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Actualités - ANALYSE

Dossier régional Les obstacles se multiplient avant même la reprise des négociations

Avant même la reprise des négociations de paix, les obstacles commencent à se dresser sur tous les volets à un point tel qu’un ancien responsable s’interroge si la paix juste et globale pourra effectivement être signée d’ici quinze mois. Ce scepticisme est alimenté par la passivité des États-Unis qui continuent à estimer que leur rôle devrait se limiter à celui de médiateur et non pas d’intervenant direct dans les négociations. Pour justifier ses interrogations, ce même responsable ajoute que le Premier ministre israélien Ehud Barak, au lieu de mettre en œuvre immédiatement les accords de Wye River signés entre l’Autorité autonome et Benjamin Netanyahu, essaye de passer directement aux négociations sur le statut final. Et au lieu d’entamer le retrait de la Cisjordanie conformément aux dispositions de Wye River, il a réclamé un délai de réflexion de deux semaines. Pourtant, ces accords sont contraignants puisqu’ils ont été approuvés par la Knesset. Ce délai pourrait s’allonger des mois et des mois sans que les négociations sur le volet palestinien n’aient encore débuté. Les questions ne manquent pas sur ce qui va se passer sur le volet syrien. Les pourparlers vont-ils commencer au point où ils s’étaient arrêtés comme le réclame Damas, ou à partir de zéro comme le souhaite Israël ? Ehud Barak semble avoir tranché en affirmant qu’il était disposé à aller dans le sens des revendications syriennes. Mais les observateurs qui suivent de près les contacts et les déclarations des responsables israéliens craignent l’apparition d’un sérieux écueil : les deux parties sont-elles d’accord pour définir les résultats auxquels les négociations antérieures ont réellement abouti ? La Syrie et Israël sont-ils arrivés au dossier des arrangements de sécurité après que le gouvernement d’Yitzhak Rabin et celui de Shimon Pérès eurent accepté le retrait total du Golan jusqu’aux frontières du 4 juin 1967 ? C’est en tout cas ce que déclare l’ambassadeur syrien à Washington Walid Moallem qui a dit dans une interview accordée à une revue américaine que la Syrie ne conclurait aucun accord avec Israël si elle n’a pas récupéré la totalité du Golan. Il a fallu trois ans à Rabin pour qu’il puisse se convaincre que le retrait de tout le plateau syrien est le prix qu’il faut payer pour obtenir une paix totale avec Damas. La délégation syrienne a d’ailleurs refusé pendant des mois de discuter de questions de fond concernant l’aspect pratique de la paix tant que les Israéliens n’avaient pas accepté le principe du retrait total. Rabin a finalement cédé mais à une condition : son intention de se retirer entièrement du plateau syrien devait rester secrète, précise M. Moallem qui ajoute que Pérès s’est engagé sur cette même voie après l’assassinat de son prédécesseur. Les prémices d’un différend syro-israélien sur l’interprétation du retrait total apparaissent aujourd’hui. En effet, les frontières reconnues internationalement sont en deçà de la ligne du 4 juin. Ce qui signifie que Damas et Tel-Aviv ne sont pas sur une même longueur d’onde concernant l’ampleur du retrait des Israéliens. Les choses ne sont pas plus simples sur le volet libanais. Dans la même interview, M. Moallem déclare que le gouvernement libanais ne conclura aucun accord avec Israël tant que le sort du Golan n’aura pas été déterminé et tant que des questions comme l’avenir des réfugiés palestiniens, les indemnités et le dossier de l’eau n’auront pas été réglées. Le volet libano-syrien ne connaîtra donc pas de déblocage s’il n’y a pas d’accord sur le retrait du Golan. On réalise donc que les difficultés restent nombreuses sur les volets palestinien, syrien et libanais. Et la question de savoir si la paix juste et globale pourra être conclue dans un délai de quinze mois se pose avec d’acuité.
Avant même la reprise des négociations de paix, les obstacles commencent à se dresser sur tous les volets à un point tel qu’un ancien responsable s’interroge si la paix juste et globale pourra effectivement être signée d’ici quinze mois. Ce scepticisme est alimenté par la passivité des États-Unis qui continuent à estimer que leur rôle devrait se limiter à celui de médiateur et...