mort d’hommes quand il y a «contact entre les habitats humains et animaux». Entrez en collision en pirogue avec un hippopotame et il renversera probablement votre embarcation avant de vous tuer... Placez-vous entre une mère et son petit, ou entre un hippopotame en train de manger et l’eau: la réaction sera la même et l’animal attaquera pour défendre son petit ou son territoire. Ces animaux peuvent sembler lents et patauds, mais ils sont dotés de défenses redoutables et ils vous étonneront en se ruant sur vous à une vitesse étonnante, explique Dick Pitman. «Ils vous renverseront et, éventuellement, vous donneront un bon coup». Une exception : le crocodile Les éléphants et les buffles chargeront aussi contre quelque chose qu’ils trouvent irritant, comme un villageois qui cherche à leur faire quitter un champ cultivé. Ils sont capables de charger à une vitesse surprenante et d’écraser complètement les victimes. Seul le crocodile a un goût pour la chair de l’homme. Chaque année, de nombreuses personnes qui lavent tranquillement leur linge à la rivière, se baignent ou essaient de traverser un cours d’eau en font l’expérience. «Il n’y a a pas beaucoup d’autres animaux qui nous aiment vraiment» au point de nous mettre au menu, explique Dick Pitman. «Mais des gens ont été tués en Afrique par pratiquement chaque espèce animale». Même le lion, carnivore par excellence, ne met pas de chair humaine à son repas en général. La lionne qui vient de tuer au Zimbabwe David Pleydell-Bouverie, neveu du compte de Radnor, correspond au portrait-robot du mangeur d’hommes: un fauve trop âgé pour chasser des proies plus agiles. Le jeune homme, qui travaillait sans rémunération pour une firme spécialisée dans les safaris, a été tué par une vieille lionne qui boitait et qui l’a tiré hors de sa tente en pleine nuit. La police a récupéré certaines parties de son corps et ses chaussettes dans l’estomac de la lionne qui a été abattue. «Il faut vraiment qu’un lion soit désespéré pour qu’il mange un être humain et qu’il ne soit pas capable de poursuivre ses proies habituelles pour une raison quelconque», fait valoir M. Pitman. Mais les lions vieillissent aussi. Et même si elles sont rares, les attaques de lion ne surprennent pas les spécialistes. «Je connais quelqu’un qui a été tiré hors de son lit par un lion. Son imposante épouse s’est mise à hurler et le lion l’a lâché», raconte Dick Pitman. Rob Monroe, un autre expert, souligne que la grande majorité des morts sont des villageois qui vivent près des parcs nationaux. Steven Kasere, directeur d’un programme d’aide, explique qu’une quarantaine de villageois sont tués ainsi annuellement. La faune s’aventure parfois loin des parcs: deux éléphants ont été tués cette année près d’un centre commercial de Harare. Un hippopotame a subi le même sort dans un quartier résidentiel de la capitale.